La Beauté (Mathilde Mosnier), une Aphrodite-Vénus vierge, Idéal de femme, est soutenue afin de pouvoir retourner d'où elle est venue, à son origine, pure, avant l'Acropole, s'étant trompée de voie, via Venise, ayant été déviée – comme le révèle tragiquement l'enfant que lui donne une Mère (Catherine Badet), tel se donne l'abandon, à elle – par un homme à multiples figures, (Julien Cosquéric) évoquant un non-antagoniste Œdipe-Chrétien, un opposant, lutteur, au monde, lui-même soutenu par Epigone (Anthony Bougon), tous deux à leurs risques et périls les plus grands.

 Sur cette voie, la protagoniste, elle aussi, se trouve périlleusement exposée de par sa beauté divine aux hommes (Raphaël Mathon, Pierre Rousselle, Korhan Sakarya) qui veulent : la voir, l'avoir, sa tunique, sa nudité, son corps, prêts à le fendre, chacun à sa manière. Savent-ils ce qu'ils veulent, ce faisant ? Toute connaissance, aussi profonde et intime qu'elle soit, s'avère davantage être un obstacle qu'une ouverture, promesse. De sorte que toute parole, toute image, chaque lieu, beau jusqu'en ruine (où sommes-nous ? chez nous, en Grèce, en Italie ?), contemporains aussi bien qu'antiques, ne peuvent s'entendre, se voir, se percevoir qu'unis et ressuscités, l'idée commode de contradiction, de mal et de bien, enfin anéantie.

Alors qu'en sera-t-il de la vision, de l'entente, de la perception, facilités par l'âme et l'esprit animal, de la résonance des sons, de la dite musique ? A voir, cela s'entend ! Au mieux à plusieurs reprises, car ce qui se voit ne s'entend sans doute pas tout de suite, et ce qui s'entend, clairement ou comme du lointain venu, est à même de modifier la vision.

Version originale : français, film en couleur, durée : 1h30, production : apax-films.