Née en 1892 à Moscou et fille du fondateur de l’actuel Musée Pouchkine de Moscou, Marina Tsvétaïeva est l’un des poètes essentiels et des plus tragiques du XXe siècle russe. Ses premiers recueils sont publiés juste avant et pendant la Révolution (comme ses Poèmes à Blok) et lui valent déjà une grande reconnaissance. Son mari, Serguéï Efron, s’engage dans l’Armée blanche. Après être restée seule à Moscou pendant l’hiver de famine 1920–1921, et après la mort de sa deuxième fille Irina, elle décide d’émigrer, d’abord en Tchécoslovaquie, puis en France.
Marina Tsvétaïéva est, dans la vie comme dans son œuvre, la passion incarnée. Anna Akhmatova dira: « Marina commence par le do le plus haut, et puis elle ne cesse de monter ». Elle pousse la langue à un degré d’intensité et de violence qu’elle est la seule à atteindre. La même passion irradie ses rapports avec ses contemporains et la correspondance qu’elle entretient avec Rainer Marie Rilke (qui lui dédie une de ses Elégies) et Boris Pasternak.
À Paris, vivant dans une misère croissante et s’éloignant de plus en plus des cercles de l’émigration, elle poursuivra une œuvre d’une immense richesse. Son recueil essentiel, Après la Russie, est publié en 1928.
Elle rentre en URSS en 1939, mais Serguéï Efron puis sa fille Ariadna sont arrêtés (Serguéï Efron sera assassiné). Tsvétaïéva, dans la misère absolue, interdite de toute publication, finit par se pendre au début de la guerre, le 31 août 1941, en Tatarie, à Elabouga, où elle a été évacuée avec son fils.
Bibliographie
- Indices terrestres
- Mon Pouchkine
- Nathalie Gontcharova
- Histoire de Sonetchka
- De vie à vie
- Neuf lettres avec une dixième retenue & une onzième reçue
- Lettres à Anna Teskova
- Quinze lettres à Boris Pasternak
- Une aventure, le Phénix
- Le Gars
- Averse de lumière
- Lettres de la montagne & lettres de la fin
- Les Flagellantes (1988, trad. et présentation Denise Yoccoz-Neugnot)
- Lettres de Marina Tsvétaéva à Konstantin Rodzévitch dont la traduction par Nicolas Struve a remporté une mention spéciale au Prix Russophonie 2008
Les éditions L’Âge d’homme ont également édité plusieurs de ses œuvres :
- Le diable et autres récits (1979, trad. V. Lossky)
- Ariane (1979)
- Le poème de la montagne — Le poème de la fin (1984) [Traduit et présenté par Eve Malleret (1945–1984), traductrice de référence en langue française]
Chez d’autres éditeurs :
- Mon frère féminin (Mercure de France, 1979. Texte en français de Marina Tsvetaïeva)
- Correspondances à trois (Rainer Maria Rilke-Boris Pasternak-Marina Tsvetaïeva) (Gallimard, 1983. Trad. L. Denis)
- Le ciel brûle (Les cahiers des brisants, 1987)
- L’art à la lumière de la conscience (Le temps qu’il fait, 1987)
- Lettres d’exil (correspondance avec Boris Pasternak) (Albin Michel, 1988)
- Histoire d’une dédicace (Le temps qu’il fait, 1989. Trad. J. Kaemfer-Waniewicz)
- Phèdre (Actes Sud, 1991. Trad. J.-P. Morel)
- Des poètes — Maïakovski, Pasternak, Kouzmine, Volochine (Des femmes, 1992. Trad. Dimitri Sesemann)
- Le gars (Des femmes, 1992. Texte en français de M. Tsvetaeva)
- Poèmes (Librairie du Globe, 1992. Édition bilingue, 254 pages) Traductions H. Abril, G. Larriac, E. Malleret, etc.
- Romantika, théâtre (Le Valet de cœur, La Tempête de neige, La Fortune, L’Ange de pierre, Une aventure, Le Phénix), traduit et présenté par Hélène Henry (Éditions Gallimard, Du monde entier, 1998)
- Le Ciel brûle, suivi de Tentative de jalousie (Poésie/Gallimard, 1999)
- Lettres à Anna (Édition des Syrtes, 2003. Trad. Éveline Amoursky)
- Lettres du grenier de Wilno (Édition des Syrtes, 2004. Trad. Éveline Amoursky)
- L’offense lyrique et autres poèmes (Éditions Farrago, 2004. Trad. H. Deluy)
- Marina Tsvetaeva Boris Pasternak Correspondance 1922–1936 (Édition des Syrtes, 2005. Trad. Éveline Amoursky, Luba Jurgenson — rééd. 2019)
- Cet été-là Correspondances 1928–1933 (Édition des Syrtes, 2005. Trad. C. Houlon-Crespel)
- Souvenirs (Anatolia, Éditions du Rocher, 2006. Trad. Anne-Marie Tatsis-Botton)
- Octobre en wagon (Anatolia, 2007. Trad. Anne-Marie Tatsis-Botton)
- Les Carnets (Éditions des Syrtes, 2008, sous la direction de Luba Jurgenson. Trad. Éveline Amoursky et Nadine Dubourvieux)
- Œuvres : Tome 1, Prose autobiographique (Éditions du Seuil, 2009)
- Œuvres : Tome 2, Récits et essais (Éditions du Seuil, 2011)
- Insomnie et autres poèmes (Poésie/Gallimard, 2011)
- Mon dernier livre 1940, traduit du russe par Véronique Lossky (Éditions du Cerf, 2012)
- Cycle Les arbres (Éditions Harpo &, 2013. Trad. Éveline Amoursky). Bilingue.
- Les Poésies d’amour, éditions Circé, 2015. Traduit et présenté par Henri Abril.
- Le charmeur de rats (Éditions La Barque, 2017. Trad. Éveline Amoursky). Bilingue
- Les Grands Poèmes (Édition des Syrtes, 2018. Trad. Véronique Lossky. Bilingue)
Livres d’artistes
- Les Démons, poème d’Alexandre Pouchkine, traduction du russe par Marina Tsvetaeva, collection « Laboratoire du livres d’artiste », 2010
- Escalier obscur, traduction française inédite du Poème de l’escalier par Anne Arc, collection « Livre vertical », 2012.
- Je voudrais chanter l’escalier argenté (Anne Arc, Barbara Beisingoff, Serge Chamchinov), collection « Sphinx blanc », Granville, 2012
- Le Poème de l’escalier, édition vérifiée et corrigée, Éditions Groupe Sphinx Blanc, Paris, 2016
Mise en musique
Six de ses poèmes ont été mis en musique par Dmitri Chostakovitch (opus 143 pour alto et piano en 1973, orchestrés en 1974).
Sofia Goubaïdoulina met en musique L’Heure de l’âme en 1974 pour mezzo-soprano et orchestre à vent, puis en 1984, cinq de ses poèmes réunis en un Hommage à Marina Tsvetaïeva pour chœur a cappella.
Elena Frolova a composé un album guitare-voix mettant en musique dix-huit poèmes de Marina Tsvetaïeva.
D’autre part, le chanteur français Dominique A lui a dédié une chanson, intitulée Marina Tsvetaeva.
Le compositeur Max Richter a mis en musique un poème de Tsvetaïeva dans le titre Maria, the Poet (1913) de l’album Memoryhouse, 2.
La compositrice Ivane Bellocq lui a dédié Je suis Marina T., pour orchestre à plectres, création à Argenteuil le 7 mars 2020 par l’ensemble MG21, direction Florentino Calvo, dans le cadre du projet “7 femmes et +”.
Adaptations dramatiques
- Sous le titre Vivre dans le feu, les carnets de Marina Tsvetaïeva ont fait en 2011 l’objet d’une adaptation théâtrale à Lorient sous la direction de Bérangère Jannelle, avec Natacha Régnier dans le rôle de la poétesse. Le spectacle a été repris à Paris au festival d’automne, puis au théâtre des Abbesses.
- Les Lunes, pièce de théâtre d’après les œuvres de Marina Tsvetaeva. Adaptation et mise en scène : Isabelle Hurtin. Le spectaclhttp://cieduness.wixsite.com/ness/les-lunese est joué du 7 au à l’Épée de Bois, Cartoucherie de Vincennes.
Hommages
Un entier postal (timbre imprimé sur carte postale) célébrant le centenaire de sa naissance a été émis en 1992 par la Poste soviétique.
Une plaque commémorative a été apposée sur l’ancien pensionnat où elle vécut à Lausanne, ainsi que sur la maison qu’elle habita à Vanves entre et .
En , une statue en bronze de la poétesse, œuvre du sculpteur russe d’origine géorgienne Zourab Tsereteli, a été inaugurée dans la commune de Saint-Gilles-Croix-de-Vie en présence de l’ambassadeur de Russie.
En , le Conseil de Paris a décidé de rendre hommage à Marina Tsvetaïeva en donnant son nom à la bibliothèque Glacière sise rue Glacière dans le 13e arrondissement de Paris.
Le cratère vénusien Tsvetayeva et l’astéroide (3511) Tsvetaeva portent son nom.
Au cinéma
- Élégie de Paris : Marina Tsvetaeva (2009), un film documentaire écrit et réalisé par Aleksandra Svinina.
- Зеркала (Miroirs) : un film russe (2013) de Marina Migounova retraçant la vie de Marina Tsvetaïeva (avec Viktoria Issakova dans le rôle de la poétesse).
Poèmes choisis
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Autres lectures
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