Stefan Zweig Stefan Zweig naît le à Vienne. Avec son frère aîné, Alfred, il complète une famille qui « a voulu réussir son intégration et tenu à donner une éducation laïque ». Il est est élevé à Vienne, et est inscrit en au Maximilian Gymnasium où il bénéficie d’un enseignement scolaire extrêmement rigide. Il réussit à obtenir son baccalauréat en 1900.
Entre ces deux hommes, c’est l’histoire d’une grande amitié, qui commence par une relation de maître à disciple. En 1927, ils célèbrent ensemble à Vienne le centenaire de la mort de Beethoven, et c’est à l’initiative de Stefan Zweig que Romain Rolland fait partie des personnalités invitées aux festivités et que ses articles et son hommage à Beethoven paraissent dans nombre de journaux.
Les années 1920 voient Zweig se consacrer à une production abondante : ce seront Trois Maîtres (Balzac, Dickens, Dostoïevski), Le Combat avec le démon (sur Kleist, Hölderlin et Nietzsche), et enfin Trois poètes de leur vie (essais sur Stendhal, Casanova et Tolstoï) ; viendra plus tard La Guérison par l’esprit (sur Freud, — à qui il fait lire ses nouvelles avant parution, et dont il rédigera en 1939 l’oraison funèbre —, Franz-Anton Mesmeret Mary Baker Eddy). Polyglotte accompli, Zweig traduit de nombreuses œuvres : de Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, John Keats… Il nourrit toute sa vie une grande passion pour les autographes et les portraits d’écrivains, qu’il collectionne.
L’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler vient bouleverser la vie de Zweig, qui a très tôt une conscience claire du terrible danger que représente le dictateur pour les Juifs, pour l’Autriche et pour toute l’Europe. Réfugié à Londres, Zweig persiste dans ses craintes et ses intuitions. Il refuse de choisir son camp, comme Érasme en son temps, privilégiant la neutralité et la conscience individuelle à l’alignement sur un courant politique. Il part pour le Brésil, pays qui lui avait fait une forte impression, et où il avait été bien reçu.
Avec l’entrée en guerre des États-Unis en , Zweig perd de plus en plus espoir. Il n’en continue pas moins son œuvre, dont Le Joueur d’échecs, bref roman qui sera publié à titre posthume, et qui met précisément en scène un exilé autrichien que les méthodes d’enfermement et d’interrogatoire pratiquées par les nazis avaient poussé au bord de la folie. Hanté par l’inéluctabilité de la vieillesse, ne supportant plus l’asthme sévère de Lotte sa compagne, et moralement détruit par la guerre mondiale en cours, il décide qu’il ne peut plus continuer à assister ainsi, sans recours, à l’agonie du monde. Le 22 février 1942, après avoir fait ses adieux il met fin à ses jours.
Bibliographie
Poésies
Cordes d’argent, Berlin, 1901 (Silberne Saiten).
Les Couronnes précoces.
La Vie d’un poète : Poèmes et écrits sur la poésie, inédit en français, traduction complète des poèmes et écrits sur la poésie de Zweig, édition bilingue, traduit de l’all. par Marie-Thérèse Kieffer, préface de Gérard Pfister, Éditions Arfuyen, 186 p., Paris, 2021, (ISBN 9782845903135)
Romans et nouvelles
Rêves oubliés (Vergessene Träume, nouvelle publiée en 1900 dans le Berliner Illustrierte Zeitung).
Dans la neige (Im Schnee), 1901.
Une jeunesse gâchée, 1901.
Printemps au Prater (Praterfrühling, nouvelle publiée à l’automne 1900 dans une revue littéraire mensuelle).
L’Étoile au-dessus de la forêt (Der Stern über dem Walde, écrit v. 1903).
Les Prodiges de la vie (Die Wunder des Lebens, 1904, tr. fr. 1990).
L’Amour d’Erika Ewald (Die Liebe der Erika Ewald, 1904, tr. fr. 1990). Belfond/ Le livre de poche.
La Marche (Die Wanderung, 1904).
La Scarlatine (Scharlach, nouvelle publiée en mai-juin 1908).
Première épreuve de vie. Quatre histoires du pays des enfants (Erstes Erlebnis. Vier Geschichten aus Kinderland, 1911) : Conte crépusculaire(Geschichte in der Dämmerung, tr. fr. 1931), La Gouvernante (Die Gouvernante, tr. fr. 1931), Brûlant secret (Brennendes Geheimnis, tr. fr. 1945) et Le Jeu dangereux (Sommernovelette, tr. fr. 1931).
Amok ou le Fou de Malaisie, recueil qui, dans sa version originelle de 1922.
La Confusion des sentiments, recueil qui, dans sa version originelle de 1927.
Vingt-quatre Heures de la vie d’une femme, 1927.
Un mariage à Lyon, recueil (1992) incluant, outre la nouvelle du même titre (Die Hochzeit von Lyon, publ. 8.1927).
La Peur, recueil (Angst, publié en 1925, tr. fr. 1935).
Le Voyage dans le passé (Die Reise in die Vergangenheit / Widerstand der Wirklichkeit, 1re publication partielle 1929, v. complète publiée en 1976, tr. fr. 2008).
Le Jeu dangereux, 1931.
Le Chandelier enterré, recueil (1937).
Un soupçon légitime (War er es, nouvelle probablement écrite entre 1935 et 1940, première publication 1987, tr. fr. 2009).
Les Deux Jumelles. Conte drolatique (Die gleich-ungleichen Schwestern, nouvelle publ. 1936 in recueil Kaleidoscop).
La Pitié dangereuse (Ungeduld des Herzens, 1939, tr. fr. 1939) — roman, le seul (au sens de la taille de l’œuvre) que l’auteur ait achevé.
Le Joueur d’échecs (Schachnovelle, nouvelle écrite par l’auteur durant les quatre derniers mois de sa vie, de novembre 1941 à février 1942, publ. 1943 ; tr. fr. 1944, rév. 1981).
Un homme qu’on n’oublie pas (Ein Mensch, den man nicht vergisst, nouvelle, publ. posth. 1948, tr. fr. 1990).
Wondrak (nouvelles: Wondrak, La scarlatine, Fragment d’une nouvelle, La dette, Un homme qu’on n’oublie pas, Rêves oubliés, Printemps au Prater) . Tr. fr. Belfond 1990)/Le livre de poche.
Ivresse de la métamorphose, roman inachevé (écrit en 1930/1931 et 1938/1939), publié à titre posthume sous le titre original Rausch der Verwandlung.
La Vieille Dette, 1951.
Clarissa, roman inachevé, retrouvé dans les archives de Zweig en 1981, et portant la mention suivante : « Vu à travers l’expérience d’une femme, le monde entre 1902 et le début de la guerre » — la seconde, en l’occurrence ; tr. fr. 1992.
Le wagon plombé, Sur Maxime Gorki, Le voyage en Russie, Payot 170 p. (ISBN 978–2‑22891–768‑1).
Théâtre
La Maison au bord de la mer (Das Haus am Meer. Ein Schauspiel in zwei Teilen, 1911).
Le Comédien métamorphosé. Un divertissement du Rococo allemand (Der verwandelte Komödiant. Ein Spiel aus dem deutschen Rokoko, 1913).
Jérémie. Drame en neuf tableaux (Jeremias. Eine dramatische Dichtung in neun Bildern, 1916, tr. fr. 2014).
Légende d’une vie, (Legende eines Lebens. Ein Kammerspiel in drei Aufzügen, 1919, tr. fr. 2011).
Volpone (Ben Johnson’s Volpone. Eine lieblose Komödie in drei Akten, 1925, adaptation fr. de Jules Romains 1927, tr. de l’éd. orig. 2014).
L’Agneau du pauvre. Tragicomédie en trois actes (tr. fr. 1930), aussi connu sous le titre Un caprice de Bonaparte. Pièce en trois actes (tr. fr. de Alzir Hella 1952) (Das Lamm des Armen. Tragikomödie in drei Akten, écrite 1929, créée 1930).
Adam Lux, 1993, 88 p. (ISBN 978–2‑87775–065‑3).
Essais et biographies
Émile Verhaeren : sa vie, son œuvre (Emile Verhaeren, 1910), tr. fr. 1910.
Souvenirs sur Émile Verhaeren (Erinnerungen an Emile Verhaeren, 1917), tr. fr. 1931.
Marceline Desbordes-Valmore : son œuvre (Marceline Desbordes-Valmore — Das Lebensbild einer Dichterin. Mit Übertragungen von Gisela Etzel-Kühn, 1920), tr. fr. 1928.
Romain Rolland : sa vie, son œuvre (Romain Rolland : der Mann und das Werk, 1921), tr. fr. 1929.
Trois Maîtres : Balzac, Dickens, Dostoïevski (Drei Meister : Balzac, Dickens, Dostojewski.
Le Combat avec le démon : Kleist, Hölderlin, Nietzsche.
Les Très Riches Heures de l’humanité, 1927 (Sternstunden der Menschheit - 14 textes de nature historique, dont les premiers furent publiés en 1927), tr. fr. de 12 textes 1939.
Trois poètes de leur vie : Stendhal, Casanova, Tolstoï, 1937.
Joseph Fouché (Joseph Fouché. Bildnis eines politischen Menschen, 1929), tr. fr. 1930.
La guérison par l’esprit: Mesmer, Mary Baker-Eddy, Freud, 1982.
Marie-Antoinette (Marie Antoinette, Bildnis eines mittleren Charakters, 1932), tr. fr. 1933.
Érasme, Grandeur et décadence d’une idée, 1935.
Marie Stuart (Maria Stuart, 1935), tr. fr. 1936.
Conscience contre violence ou Castellion contre Calvin, 1936.
Magellan (Magellan. Der Mann und seine Tat, 1938), tr. fr. 1938.
Amerigo : récit d’une erreur historique, 1944.
Pays, villes, paysages. Ecrits de voyage. Editions Belfond, 1996.
Voyages. Récits. Editions Belfond, 2000.
Le Brésil, Terre d’avenir (Brasilien. Ein Land der Zukunft, 1941), tr. fr. 1942.
Balzac, le roman de sa vie (Balzac. Roman seines Lebens, publ. posth. 1946), tr. fr. 1950.
Hommes et destins, Belfond, 1999.
Le Mystère de la création artistique (Das Geheimnis des künstlerischen Schaffens, 1943), tr. fr. 1996.
Le Monde sans sommeil (Die schlaflose Welt).
Aux Amis de l’étranger (An die Freunde in Fremdland).
Montaigne. Essai biographique, publ. posthume, tr. fr. 1982.
Le Monde d’hier. Souvenirs d’un Européen - autobiographie (Die Welt von Gestern — Erinnerungen eines Europäers, 1942, publ. posth. 1944 — traduction nouvelle de Serge Niémetz, éditions Belfond 1993).
En cette heure sombre (In dieser dunklen Stunde).
Paul Verlaine, biographie, Le Castor Astral, 2015.
Le retour de Gustav Mahler (Inédit), traduction de David Sanson, édition et présentation de Bertrand Dermoncourt, Arles, Actes Sud, 64 p., 2015 (ISBN 978–2‑330–04804‑4)
Seuls les vivants créent le monde (Inédit. Textes sur la Grande Guerre, 1914–1918), traduction de David Sanson, édition et présentation de Bertrand Dermoncourt, Paris, Robert Laffont, 2018 (ISBN 978–2‑221–22150‑1).
La Chambre aux secrets (Inédit. Textes sur les écrivains français, 1902–1943), traduction de David Sanson, édition et présentation de Bertrand Dermoncourt, Paris, Robert Laffont, 312 p., 2020 (ISBN 978–2221247051)24
L’Uniformisation du monde (trad. par Francis Douville Vigeant, édition bilingue), Paris, Allia, 2021 (ISBN 979–10-304‑1340‑3)
Écrits littéraires : d’Homère à Tolstoï — Inédits (1902–1933) (trad. fr. par Brigitte Cain-Hérudent), Paris, Albin Michel, 368 p., 2021, (ISBN 978–2226440747)
Vienne, ville de rêves (Inédit), édition et présentation de Bertrand Dermoncourt, trad. de Guillaume Ollendorff et David Sanson, Paris, Bouquins, 432 p., 2021 (ISBN 978–2382920428)25
Correspondance
Journal de Stefan Zweig aujourd’hui passé dans la littérature.
Sigmund Freud-Stefan Zweig, Correspondance, Paris, Rivages, 1991.
Arthur Schnitzler-Stefan Zweig, Correspondance, Paris, Rivages, 1994.
Richard Strauss-Stefan Zweig, Correspondance 1931–1936, Paris, Flammarion, 1994.
Friderike Zweig-Stefan Zweig, L’Amour inquiet, Correspondance 1912–1942, Paris, Des Femmes, 1987.
Romain Rolland-Stefan Zweig, Rencontre 1911.
Amélie Breton-Stefan Zweig, Lettres 1922.
Émile Verhaeren-Stefan Zweig, Genève, Labor, 1996.
Stefan Zweig, Correspondance 1897–1919 (préface, notes et traduction de l’allemand par Isabelle Kalinowski), Paris, Le Livre de Poche, coll. « Biblio » no 3414, 2005 (ISBN 978–2‑253–10856‑6).
Stefan Zweig, Correspondance 1920–1931 (préface, notes et traduction de l’allemand par Isabelle Kalinowski), Paris, Le Livre de Poche. coll. « Biblio » no 3415, 2005 (ISBN 978–2‑253–10857‑3).
Stefan et Lotte Zweig, Lettres d’Amérique : New York, Argentine, Brésil, 1940–1942 (préface et notes par Darién J. Davis et Oliver Marshall), Paris, Grasset, 2012 (ISBN 978–2‑246–78743‑3).
Stefan Zweig-Klaus Mann, Correspondance 1925–1941, Paris, Phébus, 2014.
Stefan Zweig et Romain Rolland, Correspondance 1910–1919, Paris, Éditions Albin Michel, 2014.
Stefan Zweig et Romain Rolland, Correspondance 1920–1927, Paris, Éditions Albin Michel, 2015.
Stefan Zweig et Romain Rolland, Correspondance 1928–1940, Paris, Éditions Albin Michel, 2016.
Poèmes choisis
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