Dans le néant qui revient en écho
il y a le doute
il y a la faute
Je ne choi­sis aucun des deux

Assail­lie par la profondeur
de la voie
je mesure
L’im­men­sité qui n’au­ra pas lieu

Tres­sail­lir et ouvrir l’oeil
— non par peur -
par déclic
La paupière glis­sant sur l’hori­zon violet

En myr­i­ades de spirales
lumineuses
insaisissables
Les actes m’ap­pa­rais­sent entremêlés

Le goût du regret
attire
et écoeure
Je m’éloigne vers la clarté

Je choi­sis
le Souf­fle qui m’u­nit à toi

 

 

 

 

 

IV

 

Je te regarde je te décrypte je te dévore 

On est quitte

Des essaims bour­don­nants qui m’assaillent

Une seule parole qui vaille

La peine que je répète en boucle, à l’heure, 

Sans me presser

Une seule note que j’aime

Que tu sais com­pos­er, sou­vent, à demi, en douce, endormie,

Vail­lante et fière, j’espère sou­vent qu’elle va venir ranimer

L’envie d’allonger paroles et regards qui s’entortillent

Tu m’arrimes à la cheville de ta pensée

Tu es la seule qui parvi­ennes à me faire aimer

L’orée des mots

Ensem­ble de solutions

 

Aucune heure ne saura trou­bler l’in­stant choisi
Aucune éclipse n’évin­cera les mots transis
Par la clarté lunaire, j’ai vu l’abysse
Je m’y suis reflétée
Dans tes quartiers d’impasse
Un crois­sant m’ap­pelle pour com­pléter la nuit

Le gar­di­en à la clé rouillée
Dort sous le porche bleu
Sur mes joues mouillées
L’odeur d’un récent feu
Tout était cor­rect, je suis entrée
J’avais les codes ad hoc

Trois miles sous la surface
J’ai plongé dans l’interstice
Pour me voil­er la face
Ton arrivée subreptice
A fait fon­dre le plomb
Explosé la serrure
Je pen­sais tenir bon
J’ai lâché l’armure
Il y a du sel sur ta peau
L’âpre brûlure de l’étau

Des solu­tions entières
Ou avec des virgules
L’équa­tion du vide amer
L’in­stant où tu recules
J’ai bu la potion per­du notion
Inter­valles disjoints

 

 

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