Une route se souvient
de secrets indicibles
te prie à tra­vers sable rugueux
et pier­res sauvages
de ne rien occulter

Sil­hou­ette noire
dans le vert paysage
tu te gliss­es en de brefs instants
comme ser­pent de l’Éden
pour faire sur­gir les mots

Je lis l’i­nac­ces­si­ble poème
au coeur des racines
dans tes yeux inconsolables

 

 

 

 

 

Les tour­ments du vent
se font entendre
avec fracas
comme la voix sans fin
des esclaves à Ouidah

Elle résonne encore
près de la porte de Non-Retour
se mêlant aux chants
aux soupirs du Bénin
qui refusent de se taire

La langue étrangère
boit à la lisière de l’intime
langue en désirance
se fait jour
con­tre toute attente
à  l’aube d’une nou­velle odyssée

 

 

 

 

 

Langue con­tre langue
pour faire respir­er le poème
d’heure en heure
l’œil du tigre
te sup­plie de ne rien oublier
son corps d’ivresse
déjoue toute langue

Par­fum d’ailleurs
dans les zones haute tension
on fait fi des conventions
pour forg­er un espace de liberté
en terre d’errance
 

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