Constantin Cavafy (1903), Les Fenêtres, Joseph Brodsky (1963), Fenêtres

Par |2023-01-07T06:52:30+01:00 30 décembre 2022|Catégories : Constantin Cavafy, Essais & Chroniques, Joseph Brodsky|

Intro­duc­tion et tra­duc­tion de Chan­tal Bizzini

LE POÈTE, LES FENÊTRES ET LE MONDE

Cavafy et Brod­sky, éton­nante alliance de deux poètes aux des­tins dis­sem­blables, ayant vécu dans des pays éloignés, et écrit en des moments dif­férents1.

Nous entrons, par leurs poèmes, dans un espace où le temps est arrêté. Un intérieur, une intéri­or­ité, éloignés du monde par l’ab­sence d’ou­ver­tures ou l’a­vancée de la boue, de la pluie et de la nuit. Les fenêtres de Cavafy lui demeurent introu­vables, celles de Brod­sky sont comme d’un camp retranché. La men­ace d’une tyran­nie pèse. Celle de la lumière qui pénètre partout et met tout à jour, ou de la boue, alliée à la pluie et à l’ob­scu­rité, qui recou­vrent tout dans leur lent glissement.

L’être de Cavafy erre dans l’ob­scu­rité à la recherche de fenêtres, dans l’e­spoir d’une con­so­la­tion, d’une solu­tion. Puis il renonce à se laiss­er aveu­gler par la lumière d’une révéla­tion ter­ri­fi­ante, et accepte le des­tin d’un Dédale ou d’un Mino­tau­re, enfer­mé dans son labyrinthe.

Les fenêtres de la mai­son de Brod­sky ouvrent au dehors, sur des assail­lants informes. À l’in­térieur, les choses pren­nent vie dans l’ob­scu­rité qui vient. Ces choses s’ap­prê­tent à livr­er bataille con­tre la boue envahissante, con­tre la pluie et la nuit. L’homme n’y par­ticipera pas. Ce vieil homme, aveu­gle déjà, puisqu’il ferme les yeux, voit le monde, si loin qu’il n’est qu’un songe, se refléter sous ses paupières closes.

Con­stan­tin Cavafy (1927) © CC/Cavafy Archive Onas­sis Foundation.

Cavafy et Brod­sky créent un monde qui a ses lois pro­pres et dont ils sont à la fois présents et absents. Où se cachent-ils et pourquoi ? Leur peine sem­ble s’at­ténuer dans une con­fes­sion proche d’un art poé­tique. Il s’a­gi­rait, peut-être, de tran­scen­der les souf­frances de la pleine con­science de soi. Con­science qui, comme le dit Wal­ter Pater, appa­raît comme une forme de néces­saire incar­céra­tion. 

toute la portée de l’ob­ser­va­tion est rapetis­sée dans la cham­bre étroite de l’e­sprit indi­vidu­el. L’ex­péri­ence, déjà réduite à un groupe d’im­pres­sions, est encer­clée pour cha­cun de nous de ce mur épais de per­son­nal­ité, à tra­vers lequel aucune voix réelle n’a per­cé pour se faire un chemin vers nous, ou nous men­er vers ce dont nous ne pou­vons que sup­pos­er être dénués. Cha­cune de ces impres­sions est l’im­pres­sion que l’in­di­vidu se fait dans son isole­ment, chaque esprit gar­dant comme en pris­on­nier soli­taire son pro­pre rêve d’un monde.

Pater, W., La Renais­sance: études d’art et de poésie (1873).2

C’est en cher­chant à sur­mon­ter l’al­ié­na­tion décrite dans des poèmes comme “Les Fenêtres“3, que Cavafy s’at­tachera, par ses vers, à élever l’Alexan­drie mythique des Ptolémées. Lorsqu’ain­si sa ville aura acquis une valeur esthé­tique, il pour­ra enfin la regarder, l’aimer4. La perte sera com­pen­sée alors par la recréa­tion du passé. Nous tou­chons au trag­ique à la charnière du poème, lorsque l’e­spoir se mue en accep­ta­tion de la perte, due à la pro­pre inca­pac­ité du per­son­nage ou du poète.

Dans son élégie mod­erne ni sub­jec­tive, ni auto­bi­ographique, Brod­sky pose peut-être un post-scrip­tum à un désas­tre5. Ayant, lui aus­si, per­du le monde, il le garde, comme un tré­sor de mémoire, et se résigne à un com­bat qu’il ne livr­era pas.

Joseph Brod­sky.

Ces deux poètes sem­blent s’être emmurés loin d’un monde d’après l’Apoc­a­lypse, loin d’une civil­i­sa­tion qui s’est détru­ite elle-même.

∗∗∗

Les Fenêtres, Constantin Cavafy (1903)

“Τα Παράθυρα”, Κωνσταντίνος Καβάφης (1903)
(Από τα Ποιήματα 1897–1933)

Σ’ αυτές τες σκοτεινές κάμαρες, που περνώ
μέρες βαριές, επάνω κάτω τριγυρνώ
για νά ’βρω τα παράθυρα. — Όταν ανοίξει
ένα παράθυρο θα ’ναι παρηγορία. —
Μα τα παράθυρα δεν βρίσκονται, ή δεν μπορώ
να τά ’βρω. Και καλύτερα ίσως να μην τα βρω.
Ίσως το φως θα ’ναι μια νέα τυραννία.
Ποιος ξέρει τι καινούρια πράγματα θα δείξει.

“Les Fenêtres”, Con­stan­tin Cavafy (1903)
(Tiré de Poèmes 1897–1933)

Dans ces pièces obscures, où je passe
des jours oppres­sants, j’erre sans trêve
pour trou­ver les fenêtres. – En ouvrir
une me serait consolation. –
Mais les fenêtres sont introu­vables, ou bien je ne puis,
moi, les trou­ver. Et mieux vaut peut-être n’en pas trouver.
La lumière serait une tyran­nie nouvelle.
Et qui sait ce qu’elle révélerait d’inconnu.

Pho­togra­phie de Chan­tal Bizzini.

∗∗∗

Fenêtres, Joseph Brodsky (1963)

 

 

Joseph Brod­sky à la fenêtre de son apparte­ment de Leningrad, en 1963.6

“Окна”, Иосиф Бродский (1963)

Дом на отшибе сдерживает грязь,
растущую в пространстве одиноком,
с которым он поддерживает связь
посредством дыма и посредством окон
Глядят шкафы на хлюпающий сад,
от страха створки мысленно сужают.
Три лампы настороженно висят.
Но стекла ничего не выражают.
Хоть, может быть, и это вещество
способно на сочувствие к предметам,
они совсем не зеркало того,
что чудится шкафам и табуретам.
И только с наступленьем темноты
они в какой-то мере сообщают
армаде наступающей воды,
что комнаты борьбы не прекращают;
что ей торжествовать причины нет,
хотя бы все крыльцо заняли лужи;
что здесь, в дому, еще сверкает свет,
 хотя темно, совсем темно снаружи…
— но не тогда, когда молчун, старик,
 во сне он видит при погасшем свете
 окрестный мир, который в этот миг
плывет в его опущенные веки.

“Fenêtres”, Joseph Brod­sky (1963)

La mai­son à l’écart, résiste à la boue,
estom­pée dans l’étendue solitaire,
à laque­lle elle est liée
par sa fumée, et la vue de sa fenêtre.
Les armoires regar­dent le jardin détrempé,
de peur, leurs bat­tants, en pen­sée, rétrécissent.
Les trois lam­pes sus­pendues sont sur leur garde.
Mais les vit­res n’expriment rien.
Sinon, peut-être, en étant de matière
douée de sym­pa­thie pour ces objets,
dont elles ne sont nulle­ment les miroirs,
et qui sem­blent des armoires, ou des tabourets.
Et ce n’est que lors de l’offensive de l’obscurité
que, pour ain­si dire, elles déclarent
à une arma­da d’eau en marche,
qu’elles n’abandonnent pas le com­bat de la chambre ;
qu’elle n’a nulle rai­son de chanter victoire,
bien que des flaques inon­dent le perron ;
et qu’ici, dans la mai­son, brille la lumière,
tan­dis qu’au dehors il fait som­bre, très sombre…
mais s’il est silen­cieux, le vieil homme,
c’est qu’en songe, il voit, dans la pénombre,
le monde alen­tour, en cet instant,
flot­ter sous ses paupières baissées.

Pho­togra­phie de Chan­tal Bizzini.

∗∗∗

ANNEXE

Ο ίδιος ο Καβάφης γράφει για τα Παράθυρα, τα εξής : Con­stan­tin Cafafy, lui-même, à pro­pos des “Fenêtres”, écrit ces mots7 :

«Αι δυσκολίαι της ζωής. Τα καημένα συμβεβηκότα κ’ αι συνήθεια σχηματίζουν ένα σκότος ηθικόν (τες σκοτεινές κάμαρες), το οποίον προσπαθούμε να φωτίσουμε αναζητούντες αίτια και αρχάς (τα παράθυρα). Κι αποτυγχάνομεν, διότι τα αίτια μένουν κρυμμένα ένεκα της παρελεύσεως πολλού χρόνου και της μεσολαβήσεως πολλών περιστάσεων, αι δε αρχαί, εφαρμοζόμεναι εις τα παρόντα πράγματα, εις τα παρελθόντα, κ’ εις τας υποσχέσεις τα οποίας τα παρόντα δημιουργούν δια το μέλλον, φαίνονται πότε αντιφατικαί και πότε ακατάλληλοι. Κάποτε δε δύναταί τις να υποθέση ότι είναι καλύτερο ότι η έρευνα, κυρίως η περί τα αίτια, μένει ανεπιτυχής, διότι επιτυγχάνουσα ήθελεν ίσως δείξει πλείστα σφάλματα και πλείστην, αναγκαστικήν, αλλ’ ανυπόφορον εν τω μεγάλω φωτί, ασχημίαν και απρέπειαν».

“Les dif­fi­cultés de la vie. De mau­vais com­pro­mis et de mau­vais­es habi­tudes for­ment une obscu­rité morale (les pièces obscures), le fait que nous essayions de faire la lumière sur les caus­es et les com­mence­ments (les fenêtres). Et nous échouons, parce que les caus­es nous restent cachées en rai­son du temps long qui s’est écoulé et de la néces­saire prise en compte de cir­con­stances mul­ti­ples, et celles qui sont anci­ennes, appliquées au présent, au passé et aux promess­es du présent pour l’avenir, sem­blent tan­tôt con­tra­dic­toires, tan­tôt inap­pro­priées. Aupar­a­vant, vous ne pou­viez sup­pos­er qu’il valait mieux que la recherche, et en par­ti­c­uli­er celle des caus­es, restât infructueuse, voulant par­venir à mon­tr­er d’une part vos erreurs, et, d’autre part, que vous aviez été for­cés à les com­met­tre, mais insup­port­a­bles sont, dans la pleine lumière, la laideur et l’indécence.”

Notes

[1] Con­stan­tin Cavafy, poète grec, est né le 29 avril 1863 à Alexan­drie, en Égypte, et mort le 29 avril 1933, dans la même ville. Joseph Brod­sky, poète russe, est né à Lén­ingrad le 24 mai 1940 et mort à New York le 28 jan­vi­er 1996.

En 1977, Joseph Brod­sky a écrit un texte sur Cavafy inti­t­ulé “Du côté de Cavafy”. Эссе “On  Cavafy’s Side” опубликовано в журнале “The New York  Review  of Books” (Feb­ru­ary 1977), в русском  переводе  Алексея Лосева — в  парижском журнале “Эхо” (1978, N° 2).

[2] “the whole scope of obser­va­tion is dwarfed into the nar­row cham­ber of the indi­vid­ual mind. Expe­ri­ence, already reduced to a group of impres­sions, is ringed round for each one of us by that thick wall of per­son­al­i­ty through which no real voice has ever pierced on its way to us, or from us to that which we can only con­jec­ture to be with­out. Every one of those impres­sions is the impres­sion of the indi­vid­ual in his iso­la­tion, each mind keep­ing as a soli­tary pris­on­er its own dream of a world”. (Pater, 1980: 187–188.) PATER, W. 1980. The Renais­sance: Stud­ies in Art and Poet­ry (1873). Berke­ley : The Uni­ver­si­ty of Cal­i­for­nia Press. Cité par S. D. Kap­salis, dans “Priv­i­leged Moments: Cavafy’s Auto­bi­o­graph­i­cal Inven­tions”, Jour­nal of the Hel­lenic Dias­po­ra, VOL. X, Nos. 1 & 2 SPRING-SUMMER 1983. Tra­duc­tion personnelle.

[3] mais égale­ment les poèmes “Murailles”, et “La Ville”.

[4] Peter Bien. “Cavafy’s Three-Phase Devel­op­ment Into Detach­ment”, Jour­nal of the Hel­lenic Dias­po­ra, VOL. X, Nos. 1 & 2 SPRING-SUMMER 1983.

[5] L’au­tomne 1963 et les pre­miers mois de 1964 furent très durs pour Brod­sky. Sa rela­tion avec Mari­na Bas­man­o­va approchait de sa fin. Et, en ce moment de vul­néra­bil­ité, il deve­nait la cible de plusieurs groupes aux intérêts dif­férents : la police idéologique de Niki­ta Khrouchtchev, la police de Leningrad au zèle ambitieux, ain­si que les réac­tion­naires de l’U­nion des Écrivains. Voir Лев Владимирович Лосев. Иосиф Бродский. Опыт литературной биографии. — М.: Мол. гвардия, 2006./Lev Los­eff. Joseph Brod­sky — A Lit­er­ary Life, Yale Uni­ver­si­ty Press (2011).

[6] Pho­to de son père A. I. Brodsky. 

[7] Voir le doc­u­ment rec­to-ver­so : “Hand­writ­ten notes on the poem “The Win­dows” in ink, on both sides of a sheet of paper”, ain­si que le man­u­scrit du poème sur le site : https://cavafy.onassis.org/

Présentation de l’auteur

Constantin Cavafy

Con­stan­tin Cavafy ou Cavafis, con­nu aus­si comme Kon­stan­ti­nos Petrou Kavafis, ou Kavaphes(en grec Κωνσταντίνος Πέτρου Καβάφης), est un poète grec né le à Alexan­drie en Égypte et mort le dans la même ville.

Très peu con­nu de son vivant, il est désor­mais con­sid­éré comme une des fig­ures les plus impor­tantes de la lit­téra­ture grecque du xxe siè­cle. Il fut fonc­tion­naire au min­istère des travaux publics d’Alexan­drie, jour­nal­iste et courtier à la bourse d’Alexandrie.

© Crédits pho­tos Con­stan­tin Cavafy (1927) © CC/Cavafy Archive Onas­sis Foundation.

Bib­li­ogra­phie

  • Poèmes, tra­duc­tion de Théodore Gri­vas, Lau­sanne, Abbaye du Livre, 1947 ; Athènes, Icaros, 1973
  • Poèmes, tra­duc­tion de Georges Papout­sakis, Paris, Les Belles Let­tres, 1958
  • Poèmes avec une présen­ta­tion cri­tique de Con­stan­tin Cavafy, suiv­ie d’une tra­duc­tion des Poèmes par Mar­guerite Yource­nar et Con­stan­tin Dimaras, Paris, Gal­li­mard, 1958 (réédi­tion dans la col­lec­tion poésie/Gallimard en 1978 et 1994), (ISBN 2070321754)
  • Poèmes anciens ou retrou­vés, tra­duc­tion par Gilles Ortlieb et Pierre Leyris, Paris, Seghers, 1978, (ISBN 2232111075)
  • Jours anciens, tra­duc­tion par Bruno Roy, Mont­pel­li­er, coll. Dioscures, Fata Mor­gana, 1978, (ISBN 2–85194–163–1)
  • À la lumière du jour, tra­duc­tion par Bruno Roy, Mont­pel­li­er, Fata Mor­gana, 1989
  • L’art ne ment-il pas tou­jours ?, tra­duc­tion par Bruno Roy, Mont­pel­li­er, Fata Mogana, 1991, nouv. éd. 2011
  • Œuvres poé­tiques, tra­duc­tion par Socrate C. Zer­vos et Patri­cia Porti­er, Paris, Imprimerie nationale, 1992, (ISBN 2–11–081127–7)
  • Poèmes, présen­ta­tion et texte français par Hen­ri Deluy, Four­bis, 1995, (ISBN 2–907374–71–0)
  • Poèmes, pré­face, tra­duc­tion et notes de Dominique Grand­mont, Paris, Gal­li­mard, coll. Du Monde Entier, 1999, (ISBN 2–07–074309–8)
  • Κ. Π. Καβάφης [« C. P. Cavafy »], Απαντα Ποιήματα εν Όλω [« Œuvres com­plètes »], éd. Mod­ern Times, col­lec­tion Λογοτεχνική λέσχη, 2002, (ISBN 960–397–372–6).
  • En atten­dant les bar­bares et autres poèmes, pré­face, tra­duc­tion et notes de Dominique Grand­mont, Paris, Gal­li­mard, 2003, (ISBN 2–07–030305–5)
  • Κ. Π. Καβάφης [« C. P. Cavafy »], Ποιήματα, [« Poèmes »], éd. Estia, 2004, (ISBN 960–05–1164–0)
  • Poèmes, traduits du grec par Ange S. Vla­chos, Genève, Édi­tions Héros-Lim­ite, 2010 (ISBN 978–2‑940358–56‑4)
  • Choix de poèmes, traduit par Michel Volkovitch, Aio­ra Press, Athènes, 2015
  • Notes de poé­tique et de morale, traduit par Samuel Baud-Bovy et Bertrand Bou­vi­er (édi­tion bilingue), Aio­ra Press, Athènes, 2016 (ISBN 978–618‑5048–62‑4)
  • Tous les poèmes, traduit par Michel Volkovitch (édi­tions le Miel des anges [archive]), Paris 2017. (ISBN 979–10–93103–16‑7)

Poèmes choi­sis

Autres lec­tures

Présentation de l’auteur

Joseph Brodsky

Joseph Brod­sky (en russe : Иосиф Александрович Бродский, Ios­sif Alek­san­drovitch Brod­s­ki) est un poète russe né à Lén­ingrad le et mort à New York le . Il est lau­réat du prix Nobel de lit­téra­ture en 1987.

Bib­li­ogra­phie

Par­mi ses recueils de poèmes, on note La Pro­ces­sion (1962), Collines (1962), Isaac et Abra­ham (1962), Élégie à John Donne (1963), Gortchakov et Gor­bounov (1965–1968), La Par­tie du dis­cours (1977), Nou­velles Stances (1983), Uranie (1987), Paysage avec inon­da­tion (posth. 1996). Il est égale­ment l’au­teur de pièces de théâtre telles que Le Mar­bre (1984) et Démoc­ra­tie (1990). Il a aus­si signé quelques essais cri­tiques comme Loin de Byzance(1988) puis une His­toire du xxe siè­cle (1986).

Disponible en français :

  • Collines et autres poèmes (trad. Jean-Jacques Marie, préf. Pierre Emmanuel), Seuil,
  • Poèmes 1961–1987 (trad. Michel Aucou­turi­er, Jean-Marc Bor­dier, Claude Ernoult, Hélène Hen­ry, Ève Malleret, André Markow­icz, Georges Nivat, Léon Robel, Véronique Schilz, Jean-Paul Sémon, préf. Michel Aucou­turi­er), Gal­li­mard, coll. « Du monde entier »,
  • Loin de Byzance (trad. Lau­rence Dyèvre, Hélène Hen­ry), Fayard,
  • Acqua Alta (trad. Benoit Cœuré, Hélène Hen­ry), Gal­li­mard, coll. « Arcades »,
  • Ver­tumne et autres poèmes (trad. Hélène Hen­ry, André Markow­icz, Véronique Schilz), Gal­li­mard, coll. « Du monde entier »,
  • Vingt son­nets à Marie Stu­art (trad. Claude Ernoult, Peter France, André Markow­icz), Les doigts dans la prose,

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Chantal Bizzini

Chan­tal Bizzi­ni, poète, tra­duc­trice et pho­tographe, vit à Paris où elle enseigne les let­tres dans le sec­ondaire, ain­si que comme tuteur à l’Université améri­caine de Stan­ford in Paris. Elle a pub­lié des poèmes, ain­si que des tra­duc­tions de poésie anglo-sax­onne — notam­ment d’Ezra Pound, Hart Crane, W. H. Auden, Adri­enne Rich, Denise Lev­er­tov, John Ash­bery, Clay­ton Esh­le­man, Quin­cy Troupe, Hen­ri Cole — ital­i­enne et por­tu­gaise dans plusieurs revues : Po&sie, Europe, Poésie, Action Poé­tique, Le Mâche-Lau­ri­er, Rehauts, Siè­cle 21, Fario. Elle a soutenu, en 2001, une thèse en lit­téra­ture com­parée por­tant sur les poètes Ezra Pound et Hart Crane, à l’Université Sor­bonne Nou­velle — Paris 3. Elle a traduit les œuvres poé­tiques com­plètes de Hart Crane, ain­si qu’une antholo­gie de poèmes d’Adrienne Rich. Ses poèmes sont traduits et pub­liés en anglais, en espag­nol, en ital­ien et en grec. Elle a com­posé égale­ment deux livres d’artistes, l’un avec le graveur Jacque­line Ricard, aux Édi­tions de l’émeraude, en 1992 : Nuit ocel­lée de la mémoire, l’autre avec le pein­tre Philippe Hélénon, aux édi­tions le bous­quet-la barthe, en 2015 : Boule­vard Magen­ta. Son recueil de poèmes : Dis­en­chant­ed City/La ville désen­chan­tée, est paru dans une édi­tion bilingue (français / anglais) chez Black Wid­ow Press, en 2015. Chan­tal Bizzi­ni tente égale­ment de saisir des yeux Paris, qu’elle par­court et pho­togra­phie ; elle a exposé ses pho­tomon­tages à la Galerie Annette Hus­ter (2009) : « Col­lages », à la Galerie IMMIX (2010) : « En atten­dant mieux », et ses pho­togra­phies à l’espace Car­go 21 (2011), à l’Institut des cul­tures d’Islam (2011) : « L’autre hiv­er », ain­si qu’à la Mai­son de la Grèce (2012) : « Alonis­sos inso­lite », ses pho­togra­phies et pho­tomon­tages à la Galerie Annette Hus­ter (2015) : « Choses délais­sées, lieux fra­cassés ».  Adresse de son site per­son­nel : https://sites.google.com/site/chantalbizzini/ Elle a par­al­lèle­ment entamé une réflex­ion sur le livre illus­tré de pho­togra­phies, à par­tir de la pre­mière édi­tion de The Bridge de Hart Crane et de Walk­er Evans (Col­loque de Cerisy :  « Car­refour Stieglitz », juil­let 2010), puis des œuvres de Roden­bach : Bruges-la-Morte, Bras­saï : Paris la nuit, et Walk­er Evans : Many are Called (Uni­ver­sité Paris 4 – Sor­bonne, avril 2011) et tout dernière­ment du roman de Sebald : Auster­litz (NYU in Paris, octo­bre 2012). Ces inter­ven­tions ont été pub­liées sous forme d’articles. Une antholo­gie de poèmes d’Adrienne Rich : Paroles d’un monde dif­fi­cile. Poèmes 1988 — 2004, qu’elle a traduite et pré­facée, est parue en 2019 aux édi­tions la rumeur libre.
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