Cette revue (lit­téra­ture, arts, idées) a été conçue, en 1992, comme un acte poli­tique, son titre le dit  — j’écrivais dans l’éditorial du pre­mier numéro : 

Il y a du bruit. Il y a beau­coup de bruit. C’est-à-dire un for­mi­da­ble silence sur le fond.

Un acte de résis­tance, avec ce petit moyen, ridicule et néces­saire : 4 pages A4 pho­to­copiées — par­fois même 6 ou 8 !… Par las­si­tude, j’ai mis fin à cette pub­li­ca­tion en 2002, après 57 numéros. J’ai repris la paru­tion en 2011, au for­mat numérique : il s’ag­it d’un sim­ple PDF que j’adresse gra­tu­ite­ment à qui le désire ; je ne souhaitais pas me lancer dans les con­traintes tech­niques d’un blog et encore moins d’un site (Je vous salue d’au­tant plus admi­ra­tive­ment d’avoir conçu Recours au poème qui est de très belle teneur, vivant, divers, et très élé­gant). Voilà. J’essaie de faire ma part. Ma part de résis­tance. Au brouil­lage du tout se vaut et du tout est cul­turel, à la marchan­di­s­a­tion de l’humain, à la mise en com­péti­tion des êtres.

J’ai conçu dès le début La Let­tre sous le Bruit et la conçois tou­jours sans aucune ligne direc­trice. Je sol­licite des écrivains. Mais aus­si je reçois des propo­si­tions de con­tri­bu­tion, que j’ac­cepte si elles me dis­ent quelque chose (c’est-à-dire si je sens qu’il y a véri­ta­ble­ment quelqu’un dans le texte, une néces­sité de la per­son­ne à avoir écrit cela), même si je ne partage pas néces­saire­ment totale­ment le pro­pos ou que je trou­ve des faib­less­es — c’est aus­si je crois le rôle d’une revue de don­ner une chance à une écri­t­ure non encore for­cé­ment aboutie mais qui com­porte en elle des promesses. 

La paru­tion est aléa­toire, afin que je ne me trou­ve pas con­traint de rem­plir les pages coûte que coûte. Je sors un numéro quand j’ai la matière. La revue est numérique, même si je la préfér­erais sur papi­er, mais cela per­met une dif­fu­sion rapi­de, gra­tu­ite et plus nom­breuse, ain­si que la créa­tion de liens infor­ma­tiques vers d’autres con­tenus. J’essaie de lim­iter le nom­bre de pages à une dizaine désor­mais car je trou­ve la lec­ture sur écran très rapi­de­ment las­sante et pénible. Le numérique n’est donc pas un vrai choix, je com­pose avec cette contrainte. 

Mon tra­vail pour cette revue fait par­tie d’un ensem­ble : écrire, être pub­lié, lire en pub­lic, organ­is­er des ren­con­tres-lec­tures, ren­con­tr­er des lecteurs, ren­con­tr­er de nou­veaux auteurs, main­tenir des liens avec d’autres, pub­li­er leurs textes. Tout cela comme une énorme con­tra­dic­tion que j’ap­porte au soli­taire sauvage que je suis !

Le numéro 39 est sorti !

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Gilbert Renouf

Né le 16 octo­bre 1957 à Cher­bourg. Com­mence à écrire en 1973 (poèmes, chan­sons, nou­velles, réc­its). Nom­breux spec­ta­cles chansons/poésie en tant qu’auteur-compositeur-interprète ; lecteur pour plusieurs asso­ci­a­tions ; comé­di­en dans plusieurs pièces ; voix pour des films sur des pein­tres ou des écrivains ; pub­li­ca­tions dans de nom­breuses revues lit­téraires, invité à de nom­breuses soirées lit­téraires, fêtes du livre, Print­emps des Poètes, Nuit de la Poésie…

A créé et dirige la revue numérique La let­tre sous le Bruit (numéros con­sulta­bles sur http://remydurand.com/revue_numerique.htm), au nom de laque­lle il organ­ise, en parte­nar­i­at avec l’association Gan­gonte­na, des ren­con­tres-lec­tures à la médiathèque de Hyères-les-Palmiers.

A écrit pour des cat­a­logues de pein­tres et de photographes.

Il est l’auteur d’une cinquan­taine de livres. Derniers livres parus :

Fenêtres dans l’atelier, avec Gilbert Conan (éd. Vil­la-Cis­neros)

Longue marche entre les pier­res, livre d’artiste avec Françoise Rohmer (éd. Les cahiers du Museur)

Un nou­veau départ (éd. Vil­la-Cis­neros)

 

Con­tact : gilbertrenouf57@gmail.com

                 06 19 81 18 04