L’oeuvre de Pina Bausch et May Be de Maguy Marin (Créteil ‑1981) mènent cet artiste plasticien à la performance. Ce tournant est également motivé par “un désir latent de bouger littéralement” son “expression artistique, c’est-à-dire de mettre en jeu” son “propre corps” et par “une sorte de butô plus spirituel que nécessairement sombre et torturé”. Wald se produit d’abord sur scène puis il choisit la performance de rue (danse-théâtre solos, duos) relayée par la video.
Il présente Amen De Nit : “Notre chemin est né d’un désir. C’est une tentative quotidienne, un fait. Nous travaillons dans l’esprit du tanztheater / danse-théâtre, influencés par des univers comme ceux de Samuel Beckett, Josef Nadj, Tadeusz Kantor, Maguy marin et des voies sprirituelles comme Kazuo Ohno… Nos performances de rue et d’indoors sont souvent exécutées en silence et avec une lenteur ponctuée de longs arrêts sur image pour accentuer la suspension du temps.
Nous avons évolué très sensiblement et involontairement vers un théâtre du mouvement dit pauvre. Parce que la vie nous y a menés petit à petit, hors de tout financement et de moyens techniques. Et cela nous convient. Nous performons dans la rue là où personne ne nous attend, nous réalisons nos vidéos hors de toute contrainte de rendement. Notre cheminement est libre. Nous vivons en harmonie totale avec ce que nous sommes, acteurs de nous-mêmes.
Qu’est-ce que le théâtre et la danse ? sinon le geste, lui aussi profondément énigmatique, de se dépouiller et s’offrir aux autres ? (Nicolas Thevenot).
“Candlemate ! Butoh”, Art installation on silence, Barcelona, April 2021, Butoh can also be a dialogue and an exchange with a space and, or a circumstance (Wald), Anem De Nit Valobra Wald. “Candlemate ! Butoh”, Installation artistique sur le silence, Barcelone, avril 2021, Le Butoh peut aussi être un dialogue et un échange avec un espace et/ou une circonstance (Wald), Anem De Nit Valobra Wald.
∗∗∗
Traduction de l’auteur
in violet
(excerpt)
I do not know what I do
I do not know what I say
I do not know exactly
I do not know what I mean
so why
shadeless needles spread around
light stoned by desire and metal
mirrors bottomless holes
a broken sign
something passes into violet
only a few waves years
to live if that’s isn’t it
noway wake up from daydream
chased by packs of fluid colours
big crash in uncolored eyes
shoot of desire still on board
real hurricane breaking out
mercy hundred days more
muddled bouquet of curses
switch on stumbling fantasy
sealing on crumbly or quit
so fickle and loud give up
breath honky-tonk ruined shouts
meteorites of impossibilities
through impermanence
what the hell what about
toward unbalance
between the dark and the dark
hardly anywhere far away
in a corner
young colors give up
death of flowers
they tilt and get confused
walking along the thought
losing our rag turning sour
there is no freedom
just a tiny graze of blue
withdrawn melodramas
where is infinity
what is about when end
just a song without music nor words
silent on lips and braided fingers
rolling sound in closed skulls
snags crashing down the clouds
taking urgency toward gaping wild space
com’n into the ocean knees
dear love affair com’n into fire
forests rags and eyes so far
com’n with deep violets and shadows
the trucks clomping in memory
our deserts twisting facts and reality
somehow somehow
shot your brain with blue
or yellow or violet more
your desire on the rooftop
sex firing cries and prospects
secret doors wide beautiful
I am not sure
here is the secret door
opening on flourished prospects
I am not sure
flames in your reality
a doll without arms
without body
just an eye
with its ears of wheat eyebrow
my bad sex in my fiction award
I shout beyond the roof of clouds
my spicy desires
my life in a new deep silence
walkin’ in a deep walkin’ in a deep
my so hungry bird
I am this walking man
light legs and hammer feets foring ahead
life suddenly becomes a serious affair
I eat its so red cherries
what under the steel of facts
I do not know around never
your body talk about your age
I send you the flowers of barcelona city
∗∗∗
dans le violet
je ne sais ce que je fais
je ne sais ce que je dis
je ne sais exactement
je ne sais quoi signifier
ok pourquoi
aiguilles sans ombre disséminées
lumière droguée de désir et métal
miroirs trous sans fond
signe cassé
quelque chose vire au violet
seulement quelques années de vagues
pour vivre si possible n’est-ce pas
aucun espoir d’échapper au rêve éveillé
traqué par des meutes de couleurs fluides
sacré crash dans des yeux incolores
shoot de désir toujours à bord
véritable ouragan pétant
accordez-moi d’autres centaines de jours
bouquets de malédictions en pagaille
allumez l’imagination trébuchante
scellez sur du friable ou renoncez
abandon si instable tapageur
souffle de bastringue cris ruinés
météorites d’impossible
dans l’impermanence
bon sang de quoi parle-t-on
vers le déséquilibre
entre le sombre et le sombre
à peine quelque part mais loin
dans un coin
les couleurs jeunes renoncent
mort des fleurs
elles s’inclinent et se perdent
marchant le long de la pensée
perdant nos haillons devenant aigres
de liberté aucune
juste une écorchure étroite de bleu
mélodrames effacés
où se trouve donc l’infini
qu’en est-il quand cesse-t-il
une pauvre chanson sans musique ni mots
silence sur les lèvres et doigts tressés
bruit roulant dans des crânes clos
obstacles chutant des nuages
urgence vers l’espace béant et sauvage
viens dans cet océan de genoux
chère histoire d’amour viens dans ce feu
forêts de nippes et d’yeux si lointains
viens avec des violets soutenus et des ombres
trucks renâclant dans la mémoire
nos déserts tordent les faits et la réalité
d’une manière ou d’une autre
trouant votre cerveau de bleu
ou de jaune ou plus de violet
votre désir tout en haut
le sexe enflammant pleurs et projets
portes secrètes beauté vaste
je ne suis pas sûr
là se trouve la porte secrète
donnant sur de riches perspectives
je ne suis pas sûr
des flammes dans votre réalité
une poupée sans bras
sans corps
juste un œil
avec ses sourcils d’épi de blé
mon prix de sexe nul dans mon film
je crie au-delà du toit des nuages
je crie mes désirs épicés
ma vie dans un nouveau et profond silence
allant dans le plus profond
mes oiseaux si affamés
je suis cet homme qui marche
les jambes frêles le marteau des pieds forant de l’avant
soudain la vie devient une affaire sérieuse
je mange ses cerises si rouges
qu’y a‑t-il sous l’acier des faits
je ne sais rien de ce qu’il y a autour
votre corps parle de votre âge
je vous adresse les fleurs de Barcelone
“Continuous introspection” is a Tanztheater concept (theatre dance) with an obvious strong butoh dance accent. The character is searching deep within himself for something intangible he translates into a gestural monologue confronted with the overwhelming urban architecture. Anem De Nit Valobra Wald. “Continuous introspection” est un concept de Tanztheater (théâtre de danse) très proche de la danse butoh. Le personnage cherche au plus profond de lui-même quelque chose d’intangible qu’il traduit par un monologue gestuel confronté à l’architecture urbaine écrasante. Anem De Nit Valobra Wald.
I bitch
when I was there but when
In dead leaves or hashes
probably I was nowhere
opening empty doors then quit
rumbling into my own pit
from nowhere came flashes
No attempt I came off anywhere
showing its look of good smoke devil
’cause it was so abstract and thin
that moreover I could not hear
that bitch killed my lonely heart
perhaps it’s been searching
through my wide nonsense song
Or putting its hands into that slit
Opening liquid doors then quit
perhaps it was stone and toxic
whispering kind muddy conversation
so well how are you my fair target
having its face of magnetic shotgun
’cause it looked so concrete
and I couldn’t feel good if I will a rush
that bitch killed my uncertain heart
whatcha gonna do in front of that
I don’t believe in my careened way
I don’t see the dance of the sun
no step with light no carefree fun
I’m iced by a trembling steam day
no definite colour but a gold shit
an emergency as a madman crown
’cause I know exactly nothing about it
’cause I’m my own fucking bitch
in my old wagon shaking hard
I wanna join my lucky desert
∗∗∗
ce truc
étais-je là mais quand
cerné de feuilles mortes ou cendres
sans doute nulle part
forçant portes ouvertes puis ouste
grondant dans ma propre fosse
aucune réminiscence
je ne tentais rien de rien
sentant le bon diable flou
parce que c’était si abstrait et ténu
que je ne pouvais non plus comprendre
ce truc m’a brisé dans la solitude
probable que ça fouillait
ma chanson vaste et insensée
que ça posait les mains sur ma boue
ouvrait des portes liquides puis stop
sans doute était-ce drogué toxique
murmurant sympathique et torve
bien bien comment va mon cher idéal
à sa figure de shoot magnétique
ça semblait si concret
je ne pouvais me sentir bien à vouloir foncer
ce truc m’a brisé dans l’incertitude
que vas-tu faire devant ça
renier ton chemin qui gîte
manquer la danse du soleil
aucun pas lumineux aucun plaisir
figé dans ce jour de vapeur tremblante
sans couleur nette pourtant merde d’or
l’urgence d’une couronne de fou
ne sachant absolument rien
étant moi-même ce putain de truc
dans ma vieille bétaillère durement secoué
je veux atteindre mon désert fétiche