Claude-Raphaël Samama

2019-03-06T06:44:52+01:00

Claude-Raphaël Sama­ma est un uni­ver­si­taire qui, out­re ses travaux d’études et de recherch­es en anthro­polo­gie cul­turelle et en philoso­phie, a pub­lié très tôt – en par­al­lèle à d’autres ouvrages – des livres de poésie. Au poème isolé, indi­vidu­el, cir­con­stan­ciel, il a sou­vent préféré de larges com­po­si­tions poé­tiques au ser­vice d’une grande thé­ma­tique ou d’une visée élargie.

  • Désarmer la nuit aux Edi­tions Saint- Ger­main-Des-Près, fondées par Jean Orizet et Jean Bre­ton, est son pre­mier recueil.
  • Savoirs ou les jeux de l’Oir, sous-titré Quan­tiques chez Galilée (1980), fut un livre remar­qué de décon­struc­tion séman­tique et phonologique de la langue, mais pour forcer sa poéticité.
  • Le Livre des lunes,   Inter­textes (1992) est un ouvrage de chants poé­tiques – précédés de Haïku pour saluer la lune – qui font écho au foi­son­nement sym­bol­ique lié à l’astre lunaire  et ouvrent à ce qu’une lec­ture poé­tique peut engen­dr­er sur le reg­istre de l’imaginaire, à par­tir d’un tel anal­o­gon et au-delà de ses métaphores  traditionnelles.
  • Les poèmes du soi — Vari­a­tions sur le thème de l’unité, La Présence et l’Exil — Pros­es poé­tiques et En regard des jours (2012), tous trois chez L’Harmattan, Col­lec­tion Poètes des cinq con­ti­nents, ont suivi. Plusieurs des textes de ces derniers recueils ont con­nu d’abord une pub­li­ca­tion dans la revue Phréa­tique, où Gérard Murail, Georges Sédir et Mau­rice Couquiaud ont, tout au long, été atten­tifs au tra­vail poé­tique de l’auteur. Jacques Eladan, cri­tique de poésie et auteur d’une Antholo­gie des poètes juifs de langue française, où il fig­ure, Cour­celles édi­tion (2ème édi­tion, 2010), a sou­vent soutenu aus­si sa démarche et son inspiration. 
  • Around cir­cles. Autour des cer­cles, Edi­tions Car­ac­tères (2000), écrit directe­ment en anglais puis traduit en français pour servir à l’expérience d’un con­tre­point de langue et de « tonal­ité », con­stitue un « exer­ci­ce spir­ituel » de dépayse­ment et de décou­plage de la réal­ité entre ses com­posantes famil­ières et son essen­tial­ité poétique.
  • 105 essais de Minia­tures spir­ituelles, Maison­neuve et Larose (2005) se com­pose d’une série de textes courts extrême­ment con­den­sés – l’idée ayant d’abord été de con­cevoir des poèmes sur les poètes (…) – où l’écriture poé­tique est mise cette fois au ser­vice d’un « méta-dis­cours » dont le thème est une œuvre et son auteur, poète ou non. Ces derniers se voient alors rap­portés autant aux « images » lais­sées à une postérité, qu’à une com­plic­ité révérente ou cri­tique avec cha­cun. On y trou­ve Valéry, Gongo­ra, Donne, Auden, Rim­baud, Dau­mal, Borges, Keats, Stend­hal, Laforgue, Perse, Dick­in­son, Proust, Pes­soa, Basho ou Ibn’Arabi… Ce livre orig­i­nal, hors des sen­tiers bat­tus académiques, reste dans l’attente d’une récep­tion à sa hau­teur. A son pro­pos, Julien Gracq a pu déclar­er : « …et peut-être cet essai ouvri­ra-t-il un chemin. ». D’autres « minia­tures » ont été écrites depuis et parais­sent par­fois en revue, lire par exem­ple, Goethe in L’Art du Com­pren­dre n°14, Gior­dano Bruno, in Europe n° 937, Octave Mir­beau, dans Poésie /première n° 61.

 

 

 

La poé­tique de Claude-Raphaël Sama­ma a pu être qual­i­fiée de « poésie méta­physique » et sa manière comme alliant la « den­sité » du sens à une visée de l’être, appro­fon­di à par­tir de son infi­ni ques­tion­nement. Son écri­t­ure, à con­tre courant des poésies trop attachées à la pre­mière per­son­ne, des textes portés à met­tre à mal les struc­tures de la langue, observe plutôt le respect de celle-ci en tra­vail­lant à sa beauté sonore (Mal­lar­mé, Apol­li­naire, Reverdy…), sa pro­fondeur cachée (Valéry, Char, Hölder­lin, Trakl…), au dépayse­ment de la pen­sée (Novalis, Ner­val, Perse, Ungaret­ti, Cavafy, Seféris, Brod­sky, Szym­bors­ka…). La poésie aurait pour fonc­tion de créer un espace réflexif et révéla­teur, une demeure hos­pi­tal­ière et emplie d’échos. Le poème, s’il aboutit, ouvre alors un chemin pour pleine­ment y accéder.

  Out­re des arti­cles et des nou­velles parus ces trois dernières années, Claude-Raphaël Sama­ma a don­né en 2015, chez L’Har­mat­tan, un tra­vail de recherche et d’intentions inti­t­ulé Le spir­ituel et la psy­ch­analyse. Il  doit faire paraître prochaine­ment la tra­duc­tion de plusieurs dizaines de poésies de William But­ler Yeats dont cer­taines sont inédites en langue française.

Son prochain recueil poé­tique s’in­ti­t­ulera : Ce qui là se trou­ve, où le poème, pour mieux exis­ter, s’essaye par­fois à des formes nou­velles de saisie dans une langue tou­jours tenue. Le poème comme réc­it éphémère de ce qui « est », la poésie comme con­den­sa­tion du sens, les deux libérant des lourds appareils du “romanesque”.

La musique n’est pas étrangère à la quête poé­tique et l’environnement créatif de l’auteur, qui com­pose aussi.

Site : www.claude-raphael-samama.org

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