Gaël Tissot, Trois géographies

Par |2025-05-06T08:01:45+02:00 6 mai 2025|Catégories : Gaël Tissot, Poèmes|

Géo­gra­phie de l’aube

Ne serait l’aube inachevée
les trajectoires

cité qui se déploie
dans les con­tours d’une carte à venir

deux rues par­al­lèles bien que courbes

la ger­mi­na­tion lente des passages
nefs
arcades

ray­on­nement mag­né­tique des vies qui l’habitent.

À l’é­trave des heures
le vent tari des paroles.

                                               //

Il me faut arpen­ter le jour
pour qu’en­fin cède
au corps dérivant
la ville
se renouent l’air et les méan­dres de papier

pour que survi­enne l’an­crage des fleuves
se révè­lent les lignes invis­i­bles des toits

pour qu’en­fin disparaissent
le silence
et les peurs amarrées.

 

Géo­gra­phie de l’impasse

Il me fau­dra mar­quer les impasses,
les pas­sages impossibles,
ce qui hésite

l’a­vancée de la rue dans la masse flu­ide des bâtiments

peu à peu rétrécit
oblique le temps
les angles désagrégés, le resser­re­ment de parois dont le rythme se fait plus rapide

puis

la fin

le regard sur ce qui bloque

mur
arche
portes aux couleurs basses.

De la rue en sus­pens, le désir plus loin
lueur peut-être
ou clés per­dues de l’existence.

 

//

 

Je racon­terai la main qui trem­ble, l’im­puis­sance à pour­suiv­re une terre qui recule.

Je racon­terai la volon­té con­tre le bloc
renonce

et le corps se retourne
cède à l’is­sue opposée
qu’il fau­dra prendre.

Se per­cute la peur
les jours sans suite, sans espérance autre que le report sur la carte d’une voie qui se ferme

ligne dans le geste arrêté
des pas qui butent

les zones inaccessibles
au devenir
abandonné.

 

Géo­gra­phie de la limpidité

Je rêve par­fois d’av­enues larges
de sim­plic­ités évidentes
                            aux angles dénombrables
                            aux ouver­tures sans failles
existence
                            aux détours démasqués

et j’a­vance
chemins aux arêtes vives
par­mi d’autres marcheurs clairs
aux croise­ments limpides
ajustés.

//

À décou­vert

fix­erait l’in­cer­ti­tude du temps
la chute des jours
par la régu­lar­ité de polyèdres
d’u­nités sim­ples ren­dues accessibles
charpentes
sans questions
dans la clarté du saillant.

Déploiement intérieur
d’une géométrie lucide
ou
le négatif d’un labyrinthe

cité idéale qui irait ample
blanche
aux murs de sel.

Présentation de l’auteur

Gaël Tissot

Musi­cien de for­ma­tion (prix de piano dans la classe de François-Michel Rig­nol), la décou­verte de la pro­gram­ma­tion infor­ma­tique et de l’écriture poé­tique ont pro­fondé­ment mar­qué le par­cours de Gaël Tis­sot. Elles l’ont con­duit au con­ser­va­toire de Toulouse (prix de musique élec­troa­cous­tique dans la classe de Bertrand Dubed­out), au con­ser­va­toire supérieur de Lyon, à l’université de Berke­ley ain­si qu’à l’écriture d’une thèse sur la musique élec­troa­cous­tique de François Bayle.

Gaël Tis­sot conçoit des œuvres inter­ac­tives qui mêlent musique et textes poé­tiques. Dans la lignée des arts numériques, il détourne des tech­nolo­gies et des out­ils infor­ma­tiques dans la mesure où ceux-ci per­me­t­tent d’imaginer des sit­u­a­tions d’écoute nou­velles : œuvres sonores géolo­cal­isées, dis­posi­tifs sur écrans tac­tiles, objets son­nants et par­lants à manip­uler….. Et si le mot « trobador » se super­pose exacte­ment au mot français « trou­veur », alors der­rière un clavier d’ordinateur, à l’écoute des bruisse­ments du monde qui l’entoure, peut-être est-il sim­ple­ment un trou­ba­dour contemporain.

Gaël Tis­sot a été accueil­li en rési­dence dans des lieux con­sacrés aux arts numériques (Château Ephémère, House of Dig­i­tal Arts – île Mau­rice, Bel Ordi­naire…) ain­si que dans divers événe­ments en France et à l’étranger (Athens Dig­i­tal Arts Fes­ti­val, Insti­tut français de Tétouan, Safra’numériques, Rec­­to-VRso-Laval Vir­tu­al, La sci­ence de l’art, Pik­sel-Bergen, Man­i­feste-IRCAM…). Ses œuvres ont été primées à plusieurs occa­sions (prix inter­na­tion­al 2018 de la fon­da­tion Destel­los, sec­ond prix du con­cours inter­na­tion­al Mauri­cio Kagel…) et ses textes sont régulière­ment pub­liés en revues de poésie.

© Crédits pho­tos (sup­primer si inutile)

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Présentation de l’auteur

Gaël Tissot

Musi­cien de for­ma­tion (prix de piano dans la classe de François-Michel Rig­nol), la décou­verte de la pro­gram­ma­tion infor­ma­tique et de l’écriture poé­tique ont pro­fondé­ment mar­qué le par­cours de Gaël Tis­sot. Elles l’ont con­duit au con­ser­va­toire de Toulouse (prix de musique élec­troa­cous­tique dans la classe de Bertrand Dubed­out), au con­ser­va­toire supérieur de Lyon, à l’université de Berke­ley ain­si qu’à l’écriture d’une thèse sur la musique élec­troa­cous­tique de François Bayle.

Gaël Tis­sot conçoit des œuvres inter­ac­tives qui mêlent musique et textes poé­tiques. Dans la lignée des arts numériques, il détourne des tech­nolo­gies et des out­ils infor­ma­tiques dans la mesure où ceux-ci per­me­t­tent d’imaginer des sit­u­a­tions d’écoute nou­velles : œuvres sonores géolo­cal­isées, dis­posi­tifs sur écrans tac­tiles, objets son­nants et par­lants à manip­uler….. Et si le mot « trobador » se super­pose exacte­ment au mot français « trou­veur », alors der­rière un clavier d’ordinateur, à l’écoute des bruisse­ments du monde qui l’entoure, peut-être est-il sim­ple­ment un trou­ba­dour contemporain.

Gaël Tis­sot a été accueil­li en rési­dence dans des lieux con­sacrés aux arts numériques (Château Ephémère, House of Dig­i­tal Arts – île Mau­rice, Bel Ordi­naire…) ain­si que dans divers événe­ments en France et à l’étranger (Athens Dig­i­tal Arts Fes­ti­val, Insti­tut français de Tétouan, Safra’numériques, Rec­­to-VRso-Laval Vir­tu­al, La sci­ence de l’art, Pik­sel-Bergen, Man­i­feste-IRCAM…). Ses œuvres ont été primées à plusieurs occa­sions (prix inter­na­tion­al 2018 de la fon­da­tion Destel­los, sec­ond prix du con­cours inter­na­tion­al Mauri­cio Kagel…) et ses textes sont régulière­ment pub­liés en revues de poésie.

© Crédits pho­tos (sup­primer si inutile)

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