Stiven­son Magloire.

Com­ment vivre le monde quand je ne con­nais que Toi pour réalité
Mon bagne rêve sur tes genoux et d’un pays putréfié.
Com­bi­en de fois dois-je le crier
Que toutes les portes des villes soient à mes pieds
Que toutes les femmes soient des fruits mûrs pour La bonne récolte.
Que des villes et des ter­res lointaines
Se lèvent et marchent à poings fermés
Zafra Akkad Gorée Damas
Le temps n’est plus de la bonne semence
Mais sou­viens-toi que nous sommes des bohèmes

 

In Le chant des marées, éd. Unic­ité , 2018

 

Le soir fondait dans tes yeux
Qui me par­laient tant de voyages
De ta souf­france et  tes désirs
J’ai si longtemps espéré la mer dans tes seins nus
Que par­fois je rature le jour dans les contours
De tes orgasmes
Et dans la déchirure aux pieds du matin
Non je n’oublierai pas
Mes fantômes
Mes peurs
Mes envies et mon pays
Oui je n’oublierai pas
Puisque par­tir est un leurre
Pour oubli­er soi-même
Une porte ouverte du néant
J’ai peut-être souf­fert et fait souf­frir le temps
Mais la mer ce long tis­sage qui ronge mon cœur
Pour qu’un jour elle t’appartienne
Comme un fruit maudit
Je voudrais par­ler ta langue, tes chansons
Pour dire à jamais que je t’aime
Je voudrais te dire tant de choses
Mais le cri du poète est une riv­ière qui pleure

 

 In Le chant des marées, éd. Unic­ité , 2018.

 

Nas­son, Cross In Arms.

Duval Car­rie, Edouard crys­tal explorer.

 

Je t’écris pour te dire que mon cœur est une rivière
qui coule à ta ren­con­tre. Et que chaque goutte est
un hymne à la terre, que chaque cri te dit la levée
du jour. Je t’écris comme ce vent qui passe et qui
m’emmène vers toi, pour te dire que mon cœur
Est à la dérive des continents

 

J’ai vécu dans le cœur des hommes la strangu-
lation. Le temps n’est plus à nos portes comme un cri
blessé ou nos yeux comblés de vent et de terres
mau­dites. Fini le temps des tam-tams et le chant du
soir, fini la plèbe et les jours testamentaires

 

In Le chant des marées, éd. Unic­ité , 2018.

 

 

 

 

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