Océan
Une mer solennelle
sous le voile éclairé par la nuit,
un banc de poissons
— cachés, scintillants —
le silence intact
par les vagues,
seulement les poissons,
et tes yeux,
se rencontrant.
Rêve
Dans mon rêve,
la méduse porte une robe de lumière,
se balançant sur mes genoux.
Je suis dans le bateau,
en route vers les montagnes lointaines,
plus stable que la mer.
Février
Février,
ressemble à un hiver inachevé.
Mars, ressemble à la mélancolie
sous le soleil,
fleurissant avec le cornouiller,
et luxuriant dans le crépuscule,
alors que ma mémoire grandit
au-dessus de la mer.
Je parle avec Sartre
Assis sur les rives de la Seine
au soleil couchant,
je parle avec Sartre.
Il boit son café,
regarde une mouche,
et s’imagine devenir elle —
devenir mouche,
c’est fuir le fardeau
lourd comme un rocher,
voler au loin,
ne plus voir Staline.
L’idéal brisé,
comme les bulles
dans le café.
Je parle avec Sartre,
c’est ainsi qu’il me parle.
Ils sont venus
Tuol Sleng
comme une fleur empoisonnée
exhalant
un venin perçant.
Les palmiers se balançaient
sous l’ombre vacillante,
une procession d’os
— les morts —
étiquetés comme intellectuels.
Ils sont venus
comme une rafale de vent,
Ils sont venus
comme un troupeau de bêtes sauvages.
Ils sont venus
massacre après massacre,
maudissant Tuol Sleng,
damnant ses rues et ses rivières.
Ils se considéraient comme des idéalistes fanatiques,
Mais jamais, ils n’ont fait de ce lieu un paradis.
La passion l’a embrasé en un enfer de feu.
Ils sont venus
avec des désirs frénétiques.
Ils sont venus au Cambodge —
sa chair trempée de rouge.
Quand Tuol Sleng s’ouvrit,
la lumière de la lune enterra les gens
dans une fosse terrestre.
Personne pour prononcer ces mots :
« Ils sont venus ! »

















