1

Julien Blaine, Poème inédit

Présentation de l’auteur

Julien Blaine

Julien BLAiNE est né en 1942, à Rognac, au bord de l’Étang de Berre, flaque de mer jadis bleu-azur, aujourd’hui marron glacé. Il vit à , Ventabren et à Marseille et nomadise le plus possible.
(Dénommé aussi Christian POiTEViN (patronyme) et d’une ribambelle d’autres noms
ÉDITEUR de Doc(k)s et d’une ribambelle d’autres périodiques
AUTEUR de 13427 poëmes métaphysiques et d’une ribambelle d’autres livres et catalogues
EXPOSANT de du sorcier de V. au magicien de M. et d’une ribambelle d’autres expositions,
a présenté en mai 2009 une importante exposition au [mac] Musée d’Art Contemporain de Marseille : un Tri.
ORGANISATEUR des Rencontres Internationales de Poésie de Tarascon et d’une ribambelle d’autres manifestations
FONDATEUR du Centre International de Poésie de Marseille (C.I.P.M.) et d’une ribambelle d’autres espaces culturels.
CHANTIERS EN COURS : la poésie n’intéresse personne, la 5ème feuille ou l’écriture originelle, le Verssicône, Chom’art, Confidences d’Églantin, Text’art, Ihali, &c.

La vie & la phrase continuent...
Pour en savoir plus :

www.documentsdartistes.org/blaine <http://www.documentsdartistes.org/blaine>

 

© Rue des livres

Autres lectures

Julien Blaine, Carnets de voyages

La première critique de Lucien Wasselin publiée en mars 2013, dans le numéro 42 de Recours au poème. ∗∗∗ Il y a comme un paradoxe évident dans la démarche de Julien Blaine : [...]

Julien Blaine aux éclats du dire !

Aux sources de l'écrire et du dire, La cinquième feuille de Julien Blaine déploie une poésie imprégnée des concepts forgés par Félix Guattari innervant ses écrits des origines, selon l'introduction de Gilles Suzanne à [...]




Appel’action pour une trans-mission du poëme : entretien avec Julien Blaine

Pour Julien Blaine, la poésie s'expérimente physiquement : elle est, d'évidence, performative. Poésie sémiotique, multiple, où le corps participe de la mise en œuvre du travail de la langue, son œuvre en constante mutation a ouvert des champs encore inexplorés. S'il se situe à la fois dans une lignée post-concrète (Il multiplie les champs sémantiques, en faisant se côtoyer des signes de diverses nature et d'horizons différents – textuels, visuels, objectals) et post-fluxus (dans une expérimentation de la poésie comme partie intégrante du vécu), ses réalisations continuent de marquer l'espace poétique et de d'ouvrir des voies qui permettent à la poésie de s'inventer encore, et de toucher un public diversifié. Il a accepté de répondre à nos questions.

Vous organisez et participez de nombreuses scènes poétiques. Comment appelleriez-vous le fait de mettre en scène la poésie ? Est-ce de la performance ? Ou bien une modalité différente de transmettre la poésie ?
Oh lala !
J’ai si souvent changer d’appel’action :
Un jour pour désigner « ça » le mot Performance sʼest imposé. Soit !
Je suis resté sous des titres plus discrets ou clandestins :
Poésie sémiotique ou Poésie sémiologique dans les années 60.
Poésie élémentaire (double sens) au début des années 70.
Puis Poésie en chair et en os ou Poëme à cor(ps) et à cri  vers la fin du siècle dernier.
Ensuite après mon bye bye la perf. en 2005, ayant abandonné la performance, j’ai retenu : Déclar’action
Enfin après mon Grand dépotoir en 2020, je ne désirais plus, presque octogénaire, me produire en public, mais sous la pression de mon éditeur Laurent Cauwet, sur l’insistance et à l’invitation de quelques autres amies&amis et au souvenir de mon compagnon, camarade et complice Bernard Heidsieck qui s’était autocondamné au silence, je présente des M’exposés.
Mais le terme Poésie me convient parfaitement !

AGORA - Performance Julien Blaine - Galerie Première Ligne.

Est-ce que vous touchez un public différent, plus large ? Ou bien est-ce que votre public va ensuite vers le recueil, ou alors a fréquenté avant les pages de vos livres ?
Toutes les réponses sont bonnes !
Le public est plus large quoique à l’évidence très peu différent, plus important surtout à la fin du siècle dernier, ce XXe où la poésie était présente et présentée partout : musées, galeries, théâtres, festivals, écoles, universités, collèges, lycées, cafés, brasseries, fondazione, salons, marchés, places publiques, jardins, clubs de jazz et autres night-clubs, France-Culture et même au Cercle de minuit de Laure Adler !
Certains m’ont rencontré au cours de ces manifestations et ont lu après, certaines m’ont lu d’abord puis sont venues vérifier...
D’autres se sont contentées de me voir et de m’entendre puis se sont quelquefois baladées le long de mes référencements avec les moteurs de recherche comme Google ou Yahoo pour me connaître un peu plus !

Le Grand Dépotoir de Julien Blaine : Friche La Belle de Mai à Marseille le vendredi 13 mars 2020 - Un NON Vernissage et une NON Exposition suite aux fermetures administratives de tous les lieux publics, le début de la GUERRE contre le CORONAVIRUS 19 a commencé... Motier d’Action Totale — Ventabren en Février 2022. Poésie is not dead.

Vous avez dirigé durant de très nombreuses années le Centre International de Poésie de Marseille. Quelles étaient vos actions pour transmettre la poésie ? Quelle était votre ambition ?
Non, j’ai créé le Centre International de Poésie de Marseille mais je ne l’ai jamais dirigé...
J’ai toujours pensé que la poésie devait être présentée en personne face au public, « en chair et en os » ainsi que je l’ai souligné.
Le livre n’étant qu’un résidu du poème accompli, c’est à dire le texte tel une partition, proclamé, dit, animé, gesticulé...
Le poëme pour être complet doit être présenté, acté par le poète lui-même.
Ainsi j’ai créé ou co-organisé un nombre considérable de rencontres internationales de Fiumalbo au milieu des années 60, en Italie aux « Dits du Mardi » à Marseille, il y a peu, en passant par Polyphonix, la Tournée Performances des Poètes sonores  (Le Havre, Rennes, Centre Georges Pompidou), les Rencontres de Poésie Sonore (Festival d’Avignon, France), le Festival de Poésie de Cogolin, les Échanges internationaux de poésie (Allauch), les Rencontres Internationales de Poésie de Tarascon, le V.A.C (Ventabren Art Contemporain), les Voix de la Méditerranée à Lodève...
Notre ambition reste inatteignable : « changer la vie ! » mais nous restons dans cette démesure.

A "La Boutique", Mot de Julien BLAINE. Réalisation vidéo, Alain PERRIER et Bernard CERF.

La place réservée à la poésie dans les librairies est souvent restreinte. Pourquoi ? Le livre devient-il un moyen de transmission secondaire ?
Mais en cette époque gouvernée par des sénilo-infantiles cruels et incultes tout l’art est secondaire, accessoire ; toute la culture est mineure, délaissée voire abandonnée. Les grands médias sont propriétés des richissimes ou de l’état et les deux s’accordent à mettre en place tous les moyens pour abrutir le lecteur de magazines et de journaux, l’auditeur de radio et le spectateur de télévision à grands coups de spectacles sportifs, de jeux crétins et de talk-shows politico-bobo.
Et ça suit partout, cette ignorance volontaire, cette barbarie, y compris chez les libraires, à part quelques rares indépendants.
Quant à l’art sous toutes ses formes, il est entre les mains de fondation qui appartiennent à ces mêmes richissimes dont le souci se limite exclusivement à la spéculation.
Le livre reste néanmoins – pour eux – un moyen de transmission primordial en tant qu’outil de propagande ou d’abrutissement.
Il n’y a qu’à considérer les ouvrages les plus vendus de Guillaume Musso ou Marc Levy ou autres cochonneries en promotion chez Amazone !
Nos livres circulent mal mais ils circulent et ils sont passés de primordiaux à essentiels voire indispensables.

Julien Blaine : Peau pourrie, vidéo inédite.

Que peut transmettre la poésie ? Et peut-on transmettre la poésie ?
Des sites comme le vôtre et des enseignants : de l’humble instituteur au professeur de faculté mais il faut d’abord qu’il s’intéresse à la poésie et aux poètes, y compris les vivants !
Ce qui est heureusement de plus en plus les cas...
Ce que la poésie désire transmettre comme toujours c’est permettre l’autonomie de chacun&chacune, l’avènement de la liberté, la beauté du dire et la vérité de l’écrire, la force du faire, l’originalité de chacun&chacune, un chemin vers le bonheur...
Un bonheur intelligent !
Donc une résistance aux pouvoirs imbéciles ou autoritaires, (ce qui est de plus en plus compatible), une révolte permanente contre l’injustice.
Si nous savons que c’est encore de l’utopie et un parcours vers l’irréalisable, nous persévérons. C’est l’une de nos contraintes.
Ne jamais accepter de souvivre mais survivre intact sans aucun renoncement.
Non seulement on peut transmettre la poésie mais on doit transmettre la poésie par tous les moyens qui restent à notre disposition comme ces sites, ces marchés, ces foires, ces festivals, ces revues et par nos grands « petits » éditeurs indépendants et libres.
Je crois fermement à son retour en force.
Existe-t-il aujourd’hui un vecteur de transmission orale dans nos pays occidentaux ? Pensez-vous que la chanson soit un vecteur de transmission de la poésie ?
Oui : de petites radios locales, des sites sur internet, des festivals réguliers, quelques galeries...
Pour la chanson, c’est non !
Mais je souhaite me tromper !

Julien Blaine, Essai sur le S, Centre International de Poésie, Marseille.

Quelle est la place de l’internet dans la transmission de la poésie ? Est-ce que demain il existera d’autres voies pour porter la voix du poème ?
La Poésie est morte mais il y a toujours une ou un jeune poète pour la ressusciter. Cela fait au moins 30 000 ans que ça dure de l’aurignacien au fond des grottes jusqu’à nos Youtube contemporains.
Internet, quand on considère les carences, les évitements, les effacements des médias de référence ou jadis spécialisés, est devenu indispensable.
Notamment les sites qui nous informent régulièrement sur la vie de la poésie et des poètes.
En ce qui concerne les réseaux sociaux je suis plus réservé, je butine sur facebook et je suis souvent atterré par la connerie de certaines interventions et quelquefois surpris par leur pertinence (ce qui est beaucoup plus rare) mais cela reste néanmoins une source d’information et des possibilités de dialogue, alors j’y butine encore entre 2 courriels. 

L'émission "Poésie sur Parole", par André Velter, diffusée le 15 mai 1993. Présence : le poète en personne lisant des poèmes extraits de 'Sortie de quarantaine', 'Poèmes métaphysiques et Calmar'. Mise en ligne par Arthur Yasmine, poète vivant, dans l’unique objet de perpétuer la Poésie française. Site officiel : https://www.arthuryasmine.com/ Instagram : https://www.instagram.com/eclairbrut/ Facebook : https://www.facebook.com/eclairbrut Sur les poètes vivants : https://bit.ly/2JdBEi4 Dernières publications d’ÉCLAIR BRUT : http://bit.ly/2IgC72p

Présentation de l’auteur

Julien Blaine

Julien BLAiNE est né en 1942, à Rognac, au bord de l’Étang de Berre, flaque de mer jadis bleu-azur, aujourd’hui marron glacé. Il vit à , Ventabren et à Marseille et nomadise le plus possible.
(Dénommé aussi Christian POiTEViN (patronyme) et d’une ribambelle d’autres noms
ÉDITEUR de Doc(k)s et d’une ribambelle d’autres périodiques
AUTEUR de 13427 poëmes métaphysiques et d’une ribambelle d’autres livres et catalogues
EXPOSANT de du sorcier de V. au magicien de M. et d’une ribambelle d’autres expositions,
a présenté en mai 2009 une importante exposition au [mac] Musée d’Art Contemporain de Marseille : un Tri.
ORGANISATEUR des Rencontres Internationales de Poésie de Tarascon et d’une ribambelle d’autres manifestations
FONDATEUR du Centre International de Poésie de Marseille (C.I.P.M.) et d’une ribambelle d’autres espaces culturels.
CHANTIERS EN COURS : la poésie n’intéresse personne, la 5ème feuille ou l’écriture originelle, le Verssicône, Chom’art, Confidences d’Églantin, Text’art, Ihali, &c.

La vie & la phrase continuent...
Pour en savoir plus :

www.documentsdartistes.org/blaine <http://www.documentsdartistes.org/blaine>

 

© Rue des livres

Autres lectures

Julien Blaine, Carnets de voyages

La première critique de Lucien Wasselin publiée en mars 2013, dans le numéro 42 de Recours au poème. ∗∗∗ Il y a comme un paradoxe évident dans la démarche de Julien Blaine : [...]

Julien Blaine aux éclats du dire !

Aux sources de l'écrire et du dire, La cinquième feuille de Julien Blaine déploie une poésie imprégnée des concepts forgés par Félix Guattari innervant ses écrits des origines, selon l'introduction de Gilles Suzanne à [...]




Julien Blaine aux éclats du dire !

Aux sources de l'écrire et du dire, La cinquième feuille de Julien Blaine déploie une poésie imprégnée des concepts forgés par Félix Guattari innervant ses écrits des origines, selon l'introduction de Gilles Suzanne à son ouvrage : « Les écritures originelles fonctionnent dans la langue comme une contre-culture par rapport à ce que la culture contemporaine fait de la langue. […] Pour le poète, dire et écrire, c'est déployer ce chaos et ce champ de forces, ce chaosmos, dans la langue. C'est faire exister la poésie comme le plan de tous les animismes langagiers possibles. »

Véritable plan d'immanence où s'entremêlent les poétiques, « l'esthéthique » de Julien Blaine s'y propage selon l'articulation entre une « esthétique : l'animisme contemporain » et une « éthique : les nouvelles impiétés de la langue », porteuse de cette tentative éminemment politique de rendre à l’expression sa capacité de subjectivation, sujétion/suggestion se défaisant des carcans de tous ordres, religieux, médiatiques, technocratiques ou économiques, rassemblant ainsi ces différents essais d'engagements et ces multiples œuvres de recréation selon la collecte des performances qui jalonnent le parcours du poète dans ses catalogues particuliers !

Crise du langage à traverser pour empêcher le repli sur soi en système clos sur son énoncé, cette quête de l'artiste s’avère une manière de dévisager/défigurer la langue pour trouver ce lien direct entre la vie et l'écriture comme une absolue évidence. 

Julien Blaine, La cinquième feuille,
les presses du réel, Al Dante, 464
pages, 30 euros.

Reprise à zéro dès lors de la ponctuation en l'associant à une cosmologie ou au rituel d'Apollon et au mythe de la Pythie, r-établissement de toutes les correspondances possibles entre les signes graphiques des alphabets grec, hébraïque et latin pour en trouver les formes élémentaires...

Au fil de ses explorations, Julien Blaine fit une découverte essentielle, la cinquième signification ainsi révélée au-delà des quatre fondamentales : premièrement, la feuille, élément végétal, symbole dans la foi chrétienne de la réunion de l'arbre de vie et de l'arbre de la connaissance, du bien et du mal, deuxièmement, la plume, attribut de l'écrivain qu'il soit évangéliste, auteur d'épitres ou docteur d'église, troisièmement, le poisson, signe dans l'Ancien Testament tout à la fois de bénédiction dont le fiel chasse les démons et de malédiction en tant qu'animal avalant Jonas avant qu'il ne ressuscite, ainsi que symbole du Sauveur pour les premiers chrétiens, quatrièmement, l'œil, enfin, renvoyant à Dieu, au regard absolu et à la connaissance totale...

Qu'en est-il donc de la cinquième feuille ? « Bien que tombée dans les oubliettes de l'histoire, déniée par les uns – certains préhistoriens n'étaient-ils pas abbé ou chanoine ? - occultée par les autres – certains préhistoriens n'étaient-ils pas souvent d'extraction bourgeoise et, parallèlement à leur passion, notaires, instituteurs ou avoués -, l'ellipse, sembla-t-il à Julien Blaine, pouvait être, depuis la nuit des temps humains, un symbole d'une toute autre nature : celui de la vulve, du sexe féminin. De nombreuses représentations, plus ou moins figuratives, plus ou moins abstraites, s'en font le témoignage explicite. La vulve, cette cinquième feuille, serait ainsi, elle aussi, l'une des origines de l'écriture. »

Julien Blaine, Essais sur le S (1985), lecture au Centre International de Poésie de Marseille. 

Cette parole, bien que bafouée, ces écritures, bien que méprisées, forment le sillage dans lequel s'inscrivent les avant-gardes, et à travers cette « tissure » reprisée, le poète trouve un moyen de rompre avec sa nature première, avec ce que la culture fait de lui, de faire fuir « ce sujet infâme ployé à toutes les dominations », comme l'écrivait Michel Foucault, de faire fuir encore « ce sujet honteux de sa culture trouée par les savoirs constitués et lacérée par les pouvoirs dominants », comme l'écrivait Gilles Deleuze. Afin de contourner ces écueils, il ne reste d'autre voie au poète contemporain, en tant que prototype de l'humanité présente, que « de laisser fuir en lui tous les fluxs animistes dont seule la valeur existentielle peut réactiver des possibilités de vie et son énergie vitale. »

Élargissement des possibles par cette relecture des origines, le découvreur de cette vulve scripturale, « tout à la fois symbole préchrétien et antéchristique », en devient le graphomane des alphabets premiers et le conteur des métamorphoses incarnées, entreprenant dès lors « la visite des grottes préhistoriques avec pour programme de bâtir une histoire des vulves qui soit une histoire des cultures animistes. ». Prolongeant la comparaison entre le fonctionnement de ces cultures dans les écritures originelles et celui des avant-gardes poétiques dans la langue actuelle,  cet animisme s'avère un authentique vitalisme, puisque l'auteur subordonne l'écriture à la vie sans jamais assujettir la vie à la pensée ou à une forme de transcendance, faisant de l'activité intellectuelle une immanence de l'existence même !

       

Julien Blaine, Ch'i ou Qi, hommage à François Cheng, Enjeux contemporains 13 - Survivre.

Dès lors, la poésie, selon cette (re)définition, se veut au cœur du sillon des écritures originelles, esthétique, animiste, vitaliste, auquel se joint une méthode propre à Julien Blaine : expérimentation à tout-va des régimes d'impiété de la langue, ces phénomènes occultes, ces chimères, ces métamorphismes en tous genres et autres matières impures, insoumises aux agencements des pouvoirs. Devenirs mineurs, dont l’éthique se décline en quatre axiomes : premièrement, « De tout la langue peut faire sa nature », deuxièmement, « De l’animal tu feras ton âme », troisièmement, « Tout ce qui est en soi comme il est une chose autre », quatrièmement, « Ce qui se conçoit, peut exister en s’enveloppant sur autre chose que soi ». Ces quatre principes fondateurs articulent l’esthétique/éthique, autrement nommée « esthéthique », à la trace libératrice, derrière le rire de l’insolite et l’insolence, de la parole du corps exultant, pensée au devenir-féminin : « Mais un corps qui livre la langue. Un corps à travers lequel la langue se livre. Un corps dont la peau ne serait pas le simple parchemin de l’écriture, mais ce premier plan d’immanence ». Vibrations en chair et en os de tels éclats du dire !

La Grand Dépotoir de Julien Blaine, Friche de La belle de Mai à Marseille, le vendredi 13 mars 2020. Une vidéo de Poésie is not dead.

Présentation de l’auteur

Julien Blaine

Julien BLAiNE est né en 1942, à Rognac, au bord de l’Étang de Berre, flaque de mer jadis bleu-azur, aujourd’hui marron glacé. Il vit à , Ventabren et à Marseille et nomadise le plus possible.
(Dénommé aussi Christian POiTEViN (patronyme) et d’une ribambelle d’autres noms
ÉDITEUR de Doc(k)s et d’une ribambelle d’autres périodiques
AUTEUR de 13427 poëmes métaphysiques et d’une ribambelle d’autres livres et catalogues
EXPOSANT de du sorcier de V. au magicien de M. et d’une ribambelle d’autres expositions,
a présenté en mai 2009 une importante exposition au [mac] Musée d’Art Contemporain de Marseille : un Tri.
ORGANISATEUR des Rencontres Internationales de Poésie de Tarascon et d’une ribambelle d’autres manifestations
FONDATEUR du Centre International de Poésie de Marseille (C.I.P.M.) et d’une ribambelle d’autres espaces culturels.
CHANTIERS EN COURS : la poésie n’intéresse personne, la 5ème feuille ou l’écriture originelle, le Verssicône, Chom’art, Confidences d’Églantin, Text’art, Ihali, &c.

La vie & la phrase continuent...
Pour en savoir plus :

www.documentsdartistes.org/blaine <http://www.documentsdartistes.org/blaine>

 

© Rue des livres

Autres lectures

Julien Blaine, Carnets de voyages

La première critique de Lucien Wasselin publiée en mars 2013, dans le numéro 42 de Recours au poème. ∗∗∗ Il y a comme un paradoxe évident dans la démarche de Julien Blaine : [...]

Julien Blaine aux éclats du dire !

Aux sources de l'écrire et du dire, La cinquième feuille de Julien Blaine déploie une poésie imprégnée des concepts forgés par Félix Guattari innervant ses écrits des origines, selon l'introduction de Gilles Suzanne à [...]




Julien Blaine, Carnets de voyages

La première critique de Lucien Wasselin publiée en mars 2013, dans le numéro 42 de Recours au poème.

∗∗∗

Il y a comme un paradoxe évident dans la démarche de Julien Blaine : il proclame qu'on n'a plus besoin de livres pour faire vivre la poésie mais il continue à publier des livres inclassables à moins qu'ils ne soient des recueils de ce qu'il appelle la poésie élémentaire…  Carnets de voyages est l'illustration de ce paradoxe. Mais il faut se souvenir qu'il affirme aussi, après avoir dit que le livre n'est pas inutile ou inintéressant, qu'il est résiduel. L'aspect résiduel de ce que le corps (a) fait ? l'aspect résiduel de la performance ? Peut-être. Le livre (de poésie, au sens où l'entend Julien Blaine) serait le recueil de traces de choses vues ou de choses faites que le regard transforme en poésie. Reste une bibliographie impressionnante qui oblige à se poser cette question : comment aborder un livre de Julien Blaine ? Comment aborder ces Carnets de voyages ? Peut-être en se souvenant de cet autre livre, ancien puisque paru en 1972,  Processus de déculturatisation. Dans ce dernier mot, il y a dé…ratisation. Comme si apparaissait un programme d'éradication de la poésie au sens où on l'entend habituellement.

Le livre s'ouvre sur la photographie de l'intérieur d'une tour médiévale percée d'une meurtrière. L'image s'accompagne de ces mots : "Quand la bombarde apparaît pour accompagner l'arbalète, la meurtrière se transforme en point d'exclamation ! (écrit à l'encre couleur ciel)". Et  c'est vrai que la découpe des pierres qui donne sur le ciel a cette forme  que les typographes connaissent bien. On a bien ici une trace de ce qui a été vu ; mais l'interprétation à laquelle elle donne lieu n'est pas neutre. Le voyage est prétexte à recueillir "l'empreinte d'une langue originelle, une langue élémentaire qui remonterait aux racines du verbe, hors de toute révélation divine", comme on a pu l'écrire. Nous voilà loin du mythe de la Tour de Babel… Ce signe apparaît dans une construction humaine, et c'est le regard qui le transforme en figure poétique. De fait, ce volume recueille des signes très divers : photographies, jeux typographiques, croquis, images d'autres cultures… Ainsi la suite qui évoque une culture orientale est-elle construite pour dire le voyage (qui va du km 17 au km 181). L'humour n'est pas absent (puisque l'image est parfois retravaillée) quand Julien Blaine affirme que le soldat Han est "revu et corrigé par Jackson Pollock ou le plâtrier du coin". Propos iconoclastes ? En tout cas le travail qui est mené montre que l'assemblage de signes isolés peut donner naissance à une "phrase", un "texte"… Les jeux typographiques, les ensembles de lettres, la figure du cercle même… s'inscrivent dans la tradition de la poésie spatialiste telle qu'ont pu l'illustrer Ilse et Pierre Garnier (avec Les Poèmes mécaniques par exemple ou des recueils plus récents). Rien n'échappe à l'œil avisé de Julien Blaine qui sait mettre en regard (!) photographie du lieu et panneau dont la signalétique relève alors d'un humour involontaire ou du hasard objectif… Ou des photographies d'objets très différents (mais pas si éloignées matériellement l'une de l'autre que ça !) qui donnent du monde une image très érotique... Même la carte est utilisée comme dans l'ouvrage de 1972, ce qui montre la cohérence de la démarche de Julien Blaine.

    Carnets de voyages ? Oui, car les  lieux auxquels renvoient ces "textes" sont bien ceux traversés, d'une manière ou d'une autre, par le "poète" dont l'œil est toujours à l'affût. Mais aussi, peut-être, voyages dans le temps  car la collecte de signes arrachés au réel n'a pas de fin et peut donner lieu à d'étonnants retours en arrière pour qui connaît un peu le travail passé de Julien Blaine. Ce qui tend à prouver la fécondité de cette originale langue des signes…

Présentation de l’auteur

Julien Blaine

Julien BLAiNE est né en 1942, à Rognac, au bord de l’Étang de Berre, flaque de mer jadis bleu-azur, aujourd’hui marron glacé. Il vit à , Ventabren et à Marseille et nomadise le plus possible.
(Dénommé aussi Christian POiTEViN (patronyme) et d’une ribambelle d’autres noms
ÉDITEUR de Doc(k)s et d’une ribambelle d’autres périodiques
AUTEUR de 13427 poëmes métaphysiques et d’une ribambelle d’autres livres et catalogues
EXPOSANT de du sorcier de V. au magicien de M. et d’une ribambelle d’autres expositions,
a présenté en mai 2009 une importante exposition au [mac] Musée d’Art Contemporain de Marseille : un Tri.
ORGANISATEUR des Rencontres Internationales de Poésie de Tarascon et d’une ribambelle d’autres manifestations
FONDATEUR du Centre International de Poésie de Marseille (C.I.P.M.) et d’une ribambelle d’autres espaces culturels.
CHANTIERS EN COURS : la poésie n’intéresse personne, la 5ème feuille ou l’écriture originelle, le Verssicône, Chom’art, Confidences d’Églantin, Text’art, Ihali, &c.

La vie & la phrase continuent...
Pour en savoir plus :

www.documentsdartistes.org/blaine <http://www.documentsdartistes.org/blaine>

 

© Rue des livres

Autres lectures

Julien Blaine, Carnets de voyages

La première critique de Lucien Wasselin publiée en mars 2013, dans le numéro 42 de Recours au poème. ∗∗∗ Il y a comme un paradoxe évident dans la démarche de Julien Blaine : [...]

Julien Blaine aux éclats du dire !

Aux sources de l'écrire et du dire, La cinquième feuille de Julien Blaine déploie une poésie imprégnée des concepts forgés par Félix Guattari innervant ses écrits des origines, selon l'introduction de Gilles Suzanne à [...]