Dans une mise en page soignée qui alterne les pho­tos en noir et les textes, la revue Averse est d’une agréable lecture.

Cette Bar­que de for­tune, selon les mots de sa rédac­trice en chef Blan­dine Poinsignon, accueille avec la place qu’il faut les poètes invités : comme Maud Thiria

                       …tu aimerais retrou­ver / l’enserrement / des arbres en forêt…

qui se mêlent aux morts comme Manuel Bercer­ra Salazar (cri­tiqué dans nos colonnes) dans une tra­duc­tion de Har­ry Szpilmann :

                       (le léopard) appro­vi­sionne ses griffes et ses crocs / avec les os sonores des oiseaux…

 

Cathia Chabre signe un hom­mage per­son­nel et vibrant à Yves Bonnefoy :

                       Tu pos­es un objet sur le cof­fre d’un autre mirage / là où le sou­venir cogne…

 

On y trou­ve aus­si un sub­stantiel entre­tien avec Michel Deguy qui par­le entre autre, mais en langue de poète, de l’écologie :

                       Ce qui men­ace c’est la déter­restra­tion (…) l’homme est en train, par toute sa sci­ence, tout son argent, toute son économie, de quit­ter la terre…

Des mots, intel­li­gi­bles et pro­fond, que bien des com­men­ta­teurs poli­tiques feraient bien de lire avant de parler.

 

Tout ce qu’il faut pour une revue, des livres chroniqués avec atten­tion, des pho­tos qui ne sont pas anec­do­tiques et la bonne idée de pub­li­er les étrangers en bilingue. En plus, ce n’est pas cher et ren­tre dans toute poche ou sac pour être en bonne com­pag­nie sur les chemins ou pen­dant une traversée.

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