Me secoue le ressac des mers anciennes
 J’entends Homère dire ses immortels vers
 Vraiment écrire laisse des traces indélébiles
 Balayées par les faisceaux du phare d’Alexandrie.
 Cette mer de poésie submerge les âges 
 Et les monts de la terre sans cesse labourés
 Par quelques millénaires géologiques.
 Les baisers de Platon effleurent mes deux tempes
 Les lauriers de Sophocle viennent me ceindre le front
 Ces visites ont sur moi l’effet d’un chant de sirène 
 Symbole de l’âme des morts 
 Fille d’Achéloos qui a tenté Ulysse
 Et je suis moi aussi aspiré par ce trou dans le temps
 En danger de succomber à la mélopée du poème
 D’en rester prisonnier à jamais sans plus écrire un mot 
 Dans ce passé du temps qui reste à venir.
 
			
					
















