Marian Drăghici, Poèmes

Par |2019-05-14T17:04:46+02:00 4 mai 2019|Catégories : Essais & Chroniques, Marian Drăghici|

Tra­duc­tion du roumain par Sonia Elvireanu

hymne. à la  jouis­sance complète

 

j’ai eu un étang
j’ai eu une maison
avec un étang

main­tenant

au bord d’aucune eau
je demeure
et regarde dans l’eau: le ciel

avec des pois­sons et des étoiles
avec le petit verre par­mi elles.

ce fut
le but de ma vie

je peux

te con­tem­pler, Dieu,
à cet instant
éternellement

tout

 

imn. juisării complete

 

am avut heleşteu
am avut casă
cu heleşteu

acum

la mar­gine de nicio apă
stau
şi mă uit în apă : cerul

cu peşti şi stele
cu păhăruţul print­re ele.

ăsta fuse
ros­tul vieţii mele

pot

să te con­tem­plu, Doamne
în cli­pa asta
veşnic

tot

 

la trace. une cantilène

 “Dichterex­is­tentz als Sünde” (Rilke)

 

de mon temps, pen­dant les fêtes
il neigeait aux petits ver­res sur le village
du cré­pus­cule à l’aube
de l’aube au crépuscule
de l’aube au crépuscule

à blancs petits ver­res il neigeait
à blancs petits ver­res il tourbillonnait
à blancs petits ver­res il neigeait
à blancs petits ver­res il tourbillonnait

il neigeait,
il neigeait aux petits ver­res en tourbillons
sur les traces de l’enfant parti
seul
au monde
à faire ses voeux.

seul
au monde
à faire ses voeux.

en regar­dant sa trace
remémorée
en regar­dant sa trace
remé­morée de tant de blanc immaculé
ma foi, je me suis enivré
de tant de blanc immaculé
ma foi, je me suis enivré :

assez, c’est terminé
avec l’existence
du poète
comme péché !

le ron­ron­nement de la chatte
à la fenêtre quand elle écrit
en soi une poésie
une grande, absolue poésie
dont per­son­ne ne sait
comme du tombeau du désert
comme du tombeau du désert

c’est ma seule nostalgie
c’est ma seule
ma seule
nostalgie.

 

urma. o cantilenă

 “Dichterex­is­tentz als Sünde” (Rilke)

 

la vre­mea mea, în sărbători
ningea cu păhăruţe peste sat
din înser­are până‑n zori
din zori şi până‑n înserat
din zori şi până‑n înserat

cu albe păhăruţe fulguia
cu albe păhăruţe viscolea
cu albe păhăruţe fulguia
cu albe păhăruţe viscolea

ningea,
ningea cu albe păhăruţe ‘nvol­bu­rat
pe urmele băiat­u­lui plecat
singur
în lume
la urat

sin­gur
în lume
la urat.

privind în urma lui
rememorat
privind în urma lui
remem­o­rat de-atâ­ta alb imaculat
pe cin­stea mea, m‑am îmbătat
de-atâ­ta alb imaculat
pe cin­stea mea, m‑am îmbătat:

gata, s‑a terminat
cu existenţa
poetului
ca păcat!

tor­sul pisicii
la geam când scrie
în sinea ei o poezie
o mare abso­lută poezie
de care nimeni nu ştie
ca de mor­mân­tul din pustie
ca de mor­mân­tul din pustie

e sin­gu­ra mea nostalgie
e sin­gu­ra singura
mea
nostalgie.

 

 

 

 

 

Présentation de l’auteur

Marian Drăghici

MARIAN DRĂGHICI (n.1953). Poète par excel­lence, il est rédac­teur de la pres­tigieuse revue lit­téraire La vieroumaine, fondée en 1906, et mem­bre de l’Union des écrivains roumains. Il a pub­lié : De l’art poé­tique (1988), La par­tie de bil­lard de la forêt russe (1995), Le franc-tireur (1996), Le franc-tireur & le coq en tôle (1996), Har­rum, le livre de l’échec (2004), Licht, lansam/Lumină, încet, (édi­tion bilingue) pub­liée par les Édi­tions Wieser Ver­lag, Kla­gen­furt, Autriche, en 2004, lancée à Vienne lors d’un réc­i­tal extra­or­di­naire du poète, béné­fi­ci­aire par la suite d’une bourse remise par Aus­tria Kul­turkon­takt (en 2005), La Négresse (2005), lumière, douce­ment (2013). Il a fait de nom­breuses lec­tures publiques lors des fes­ti­vals de poésie en Roumanie et à l’étranger. Il a reçu de nom­breux prix et dis­tinc­tions, dont les plus impor­tants : Prix de la revue Ramuri pour son pre­mier recueil en man­u­scrit, Le verre au ray­on (1985), Fron­tiera Poe­sis (1996), Cheva­lier de l’Ordre du Mérite cul­turel (2004), Prix « Vir­gil Maziles­cu » (2009), le pres­tigieux Prix nation­al « Tudor Arghezi » pour Opera Omnia (2014), remis par l’Union des écrivains roumains et l’Institut cul­turel roumain. Ses poèmes sont inclus en antholo­gies dans le pays et à l’étranger. Il est traduit en anglais, français, alle­mand, albanais et macédonien.

Poèmes choi­sis

Autres lec­tures

Marian Drăghici, Poèmes

Tra­duc­tion du roumain par Sonia Elvire­anu hymne. à la  jouis­sance com­plète   j’ai eu un étang j’ai eu une mai­son avec un étang main­tenant au bord d’aucune eau je […]

image_pdfimage_print
mm

Sonia Elvireanu

Sonia Elvire­anu : poète, roman­cière, cri­tique, essay­iste, tra­duc­trice, ani­ma­trice cul­turelle, pro­fesseur de français asso­cié à l’Université Tech­nique de Cluj-Napoca, l’Université « 1 Decem­brie 1918 » d’Alba Iulia, Fon­da­tion uni­ver­si­taire « AISTEDA » de Bucarest, fil­iale Alba Iulia ; pro­fesseur au Col­lège Nation­al « Horea, Cloş­ca şi Crişan » à sec­tions bilingues roumain-français. Affil­i­a­tions : Union des Écrivains de Roumanie, Cen­tre de Recherche de l’Imaginaire « Specu­lum », Cen­tre de Recherch­es Philologiques pour le Dia­logue Mul­ti­cul­turel de l’Université « 1 Decem­brie 1918 » d’Alba Iulia, Fédéra­tion Inter­na­tionale des Pro­fesseurs de Français (FIPF), Mai­son de la Cul­ture Naji Naa­man de Liban, Asso­ci­a­tion fran­co-roumaine AMI Alba Iulia, Asso­ci­a­tion cul­turelle Sem­per Artes Iași. Bours­es européennes : Paris (2011), Stras­bourg (2007), Besançon (2005), Paris (2003). Coor­di­na­tion de pro­jets lit­téraires inter­na­tionaux, nationaux et régionaux. Par­tic­i­pa­tion aux Con­grès mon­di­aux et européens de la Fédéra­tion Inter­na­tionale des Pro­fesseurs de Français : Paris, Vienne, Québec, Athènes, Prague. Organ­isatrice d’événements : 8 édi­tions des Journées de la fran­coph­o­nie à Alba Iulia. Livres pub­liés : Poésie Le chant de la mer à l’ombre du héron cen­dré, Paris, L’Harmattan, 2020 (Diplôme d’honneur, 2020, Société des Poètes Français, Paris, France ; Prix d’honneur, 2021, Académie poé­tique et lit­téraire de Provence, France; Le Prix de l’Année 2021, Roumanie). Le souf­fle du ciel, l’Harmattan, 2019 (Prix Jacques Viesvil, 2019, Société des Poètes Français, Paris, France). Les mur­mures de la lumière, Ars Lon­ga, 2019 (Prix de créa­tiv­ité Naji Naa­man, 2019, Liban). Le silence d’entre les neiges, L’Harmattan, 2018 (lau­réat du Grand con­cours du Monde fran­coph­o­ne, 2019, France). Les ombres de l’arc-en-ciel, Ars Lon­ga, 2016 (Prix de poésie « Aron Cotruş » 2017). À tra­vers des regards de nénuphars, Bucureşti, eLit­er­atu­ra, 2015. Entre le Lev­ant et le Couchant, Ars Lon­ga, 2014. La soli­tude de l’iris, Ima­go, 2013. Au-delà des larmes, Ima­go, 2011. Temps pour deux, Gens lati­na, 2010. Romans Le brouil­lard, Ars Lon­ga, 2019. Méta­mor­phose, Ars Lon­ga, 2015 (Prix de début en roman « Le voyageur », 2016). Essais et cri­tiques Au fil d’Ariane, Ars Lon­ga, 2017 (sélec­tion­né pour le livre de l’année). Ion Vinea, Cent et une poésies, Edi­tu­ra Acad­e­miei Române, 2018. Rod­i­ca Bra­ga : la représen­ta­tion de l’intériorité, eLit­er­atu­ra, 2015 (Prix de mono­gra­phie lit­téraire, 2016). Le vis­age som­bre de Ianus, Tipo Moldo­va, 2013 (Prix d’essai, 2014). Gabriel Pleşea, Une per­spec­tive sur l’exil roumain, Ima­go, 2012. Le retour de l’exil dans le roman « L’Ignorance » de Milan Kun­dera, Aeter­ni­tas, 2011. À l’ombre des mots, Ima­go, 2011 (Prix de cri­tique lit­téraire, 2012). Livres pour enfants : Piu dans mon jardin, Ars Lon­ga, 2020. Măruţ et Zmeuri­ca, Ars Lon­ga, 2020. Tra­duc­tions du français en roumain Yves Namur, La tristesse du figu­ier, Şcoala Arde­leană, 2022. Giu­liano Ladolfi, J’atteste la présence Ars Lon­ga, 2022. Giu­liano Ladolfi, Au milieu du gué, Ars Lon­ga, 2021. Michel Her­land, Tropiques et Mis­erere, Ars Lon­ga, 2020 (Prix d’honneur Naji Naa­man 2020, Liban). Yves Namur, La tristesse du figu­ier, Şcoala Arde­leană, 2022. Mar­i­lyne Bertonci­ni, Wan­da Mihuleac, Sable, Ars Lon­ga, 2019. Patrick Devaux, Tant de bon­heur à ren­dre aux fleurs, Le Coudri­er, 2019. Michel Ducobu, Siège sage, Qua­trains pour la médi­ta­tions, Ars Lon­ga, 2015. Denis Emorine, De toute éter­nité, Ars Lon­ga, 2015 (Prix de tra­duc­tion, 2016) Tra­duc­tions du roumain en français Sil­viu, Mihăilă, Le bal­anci­er amoureux, Ars Lon­ga, 2020. Eva dans la galax­ie des couleurs, Ars Lon­ga, 2019. Mar­i­an Drăghi­ci, lumière, douce­ment, Paris, L’Harmattan, 2018 (Prix d’honneur Naji Naa­man, 2020, Liban ; Prix d’honneur 2021, Académie poé­tique et lit­téraire de Provence, France). José Maria Paz Gago, Manuel pour séduire les princess­es, Skop­je, Poet­i­ki, 2010. Livres de l’auteur traduits en ital­ien et en anglais : Ensoleille­ments au cœur du silence/ Scin­til­lii nei cuore del silen­zio. Tra­duc­tion de Giu­liano Ladolfi, Giu­liano Ladolfi Edi­tore, 2021. Il can­to del mare all’ombra dell’airone ciner­i­no. Tra­duc­tion de Giu­liano Ladolfi, Giu­liano Ladolfi Edi­tore, 2021. Chirpy in my gar­den. Traduit en anglais par Cristi­na Ele­na Saf­ta, Ars Lon­ga, 2021. Prix : Diplôme d’honneur 2020 (Société des Poètes Français, Paris, France), Prix d’honneur 2021 (Académie poé­tique et lit­téraire de Provence, France), Prix Le livre de l’Année 2021 (Union des Écrivains de Roumanie) pour Le chant de la mer à l’ombre du héron cen­dré ; Prix Jacques Viesvil, Paris, 2019 : Le souf­fle du ciel (Société des Poètes Français, Paris, France) ; Prix Naji Naa­man de créa­tiv­ité, 2019 (Mai­son de la Cul­ture « Naji Naa­man », Liban) pour Les mur­mures de la lumière ; Diplôme de haute valeur lit­téraire, Lau­réate du Grand con­cours du Monde fran­coph­o­ne 2019 (Académie poé­tique et lit­téraire de Provence, France) pour Le silence d’entre les neiges ; Prix « Aron Cotruş » ex aequo 2017 (Union des Écrivains de Roumanie) pour Les ombres de l’arc-en-ciel ; Prix de tra­duc­tion 2016 (Union des Écrivains de Roumanie) pour De toute éter­nité de Denis Emorine; Prix « Le voyageur » 2015, début en roman (Union des Écrivains de Roumanie) pour Méta­mor­phose; Prix de mono­gra­phie lit­téraire 2015 (Union des Écrivains de Roumanie) pour Rod­i­ca Bra­ga- la représen­ta­tion de l’intériorité; Prix de l’essai lit­téraire 2014 (Union des Écrivains de Roumanie) pour Le vis­age som­bre de Ianus; Prix de cri­tique lit­téraire 2012 (Union des Écrivains de Roumanie) pour À l’ombre des mots; Pre­mier prix de lit­téra­ture com­parée au con­cours « La Bel­gique romane », Brux­elles, 2006 ; Pre­mier Prix de tra­duc­tion au Fes­ti­val inter­na­tion­al « L. Bla­ga », Sebeş, 2008 ; IVe place pour la créa­tion en prose au con­cours « Le Tour du monde en 80 textes », Paris, 2004. Présence en antholo­gies : Hommes et cages, Ars Lon­ga, 2020; Mario Sel­vag­gio, La route de la poésie et de la lumière, Paris, Aga et l’Harmattan, 2019; Liens et entrelacs, Varso­vie, 2018; O lim­bă, un neam, Târ­gov­işte, 2018; Gio­van­ni Dotoli, Encar­nación Med­i­na Arjona, Mario Sel­vag­gio, Entre ciel et terre, L’olivier en vers. Antholo­gie poé­tique, Roma, Edi­zioni Uni­ver­si­tarie Romani, 2017; Primă­vara metaforelor, Galaţi, Edi­tu­ra InfoRa­pArt, 2015; Antologi­ile revis­tei Sin­gur. Poezie, Târ­gov­işte, Ed. Sin­gur, 2014; Antologi­ile revis­tei Sin­gur. Proză, Târ­gov­işte, Ed. Sin­gur, 2014; Lau­renţiu Bădi­cioiu, Romeo şi Juli­eta la Mizil. Antholo­gie de poezie şi epi­gramă, Bucureşti, RBA Media, 2012; Eu scriu. Antolo­gie de ver­suri, Alba Iulia, Gens lati­na, 2010. En vol­umes col­lec­tifs (sélec­tion): Vin­tilă Horia, Un gân­di­tor pen­tru mile­ni­ul trei (2017), Imag­i­nar, iden­ti­tate şi alter­i­tate în lit­er­atură (2017), Mit, muz­ică, rit­u­al. Abor­dări din per­spec­ti­va lit­er­a­turii com­para­te (2016), Mit, basm, leg­endă. Mutaţii ale nucle­elor nar­a­tive (2015), Nor­man Manea, Departe şi aproape (2014), Imag­i­nar şi iluzie (2012), Studii uman­iste şi per­spec­tive inter­cul­tur­al (2011), Com­mu­ni­quer, échang­er, col­la­bor­er en français dans l’espace méditer­ranien et balka­nique (Athènes, 2011), De la cor­pul imag­i­nat la cor­pul reprezen­tat (2010), Faire vivre les iden­tités fran­coph­o­nes. Actes du 12‑e con­grès mon­di­al de la FIPF, Québec 2008 (Krakow, 2009), Pro­ceed­ing The First Inter­na­tion­al Con­fer­ence on Lin­guis­tic and Inter­cul­tur­al Edu­ca­tion (2008), Le français, une langue qui fait la dif­férence. Actes du pre­mier Con­grès européen de la FIPF, Vienne 2006, (Krakow, 2008), Eval­u­are alter­na­tivă (2005), Metodele gândirii crit­ice (2004). Présence en dic­tio­n­naires et his­toires de la lit­téra­ture roumaine con­tem­po­raine : Ioan Hol­ban (coord.), Un dicţionar al scri­ito­rilor români con­tem­po­rani, Iaşi, Tipo Moldo­va, 2016, vol. IV; Iri­na Petraş, Scri­itori ai Tran­sil­vaniei. Dicionar crit­ic ilus­trat, Cluj-Napoca, Edi­tu­ra Edi­tu­ra Eikon, Cluj-Napoca, 2014; Dicţionar-Almanah al Scri­ito­rilor din Fil­iala Alba-Hune­doara a Uni­u­nii Scri­ito­rilor din Româ­nia, Sebeş, Edi­tu­ra Emma Books, 2016 ; O alt­fel de isto­rie a lit­er­a­turii române con­tem­po­rane, Ed. Sin­gur, Târ­gov­işte, 2013. Poésie, prose, essais, recen­sions et chroniques, tra­duc­tions en revues lit­teraires : Con­cer­to pour marées et silence, Poésie Pre­mière, Ver­so, Fran­copo­lis, Recours au poème, Tra­ver­sées, Mon­des fran­coph­o­nes, Tric-trac, Rup­katha, Dia­logues et cul­tures, Viaţa românească, Româ­nia lit­er­ară, Luceafărul de dimineaţă, Con­vor­biri lit­er­are, Vatra, Famil­ia, Euphori­on, Tri­buna, Apos­trof, Neu­ma, Cai­ete sil­vane, Argeş, Ver­so, Cai­etele Echi­nox, Bucov­ina lit­er­ară, Nord lit­er­ar, Annales Uni­ver­si­tatis Apu­len­sis, Boe­ma, Baaadul lit­er­ar, Gând româ­nesc, Pietrele Doam­nei, Théorie et Pra­tique, Nou­velle Approche du français, Uni­ver­sul cat­e­drei, Glasul, Claviaturi.
Aller en haut