Denis Emorine, Comme le vent dans les arbres

Par |2023-12-21T19:05:30+01:00 21 décembre 2023|Catégories : Critiques, Denis Emorine|

Denis Emorine est le poète des obses­sions  comme les grands poètes de tous les temps. Il ne cesse de les dévoil­er non seule­ment dans ses poèmes, mais dans toute son œuvre (poésie, romans, théâtre, essais) : amour, mort, iden­tité, temps.




Poète de l’amour et de la mort surtout,  le poète sem­ble les engager dans un dia­logue riche d’images et de sens, au fond un mono­logue intérieur révéla­teur de son vécu dra­ma­tique sous les apparences d’un dia­logue avec le fan­tasme d’une femme russe. 

Le titre Comme le vent dans les arbres met en bal­ance les deux côtés pro­fonds de sa poésie : la douceur de l’amour face à la vio­lence de la mort enrac­inée dans son âme à tel point qu’elle empêche la joie de vivre. Le poème qui ouvre son recueil en est la meilleure illus­tra­tion : « La douleur/ a cour­bé nos épaules/ et blo­qué notre dos/ nos yeux nous trahissent tou­jours entre deux mots// Aucune prière ne détru­ira notre douleur/ nous sommes veufs de la mort/ des êtres aimés ».

Le lecteur ne doit pas se laiss­er tromper par le sous-titre Poèmes pour Nat­acha Ros­to­va qui ren­voie à l’héroïne de Tol­stoï de Guerre et Paix.C’est une manière de ren­dre hom­mage à la grande cul­ture russe par une femme qui incar­ne son esprit et en même temps de s’interroger sur l’Histoire.

Denis Emorine, Comme le vent dans les arbres. Poèmes pour Nat­acha Rostova/ Come il ven­to fra glial­beri poe­sie ded­i­cate a Nat­acha Ros­to­va. traduzione di Giu­liano Ladolfi, Giu­liano Ladolfi Edi­tore, 2023.

Denis Emorine le fait sou­vent dans sa poésie par des poèmes dédiés aux femmes poètes qu’il admire. Nat­acha comme Olga du recueil Romance pour Olga ne sont que des fan­tasmes, un sym­bole, l’incarnation de l’identité slave, l’expression de son admi­ra­tion mais aus­si un moyen d’établir sa par­en­té loin­taine avec l’Est par ses ancêtres.

Pour le poète français, l’Est est la source de l’amour et de la douleur, car le drame de sa mère est lié  aux événe­ments trag­iques de l’Est. La mort de son père revient sou­vent dans ses poèmes dans le leit­mo­tiv de la forêt de bouleaux :« Je mour­rai un jour/ ébloui par les étoiles/ que je  n’ai pas su aimer/ et rat­trapé par la/ forêt de bouleaux/où repose mon père ».

Pour Denis Emorine « la mort vient de l’Est », il le rap­pelle sans cesse dans ses vers, c’est comme un refrain musi­cal. Rien ne le con­sole, ni même l’amour. Son regard est voilé par cette obses­sion qui le tra­verse, il y som­bre, piégé à jamais :« l’horreur n’a pas de nom/ j’ai per­du le mien/ aux portes de l’Est/ je vois danser les pris­on­niers sous/ les coups des bourreaux/  dont les hurlements se répandent/  sur le monde/  la nuit répand la mort/  qui/ vient de l’Est ».

La joie de vivre est empoi­son­née par l’obsession de la mort de ses par­ents, le chemin de sa vie est assom­bri par la perte de sa mère qu’il a beau­coup aimée. Cela explique les leit­mo­tivs du petit garçon incon­solé et de la jeune femme brune  aux yeux bleus de ses poèmes. L’amour de la mère est invo­qué comme seul appui à son pas­sage au-delà : « Au pied de l’arbre blanc/  vom­is­sant du sang/  j’attends toujours/  le retour de la jeune femme brune aux yeux bleus/  qui me pren­dra dans ses bras pour/  m’aider à mourir. »

L’obsession de la mort s’apparente à la quête iden­ti­taire à tra­vers le temps qui ne per­met pas le retour en arrière autrement que par la mémoire affec­tive, elle-même frag­ilisée. Pour Denis Emorine les sou­venirs de L’Est se parta­gent entre la beauté de la femme russe, telle Nat­acha, et l’horreur de la guerre. Mais ni la beauté, ni l’amour, ni la poésie ne peu­vent rien faire con­tre la mort. Son fan­tasme est tou­jours là, menaçant, un fardeau écras­ant qui lui provoque des insomnies : 

« Tu ne vois pas la croix/  qui / glisse sans cesse de mes épaules/  en éraflant ma peau/ elle est là depuis toujours/ me rap­pelant que j’existe// Je voudrais me pro­téger d’elle/  ou me réchauf­fer à son ombre/  en oubliant les crépite­ments de la vie/  Tu ne la vois pas/  et pour­tant elle me rejoint/  la nuit lorsque/ l’insomnie me défigure/  La mort/  la mort vient de l’Est ».

L’amour et la beauté de sa jeune mère tra­versent obses­sive­ment ses poèmes. Son image revient à sa mémoire encore plus douloureuse sous les plis du sou­venir : « Je suis tou­jours ce petit garçon/ébloui par la beauté/ de la jeune femme brune aux yeux bleus/  elle ne m’avait jamais avoué/  qu’elle s’enfoncerait un jour/ dans la forêt de la mort/ avec l’homme qu’elle aimait/ en me léguant le poids de l’Histoire/  J’aurais voulu tuer avec mes mots/ les bour­reaux de l’Est ».

L’Histoire avec son cortège de guer­res et de tragédies boule­verse la vie du poète, brise son iden­tité, fait de lui un exilé. Il ne peut pas oubli­er ses morts chers, effac­er sa douleur, se réc­on­cili­er avec elle, faire de ses vers un champ de bataille, seule­ment crier sa révolte, sa haine, con­fess­er son drame qui l’empêche d’aimer la vie, de retrou­ver son amour pour un pays admiré pour sa culture.

Nat­acha est une inter­locutrice  muette, une  accom­pa­g­na­trice du poète à tra­vers la Russie, dev­enue un « pays glacé », « le pays des mitrailleuses », de la  mort, où repose quelque part la tombe incon­nue du pre­mier mari de la jeune  femme brune aux yeux bleus. Elle est un lien entre l’Est et l’Ouest, entre deux iden­tités et deux cul­tures, mais aus­si une sorte de thérapeute qui assiste à l’anamnèse du poète, l’aide à livr­er ses obses­sions, sans réus­sir à le guérir. Il erre encore dans sa nuit, han­té par le drame de ses par­ents qui l’avait rav­agé depuis son enfance.

Les poèmes de Denis Emorine sont le chant douloureux d’une vie atteinte par le cauchemar de la mort, avec le sen­ti­ment prég­nant de l’exil intérieur et des accents de révolte, de haine con­tre les hor­reurs de l’Histoire.

Comme le vent dans les arbres est écrit comme un seul souf­fle, avec de petites paus­es de res­pi­ra­tion, sans ponc­tu­a­tion, sans titres, lais­sant les vers se met­tre sur la page dans leur musi­cal­ité, en l’absence des rimes, leur mélodie émane de la sonorité des phras­es, de leur rythme intérieur. On pour­rait voir  dans la poésie du poète français un requiem pour l’Est.




Présentation de l’auteur

Denis Emorine

Denis Emorine  est né en 1956 près de Paris.  Il a avec l’anglais une rela­tion affec­tive parce que sa mère enseignait cette langue. Il est d’une loin­taine ascen­dance russe du côté pater­nel. Ses thèmes de prédilec­tion sont la recherche de l’identité, le thème du dou­ble et la fuite du temps. Il est fasciné par l’Europe de l’Est. Poète, essay­iste, nou­vel­liste et dra­maturge, Emorine est traduit en une douzaine de langues. Son théâtre a été joué en France, au Cana­da ( Québec) et en Russie. Plusieurs de ses livres ont été édités aux Etats-Unis. Il col­la­bore régulière­ment à la revue de lit­téra­ture “Les Cahiers du Sens”. 
En 2004, Emorine a reçu  le pre­mier prix de poésie (français) au Con­cours Inter­na­tion­al. L’Académie du Var lui a décerné le « prix de poésie 2009 ».
On peut lui ren­dre vis­ite sur son site : denis.emorine.free.fr

Bib­li­ogra­phie (sup­primer si inutile)

Poèmes choi­sis

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Sonia Elvireanu

Sonia Elvire­anu : poète, roman­cière, cri­tique, essay­iste, tra­duc­trice, ani­ma­trice cul­turelle, pro­fesseur de français asso­cié à l’Université Tech­nique de Cluj-Napoca, l’Université « 1 Decem­brie 1918 » d’Alba Iulia, Fon­da­tion uni­ver­si­taire « AISTEDA » de Bucarest, fil­iale Alba Iulia ; pro­fesseur au Col­lège Nation­al « Horea, Cloş­ca şi Crişan » à sec­tions bilingues roumain-français. Affil­i­a­tions : Union des Écrivains de Roumanie, Cen­tre de Recherche de l’Imaginaire « Specu­lum », Cen­tre de Recherch­es Philologiques pour le Dia­logue Mul­ti­cul­turel de l’Université « 1 Decem­brie 1918 » d’Alba Iulia, Fédéra­tion Inter­na­tionale des Pro­fesseurs de Français (FIPF), Mai­son de la Cul­ture Naji Naa­man de Liban, Asso­ci­a­tion fran­co-roumaine AMI Alba Iulia, Asso­ci­a­tion cul­turelle Sem­per Artes Iași. Bours­es européennes : Paris (2011), Stras­bourg (2007), Besançon (2005), Paris (2003). Coor­di­na­tion de pro­jets lit­téraires inter­na­tionaux, nationaux et régionaux. Par­tic­i­pa­tion aux Con­grès mon­di­aux et européens de la Fédéra­tion Inter­na­tionale des Pro­fesseurs de Français : Paris, Vienne, Québec, Athènes, Prague. Organ­isatrice d’événements : 8 édi­tions des Journées de la fran­coph­o­nie à Alba Iulia. Livres pub­liés : Poésie Le chant de la mer à l’ombre du héron cen­dré, Paris, L’Harmattan, 2020 (Diplôme d’honneur, 2020, Société des Poètes Français, Paris, France ; Prix d’honneur, 2021, Académie poé­tique et lit­téraire de Provence, France; Le Prix de l’Année 2021, Roumanie). Le souf­fle du ciel, l’Harmattan, 2019 (Prix Jacques Viesvil, 2019, Société des Poètes Français, Paris, France). Les mur­mures de la lumière, Ars Lon­ga, 2019 (Prix de créa­tiv­ité Naji Naa­man, 2019, Liban). Le silence d’entre les neiges, L’Harmattan, 2018 (lau­réat du Grand con­cours du Monde fran­coph­o­ne, 2019, France). Les ombres de l’arc-en-ciel, Ars Lon­ga, 2016 (Prix de poésie « Aron Cotruş » 2017). À tra­vers des regards de nénuphars, Bucureşti, eLit­er­atu­ra, 2015. Entre le Lev­ant et le Couchant, Ars Lon­ga, 2014. La soli­tude de l’iris, Ima­go, 2013. Au-delà des larmes, Ima­go, 2011. Temps pour deux, Gens lati­na, 2010. Romans Le brouil­lard, Ars Lon­ga, 2019. Méta­mor­phose, Ars Lon­ga, 2015 (Prix de début en roman « Le voyageur », 2016). Essais et cri­tiques Au fil d’Ariane, Ars Lon­ga, 2017 (sélec­tion­né pour le livre de l’année). Ion Vinea, Cent et une poésies, Edi­tu­ra Acad­e­miei Române, 2018. Rod­i­ca Bra­ga : la représen­ta­tion de l’intériorité, eLit­er­atu­ra, 2015 (Prix de mono­gra­phie lit­téraire, 2016). Le vis­age som­bre de Ianus, Tipo Moldo­va, 2013 (Prix d’essai, 2014). Gabriel Pleşea, Une per­spec­tive sur l’exil roumain, Ima­go, 2012. Le retour de l’exil dans le roman « L’Ignorance » de Milan Kun­dera, Aeter­ni­tas, 2011. À l’ombre des mots, Ima­go, 2011 (Prix de cri­tique lit­téraire, 2012). Livres pour enfants : Piu dans mon jardin, Ars Lon­ga, 2020. Măruţ et Zmeuri­ca, Ars Lon­ga, 2020. Tra­duc­tions du français en roumain Yves Namur, La tristesse du figu­ier, Şcoala Arde­leană, 2022. Giu­liano Ladolfi, J’atteste la présence Ars Lon­ga, 2022. Giu­liano Ladolfi, Au milieu du gué, Ars Lon­ga, 2021. Michel Her­land, Tropiques et Mis­erere, Ars Lon­ga, 2020 (Prix d’honneur Naji Naa­man 2020, Liban). Yves Namur, La tristesse du figu­ier, Şcoala Arde­leană, 2022. Mar­i­lyne Bertonci­ni, Wan­da Mihuleac, Sable, Ars Lon­ga, 2019. Patrick Devaux, Tant de bon­heur à ren­dre aux fleurs, Le Coudri­er, 2019. Michel Ducobu, Siège sage, Qua­trains pour la médi­ta­tions, Ars Lon­ga, 2015. Denis Emorine, De toute éter­nité, Ars Lon­ga, 2015 (Prix de tra­duc­tion, 2016) Tra­duc­tions du roumain en français Sil­viu, Mihăilă, Le bal­anci­er amoureux, Ars Lon­ga, 2020. Eva dans la galax­ie des couleurs, Ars Lon­ga, 2019. Mar­i­an Drăghi­ci, lumière, douce­ment, Paris, L’Harmattan, 2018 (Prix d’honneur Naji Naa­man, 2020, Liban ; Prix d’honneur 2021, Académie poé­tique et lit­téraire de Provence, France). José Maria Paz Gago, Manuel pour séduire les princess­es, Skop­je, Poet­i­ki, 2010. Livres de l’auteur traduits en ital­ien et en anglais : Ensoleille­ments au cœur du silence/ Scin­til­lii nei cuore del silen­zio. Tra­duc­tion de Giu­liano Ladolfi, Giu­liano Ladolfi Edi­tore, 2021. Il can­to del mare all’ombra dell’airone ciner­i­no. Tra­duc­tion de Giu­liano Ladolfi, Giu­liano Ladolfi Edi­tore, 2021. Chirpy in my gar­den. Traduit en anglais par Cristi­na Ele­na Saf­ta, Ars Lon­ga, 2021. Prix : Diplôme d’honneur 2020 (Société des Poètes Français, Paris, France), Prix d’honneur 2021 (Académie poé­tique et lit­téraire de Provence, France), Prix Le livre de l’Année 2021 (Union des Écrivains de Roumanie) pour Le chant de la mer à l’ombre du héron cen­dré ; Prix Jacques Viesvil, Paris, 2019 : Le souf­fle du ciel (Société des Poètes Français, Paris, France) ; Prix Naji Naa­man de créa­tiv­ité, 2019 (Mai­son de la Cul­ture « Naji Naa­man », Liban) pour Les mur­mures de la lumière ; Diplôme de haute valeur lit­téraire, Lau­réate du Grand con­cours du Monde fran­coph­o­ne 2019 (Académie poé­tique et lit­téraire de Provence, France) pour Le silence d’entre les neiges ; Prix « Aron Cotruş » ex aequo 2017 (Union des Écrivains de Roumanie) pour Les ombres de l’arc-en-ciel ; Prix de tra­duc­tion 2016 (Union des Écrivains de Roumanie) pour De toute éter­nité de Denis Emorine; Prix « Le voyageur » 2015, début en roman (Union des Écrivains de Roumanie) pour Méta­mor­phose; Prix de mono­gra­phie lit­téraire 2015 (Union des Écrivains de Roumanie) pour Rod­i­ca Bra­ga- la représen­ta­tion de l’intériorité; Prix de l’essai lit­téraire 2014 (Union des Écrivains de Roumanie) pour Le vis­age som­bre de Ianus; Prix de cri­tique lit­téraire 2012 (Union des Écrivains de Roumanie) pour À l’ombre des mots; Pre­mier prix de lit­téra­ture com­parée au con­cours « La Bel­gique romane », Brux­elles, 2006 ; Pre­mier Prix de tra­duc­tion au Fes­ti­val inter­na­tion­al « L. Bla­ga », Sebeş, 2008 ; IVe place pour la créa­tion en prose au con­cours « Le Tour du monde en 80 textes », Paris, 2004. Présence en antholo­gies : Hommes et cages, Ars Lon­ga, 2020; Mario Sel­vag­gio, La route de la poésie et de la lumière, Paris, Aga et l’Harmattan, 2019; Liens et entrelacs, Varso­vie, 2018; O lim­bă, un neam, Târ­gov­işte, 2018; Gio­van­ni Dotoli, Encar­nación Med­i­na Arjona, Mario Sel­vag­gio, Entre ciel et terre, L’olivier en vers. Antholo­gie poé­tique, Roma, Edi­zioni Uni­ver­si­tarie Romani, 2017; Primă­vara metaforelor, Galaţi, Edi­tu­ra InfoRa­pArt, 2015; Antologi­ile revis­tei Sin­gur. Poezie, Târ­gov­işte, Ed. Sin­gur, 2014; Antologi­ile revis­tei Sin­gur. Proză, Târ­gov­işte, Ed. Sin­gur, 2014; Lau­renţiu Bădi­cioiu, Romeo şi Juli­eta la Mizil. Antholo­gie de poezie şi epi­gramă, Bucureşti, RBA Media, 2012; Eu scriu. Antolo­gie de ver­suri, Alba Iulia, Gens lati­na, 2010. En vol­umes col­lec­tifs (sélec­tion): Vin­tilă Horia, Un gân­di­tor pen­tru mile­ni­ul trei (2017), Imag­i­nar, iden­ti­tate şi alter­i­tate în lit­er­atură (2017), Mit, muz­ică, rit­u­al. Abor­dări din per­spec­ti­va lit­er­a­turii com­para­te (2016), Mit, basm, leg­endă. Mutaţii ale nucle­elor nar­a­tive (2015), Nor­man Manea, Departe şi aproape (2014), Imag­i­nar şi iluzie (2012), Studii uman­iste şi per­spec­tive inter­cul­tur­al (2011), Com­mu­ni­quer, échang­er, col­la­bor­er en français dans l’espace méditer­ranien et balka­nique (Athènes, 2011), De la cor­pul imag­i­nat la cor­pul reprezen­tat (2010), Faire vivre les iden­tités fran­coph­o­nes. Actes du 12‑e con­grès mon­di­al de la FIPF, Québec 2008 (Krakow, 2009), Pro­ceed­ing The First Inter­na­tion­al Con­fer­ence on Lin­guis­tic and Inter­cul­tur­al Edu­ca­tion (2008), Le français, une langue qui fait la dif­férence. Actes du pre­mier Con­grès européen de la FIPF, Vienne 2006, (Krakow, 2008), Eval­u­are alter­na­tivă (2005), Metodele gândirii crit­ice (2004). Présence en dic­tio­n­naires et his­toires de la lit­téra­ture roumaine con­tem­po­raine : Ioan Hol­ban (coord.), Un dicţionar al scri­ito­rilor români con­tem­po­rani, Iaşi, Tipo Moldo­va, 2016, vol. IV; Iri­na Petraş, Scri­itori ai Tran­sil­vaniei. Dicionar crit­ic ilus­trat, Cluj-Napoca, Edi­tu­ra Edi­tu­ra Eikon, Cluj-Napoca, 2014; Dicţionar-Almanah al Scri­ito­rilor din Fil­iala Alba-Hune­doara a Uni­u­nii Scri­ito­rilor din Româ­nia, Sebeş, Edi­tu­ra Emma Books, 2016 ; O alt­fel de isto­rie a lit­er­a­turii române con­tem­po­rane, Ed. Sin­gur, Târ­gov­işte, 2013. Poésie, prose, essais, recen­sions et chroniques, tra­duc­tions en revues lit­teraires : Con­cer­to pour marées et silence, Poésie Pre­mière, Ver­so, Fran­copo­lis, Recours au poème, Tra­ver­sées, Mon­des fran­coph­o­nes, Tric-trac, Rup­katha, Dia­logues et cul­tures, Viaţa românească, Româ­nia lit­er­ară, Luceafărul de dimineaţă, Con­vor­biri lit­er­are, Vatra, Famil­ia, Euphori­on, Tri­buna, Apos­trof, Neu­ma, Cai­ete sil­vane, Argeş, Ver­so, Cai­etele Echi­nox, Bucov­ina lit­er­ară, Nord lit­er­ar, Annales Uni­ver­si­tatis Apu­len­sis, Boe­ma, Baaadul lit­er­ar, Gând româ­nesc, Pietrele Doam­nei, Théorie et Pra­tique, Nou­velle Approche du français, Uni­ver­sul cat­e­drei, Glasul, Claviaturi.
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