Claude Luezior, Au démêloir des heures

Par |2023-10-21T07:33:04+02:00 20 octobre 2023|Catégories : Claude Luezior, Critiques|

Infati­ga­ble poète, amoureux du Verbe por­teur de sens et de vie, Claude Luezior ne cesse de ques­tion­ner le réel, ses ténèbres, angoiss­es, cap­tiv­ités, tyran­nies, mais aus­si les rêves, leurs étranges visions, pour trans­gress­er le réel, aller au-delà de la rai­son, s’enfouir dans l’imaginaire,  plonger dans des ter­ri­toires étranges. 

Il est en quête de mots et d’images à même de tran­scrire l’indicible, le mag­ma intérieur, le tour­bil­lon  de sen­sa­tions qui ouvrent vers un nou­veau monde que le poète saisit suiv­ant la voie des sur­réal­istes : « on vogue  au-delà des rêves tran­si­toires » pour « faire grâce à cet autre moi de tous les impos­si­bles », pour décou­vrir que « ce monde est aus­si prodigue en dons » (Alain Breton).

À tra­vers les ténèbres, errances et les folies de la vie, Claude Luezior va vers la lumière et la jubi­la­tion de la vie retrou­vées après avoir tra­ver­sé sa nuit, ses cauchemars, aux pris­es avec la souf­france, en marge de la folie, dans un mer­veilleux élan de survivre :

Fureur au démêloir du jour : con­vo­quer l’insolence, sur­vivre dans le sil­lon fer­tile de l’imaginaire. Ivresse au matin de la lumière.  (Lim­i­naire)

Claude Luezior, Au démêloir des heures, Librairie-Galerie Racine, Paris, 2023, 93 pages, 15 euros.

Il se lance avec fer­veur à la quête de l’indicible, dans le réel, l’onirique et l’imaginaire dans un élan  libéra­teur de toutes con­traintes et créa­teur de visions poé­tiques, s’interrogeant aus­si sur la poésie et la con­di­tion du poète :

 

La poésie est-elle ora­cle ou plain-chant de grands-prêtres, druides ou chamans

Leur parole cryp­tée, si vul­nérable, serait-elle délivrance d’un état sec­ond que nous por­tons tous en nous ? 

 Por­teurs d’inachevé, en rup­ture avec leurs sem­blables, les poètes sont-ils ces êtres  désignés  qui ten­tent dés­espéré­ment  de traduire une langue rescapée du banisse­ment et que nous auri­ons hérité  d’un incon­scient orig­inel ? 

La mou­vance du poète est-elle de met­tre des mots sur l’indicible, de tailler avec le burin de son verbe le mag­ma en jachère

 

L’esprit raison­neur du poète se mêle à sa sen­si­bil­ité poé­tique qui ray­onne dans une expres­sion poé­tique con­den­sée, mais riche de sens et d’images. L’esprit d’harmonie règne dans la struc­tura­tion du recueil : Lim­i­naire, une réflex­ion qui éclaire la démarche du poète, ouvre le livre ; les poèmes sont groupés en séquences et précédés d’une réflex­ion. Ain­si, les images poé­tiques coulent telle l’eau de la riv­ière pour ren­dre compte  de ce que l’on ne peut pas démêler dans l’alliage de la vie et de la mort, de la rai­son et de la dérai­son, du vis­i­ble et de l’invisible des choses.

Le poète sem­ble avoir décou­vert un autre sens de la vie : aller vers sa lumière, sa beauté, « se gorg­er d’effervescences. Vivre »,  dans un élan jubi­la­toire qui trans­gresse ses noirceurs, ses saccages et ses mor­sures, se nour­rir  de tous les instants de grâce de la vie qui font vibr­er le cœur et les imprimer dans le tis­su de ses poèmes.

C’est le tri­om­phe de la lumière, sa danse, que le poète célèbre dans ce nou­veau recueil, la retrou­vaille du goût de la vie dans tout ce qu’elle peut offrir au-delà des décep­tions, désil­lu­sions, drames et hor­reurs provo­qués par la dérai­son et la folie des gens. Il faut réap­pren­dre à goûter l’aube et non pas le cré­pus­cule, s’ouvrir  au mir­a­cle de la nature et de l’amour, se libér­er des « résilles de ladérai­son » et faire place « aux rires de l’aube », recon­quérir son souf­fle, sa lumière, sa beauté, son inno­cence,  laiss­er vibr­er l’âme, rem­plir les mots du souf­fle de l’espoir, goûter sa saveur telle une pulpe rare :

 

doutes et conquêtes

ont capit­ulé

par usure des sabres

et s’écroulent

en ruines

 

espoirs et désirs

et leurs sœurs jumelles

se bus­cu­lent dans ma rétine

 

c’est un jour de sucre

de pulpe rare et de blés

manne pour fiançailles

où jubi­lent

des per­si­ennes ouvertes  (Pulpe)

 

Il suf­fit de « scan­der le mal­heur », nous dit le poète, il faut accueil­lir la lumière de la vie et s’en réjouir :

 

pour voir

au-delà

des som­no­lences

et de la gangue

…………………..

l’arc-en-ciel

qui se chamaille

avec l’ondée

…………………

la couleur

qui pul­vérise

ses espoirs

 

les petits riens

qui buti­nent

leur amour

 

pour voir

ce qu’ils disent

au-delà

des indif­férences

 

que l’on accueille

l’indispensable

 

que l’on aiguise

la lumière .

 

Il faut aimer la vie, mal­gré tout, redé­cou­vrir l’émerveillement, ranimer en soi :

 

la part tarie

de l’accueil

se con­cen­tre

l’ivresse

des retrou­vailles.    

 

Claude Luezior nous offre un beau livre, avec une belle image de cou­ver­ture : un corps féminin, dans son ray­on­nement mys­térieux, sym­bole de la poésie.

Présentation de l’auteur

Claude Luezior

Claude Luezior, auteur suisse d’expression française, naît à Berne en 1953. Il y passe son enfance puis étudie à Fri­bourg, Philadel­phie, Genève, Lau­sanne, Rochester (Min­neso­ta) et Boston. Médecin, spé­cial­iste en neu­rolo­gie (son nom civ­il est Claude-André Dessi­bourg), il devient chef de clin­ique au CHUV puis pro­fesseur tit­u­laire à l’Université de Fri­bourg. Par­al­lèle­ment à ses activ­ités sci­en­tifiques, il ne cesse d’écrire depuis son jeune âge et com­mence à pub­li­er depuis 1995. 

Sor­tent dès lors une quar­an­taine d’ouvrages, pour la plu­part à Paris : romans, nou­velles, recueils de poésie, haïkus, ouvrages d’art. Tout comme en médecine, il encour­age la col­lab­o­ra­tion mul­ti­dis­ci­plinaire, donne des con­férences, par­ticipe à des expo­si­tions et à des antholo­gies, écrit des arti­cles dans des revues lit­téraires ain­si que des préfaces.

Les édi­tions Librairie-Galerie Racine à Paris ont pub­lié en 2018 et 2020 trois livres de Claude Luezior : Jusqu’à la cen­dre (recueil de poèmes), Gol­go­tha (poème lyrique et dessins) ain­si qu’ Un Ancien Tes­ta­ment déluge de vio­lence (cri­tique humoris­tique et pacifiste).

Cer­tains de ses livres sont traduits en langues étrangères et en braille.  Luezior reçoit de nom­breuses dis­tinc­tions dont le Prix européen ADELF-Ville de Paris au Sénat en 1995 ain­si qu’un Prix de poésie de l’Académie française en 2001. Il est nom­mé Cheva­lier de l’Ordre nation­al des Arts et des Let­tres par le Min­istère français de la Cul­ture en 2002. En 2013, le 50e prix Marie Noël, dont un ancien lau­réat est Léopold Sédar Sen­g­hor, lui est remis par l’acteur Michel Gal­abru de la Comédie française.

www.claudeluezior.weebly.com

 

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Sonia Elvireanu

Sonia Elvire­anu : poète, roman­cière, cri­tique, essay­iste, tra­duc­trice, ani­ma­trice cul­turelle, pro­fesseur de français asso­cié à l’Université Tech­nique de Cluj-Napoca, l’Université « 1 Decem­brie 1918 » d’Alba Iulia, Fon­da­tion uni­ver­si­taire « AISTEDA » de Bucarest, fil­iale Alba Iulia ; pro­fesseur au Col­lège Nation­al « Horea, Cloş­ca şi Crişan » à sec­tions bilingues roumain-français. Affil­i­a­tions : Union des Écrivains de Roumanie, Cen­tre de Recherche de l’Imaginaire « Specu­lum », Cen­tre de Recherch­es Philologiques pour le Dia­logue Mul­ti­cul­turel de l’Université « 1 Decem­brie 1918 » d’Alba Iulia, Fédéra­tion Inter­na­tionale des Pro­fesseurs de Français (FIPF), Mai­son de la Cul­ture Naji Naa­man de Liban, Asso­ci­a­tion fran­co-roumaine AMI Alba Iulia, Asso­ci­a­tion cul­turelle Sem­per Artes Iași. Bours­es européennes : Paris (2011), Stras­bourg (2007), Besançon (2005), Paris (2003). Coor­di­na­tion de pro­jets lit­téraires inter­na­tionaux, nationaux et régionaux. Par­tic­i­pa­tion aux Con­grès mon­di­aux et européens de la Fédéra­tion Inter­na­tionale des Pro­fesseurs de Français : Paris, Vienne, Québec, Athènes, Prague. Organ­isatrice d’événements : 8 édi­tions des Journées de la fran­coph­o­nie à Alba Iulia. Livres pub­liés : Poésie Le chant de la mer à l’ombre du héron cen­dré, Paris, L’Harmattan, 2020 (Diplôme d’honneur, 2020, Société des Poètes Français, Paris, France ; Prix d’honneur, 2021, Académie poé­tique et lit­téraire de Provence, France; Le Prix de l’Année 2021, Roumanie). Le souf­fle du ciel, l’Harmattan, 2019 (Prix Jacques Viesvil, 2019, Société des Poètes Français, Paris, France). Les mur­mures de la lumière, Ars Lon­ga, 2019 (Prix de créa­tiv­ité Naji Naa­man, 2019, Liban). Le silence d’entre les neiges, L’Harmattan, 2018 (lau­réat du Grand con­cours du Monde fran­coph­o­ne, 2019, France). Les ombres de l’arc-en-ciel, Ars Lon­ga, 2016 (Prix de poésie « Aron Cotruş » 2017). À tra­vers des regards de nénuphars, Bucureşti, eLit­er­atu­ra, 2015. Entre le Lev­ant et le Couchant, Ars Lon­ga, 2014. La soli­tude de l’iris, Ima­go, 2013. Au-delà des larmes, Ima­go, 2011. Temps pour deux, Gens lati­na, 2010. Romans Le brouil­lard, Ars Lon­ga, 2019. Méta­mor­phose, Ars Lon­ga, 2015 (Prix de début en roman « Le voyageur », 2016). Essais et cri­tiques Au fil d’Ariane, Ars Lon­ga, 2017 (sélec­tion­né pour le livre de l’année). Ion Vinea, Cent et une poésies, Edi­tu­ra Acad­e­miei Române, 2018. Rod­i­ca Bra­ga : la représen­ta­tion de l’intériorité, eLit­er­atu­ra, 2015 (Prix de mono­gra­phie lit­téraire, 2016). Le vis­age som­bre de Ianus, Tipo Moldo­va, 2013 (Prix d’essai, 2014). Gabriel Pleşea, Une per­spec­tive sur l’exil roumain, Ima­go, 2012. Le retour de l’exil dans le roman « L’Ignorance » de Milan Kun­dera, Aeter­ni­tas, 2011. À l’ombre des mots, Ima­go, 2011 (Prix de cri­tique lit­téraire, 2012). Livres pour enfants : Piu dans mon jardin, Ars Lon­ga, 2020. Măruţ et Zmeuri­ca, Ars Lon­ga, 2020. Tra­duc­tions du français en roumain Yves Namur, La tristesse du figu­ier, Şcoala Arde­leană, 2022. Giu­liano Ladolfi, J’atteste la présence Ars Lon­ga, 2022. Giu­liano Ladolfi, Au milieu du gué, Ars Lon­ga, 2021. Michel Her­land, Tropiques et Mis­erere, Ars Lon­ga, 2020 (Prix d’honneur Naji Naa­man 2020, Liban). Yves Namur, La tristesse du figu­ier, Şcoala Arde­leană, 2022. Mar­i­lyne Bertonci­ni, Wan­da Mihuleac, Sable, Ars Lon­ga, 2019. Patrick Devaux, Tant de bon­heur à ren­dre aux fleurs, Le Coudri­er, 2019. Michel Ducobu, Siège sage, Qua­trains pour la médi­ta­tions, Ars Lon­ga, 2015. Denis Emorine, De toute éter­nité, Ars Lon­ga, 2015 (Prix de tra­duc­tion, 2016) Tra­duc­tions du roumain en français Sil­viu, Mihăilă, Le bal­anci­er amoureux, Ars Lon­ga, 2020. Eva dans la galax­ie des couleurs, Ars Lon­ga, 2019. Mar­i­an Drăghi­ci, lumière, douce­ment, Paris, L’Harmattan, 2018 (Prix d’honneur Naji Naa­man, 2020, Liban ; Prix d’honneur 2021, Académie poé­tique et lit­téraire de Provence, France). José Maria Paz Gago, Manuel pour séduire les princess­es, Skop­je, Poet­i­ki, 2010. Livres de l’auteur traduits en ital­ien et en anglais : Ensoleille­ments au cœur du silence/ Scin­til­lii nei cuore del silen­zio. Tra­duc­tion de Giu­liano Ladolfi, Giu­liano Ladolfi Edi­tore, 2021. Il can­to del mare all’ombra dell’airone ciner­i­no. Tra­duc­tion de Giu­liano Ladolfi, Giu­liano Ladolfi Edi­tore, 2021. Chirpy in my gar­den. Traduit en anglais par Cristi­na Ele­na Saf­ta, Ars Lon­ga, 2021. Prix : Diplôme d’honneur 2020 (Société des Poètes Français, Paris, France), Prix d’honneur 2021 (Académie poé­tique et lit­téraire de Provence, France), Prix Le livre de l’Année 2021 (Union des Écrivains de Roumanie) pour Le chant de la mer à l’ombre du héron cen­dré ; Prix Jacques Viesvil, Paris, 2019 : Le souf­fle du ciel (Société des Poètes Français, Paris, France) ; Prix Naji Naa­man de créa­tiv­ité, 2019 (Mai­son de la Cul­ture « Naji Naa­man », Liban) pour Les mur­mures de la lumière ; Diplôme de haute valeur lit­téraire, Lau­réate du Grand con­cours du Monde fran­coph­o­ne 2019 (Académie poé­tique et lit­téraire de Provence, France) pour Le silence d’entre les neiges ; Prix « Aron Cotruş » ex aequo 2017 (Union des Écrivains de Roumanie) pour Les ombres de l’arc-en-ciel ; Prix de tra­duc­tion 2016 (Union des Écrivains de Roumanie) pour De toute éter­nité de Denis Emorine; Prix « Le voyageur » 2015, début en roman (Union des Écrivains de Roumanie) pour Méta­mor­phose; Prix de mono­gra­phie lit­téraire 2015 (Union des Écrivains de Roumanie) pour Rod­i­ca Bra­ga- la représen­ta­tion de l’intériorité; Prix de l’essai lit­téraire 2014 (Union des Écrivains de Roumanie) pour Le vis­age som­bre de Ianus; Prix de cri­tique lit­téraire 2012 (Union des Écrivains de Roumanie) pour À l’ombre des mots; Pre­mier prix de lit­téra­ture com­parée au con­cours « La Bel­gique romane », Brux­elles, 2006 ; Pre­mier Prix de tra­duc­tion au Fes­ti­val inter­na­tion­al « L. Bla­ga », Sebeş, 2008 ; IVe place pour la créa­tion en prose au con­cours « Le Tour du monde en 80 textes », Paris, 2004. Présence en antholo­gies : Hommes et cages, Ars Lon­ga, 2020; Mario Sel­vag­gio, La route de la poésie et de la lumière, Paris, Aga et l’Harmattan, 2019; Liens et entrelacs, Varso­vie, 2018; O lim­bă, un neam, Târ­gov­işte, 2018; Gio­van­ni Dotoli, Encar­nación Med­i­na Arjona, Mario Sel­vag­gio, Entre ciel et terre, L’olivier en vers. Antholo­gie poé­tique, Roma, Edi­zioni Uni­ver­si­tarie Romani, 2017; Primă­vara metaforelor, Galaţi, Edi­tu­ra InfoRa­pArt, 2015; Antologi­ile revis­tei Sin­gur. Poezie, Târ­gov­işte, Ed. Sin­gur, 2014; Antologi­ile revis­tei Sin­gur. Proză, Târ­gov­işte, Ed. Sin­gur, 2014; Lau­renţiu Bădi­cioiu, Romeo şi Juli­eta la Mizil. Antholo­gie de poezie şi epi­gramă, Bucureşti, RBA Media, 2012; Eu scriu. Antolo­gie de ver­suri, Alba Iulia, Gens lati­na, 2010. En vol­umes col­lec­tifs (sélec­tion): Vin­tilă Horia, Un gân­di­tor pen­tru mile­ni­ul trei (2017), Imag­i­nar, iden­ti­tate şi alter­i­tate în lit­er­atură (2017), Mit, muz­ică, rit­u­al. Abor­dări din per­spec­ti­va lit­er­a­turii com­para­te (2016), Mit, basm, leg­endă. Mutaţii ale nucle­elor nar­a­tive (2015), Nor­man Manea, Departe şi aproape (2014), Imag­i­nar şi iluzie (2012), Studii uman­iste şi per­spec­tive inter­cul­tur­al (2011), Com­mu­ni­quer, échang­er, col­la­bor­er en français dans l’espace méditer­ranien et balka­nique (Athènes, 2011), De la cor­pul imag­i­nat la cor­pul reprezen­tat (2010), Faire vivre les iden­tités fran­coph­o­nes. Actes du 12‑e con­grès mon­di­al de la FIPF, Québec 2008 (Krakow, 2009), Pro­ceed­ing The First Inter­na­tion­al Con­fer­ence on Lin­guis­tic and Inter­cul­tur­al Edu­ca­tion (2008), Le français, une langue qui fait la dif­férence. Actes du pre­mier Con­grès européen de la FIPF, Vienne 2006, (Krakow, 2008), Eval­u­are alter­na­tivă (2005), Metodele gândirii crit­ice (2004). Présence en dic­tio­n­naires et his­toires de la lit­téra­ture roumaine con­tem­po­raine : Ioan Hol­ban (coord.), Un dicţionar al scri­ito­rilor români con­tem­po­rani, Iaşi, Tipo Moldo­va, 2016, vol. IV; Iri­na Petraş, Scri­itori ai Tran­sil­vaniei. Dicionar crit­ic ilus­trat, Cluj-Napoca, Edi­tu­ra Edi­tu­ra Eikon, Cluj-Napoca, 2014; Dicţionar-Almanah al Scri­ito­rilor din Fil­iala Alba-Hune­doara a Uni­u­nii Scri­ito­rilor din Româ­nia, Sebeş, Edi­tu­ra Emma Books, 2016 ; O alt­fel de isto­rie a lit­er­a­turii române con­tem­po­rane, Ed. Sin­gur, Târ­gov­işte, 2013. Poésie, prose, essais, recen­sions et chroniques, tra­duc­tions en revues lit­teraires : Con­cer­to pour marées et silence, Poésie Pre­mière, Ver­so, Fran­copo­lis, Recours au poème, Tra­ver­sées, Mon­des fran­coph­o­nes, Tric-trac, Rup­katha, Dia­logues et cul­tures, Viaţa românească, Româ­nia lit­er­ară, Luceafărul de dimineaţă, Con­vor­biri lit­er­are, Vatra, Famil­ia, Euphori­on, Tri­buna, Apos­trof, Neu­ma, Cai­ete sil­vane, Argeş, Ver­so, Cai­etele Echi­nox, Bucov­ina lit­er­ară, Nord lit­er­ar, Annales Uni­ver­si­tatis Apu­len­sis, Boe­ma, Baaadul lit­er­ar, Gând româ­nesc, Pietrele Doam­nei, Théorie et Pra­tique, Nou­velle Approche du français, Uni­ver­sul cat­e­drei, Glasul, Claviaturi.
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