Claude Luezior, Émeutes, vol au-dessus d’un nid de pavés

Par |2022-05-08T18:46:36+02:00 3 mai 2022|Catégories : Claude Luezior, Critiques|

Esprit human­iste par excel­lence, Claude Luezior (poète, romanci­er, essay­iste, cri­tique lit­téraire, ama­teur d’art) ne cesse d’explorer le quo­ti­di­en pour dévoil­er ses mul­ti­ples vis­ages avec la même ironie et l’humour si par­ti­c­uliers que l’on trou­ve dans son  œuvre.

Son nou­veau livre, Émeutes, tire son inspi­ra­tion d’une image famil­ière de la rue, l’ago­ra con­tem­po­raine en France et ailleurs: les man­i­fes­ta­tions, forme de con­tes­ta­tion,  des mécon­tente­ments, révolte de la pop­u­lace con­tre le pou­voir, avec ses déra­pages et un mécan­isme social trop contraignant.

Le sous-titre, vol au-dessus d’un nid de pavés, ren­voie le lecteur au roman de Ken Kesey Vol au-dessus d’un nid de coucou. Ain­si, le poète annonce-t-il son inten­tion de par­o­di­er les « émeutes » qui per­turbent  la rou­tine par des bagar­res, vio­lences et agres­sions, la riposte du pou­voir étant par­fois tout aus­si vio­lente et sans solu­tion.  

Dès le début du recueil l’auteur nous éclaire sur son intention :

Quand, dés­espoir au poing, le peu­ple monte au bar­ri­cades. Quand sont rongées les entrailles de Prométhée. 

Cet opus­cule com­mence comme un manuel du par­fait émeu­ti­er. Non pas petit livre rouge du dis­si­dent mais évo­ca­tion débridée, noire de flics, con­tes­tant par­fois les con­tes­tataires, quitte à voir un peu jaune (Lim­i­naire).

Claude Luezior, Émeutes, vol au-dessus d’un nid de pavés, Cac­tus Inébran­lable édi­tions, 2022, 78 p., 10 euros.

Dans son “man­i­feste” davan­tage soci­ologique que poli­tique, Luezior tient à exprimer sa pen­sée paci­fiste, sa méfi­ance face aux émeutes, dans lesquelles il voit une pos­si­ble forme de libéra­tion col­lec­tive de ses ten­sions: « Je déteste l’émeute. Peut-être est-elle libéra­trice ? ».

Avec son esprit railleur, l’auteur fait paraître les décors et les pro­tag­o­nistes tel un spec­ta­cle bruyant avec ses man­i­fes­tants et ses flics, sorte de hap­pen­ing qui se déroule sur le pavé des métropoles.

Claude Luezior s’interroge sans cesse sur le sens de l’émeute : cri de dés­espoir, tumulte pop­u­laire, con­som­ma­tion de la fureur col­lec­tive con­tre les bour­geois, gri­saille de la foule, esprit de fronde, révo­lu­tion­naire ou guer­ri­er, « pandémie récur­rente de quelque pro­jet atavique ». C’est comme une pièce de théâtre où l’on recon­naît l’anarchie et ses per­son­nages, le « car­naval de l’insurrection qui est comme « une pein­ture baroque sur fond de macadam ».

L’auteur se fait le pein­tre du spec­ta­cle bigar­ré de la man­i­fes­ta­tion, les  images visuelles et sonores sont prég­nantes, le  lan­gage per­si­fleur, le verbe sail­lant pour ren­dre le dynamisme en quelque sorte ciné­matographique de l’image, que ce soit le per­son­nage col­lec­tif au pre­mier plan ou quelques petites scènes du quotidien.

Voilà un pêle-mêle humain , « une meute hurlante »,  déchaînée, sans gloire,  avec un esprit de vengeance destruc­teur, oubliant par­fois sa pro­pre cause : « Cha­cun est con­tre, mais ne sait vrai­ment « con­tre » quoi » L’auteur y voit la car­i­ca­ture des révoltes pop­u­laires pour la lib­erté que l’Histoire  a con­nues. Ici, il leur manque par­fois un idéal con­stru­it, de vrais héros, car elles sont détournées de leur but par des fan­farons et des rebelles de toute sorte.  

L’émeute est là, sur les pavés, y per­dure ; elle est dans les entrailles de chaque généra­tion et ne dis­paraî­tra pas à l’avenir, sans cesse réin­ven­tée par les nou­velles tech­nolo­gies, l’intelligence arti­fi­cielle et de nou­veaux acteurs sociaux.

La pein­ture de ce réel inquié­tant et chao­tique, pimen­tée de ren­vois pré­cis aux  événe­ments récents (assaut du Par­lement améri­cain, protes­ta­tions des gilets jaunes, des anti-vac­cins etc.) n’est pas dépourvue de poésie, le rêve de beauté du poète sur­pas­sant la noirceur du social.

La pein­ture de Philippe Tre­fois sur la pre­mière de cou­ver­ture est en réson­nance  avec le texte. Ce cou­ple sem­ble plutôt sans iden­tité pré­cise, tels les con­tes­tataires du livre de Claude Luezior. L’éditeur a bien choisi cette œuvre pic­turale qui cor­re­spond à la plume piquante de l’auteur.

Présentation de l’auteur

Claude Luezior

Claude Luezior, auteur suisse d’expression française, naît à Berne en 1953. Il y passe son enfance puis étudie à Fri­bourg, Philadel­phie, Genève, Lau­sanne, Rochester (Min­neso­ta) et Boston. Médecin, spé­cial­iste en neu­rolo­gie (son nom civ­il est Claude-André Dessi­bourg), il devient chef de clin­ique au CHUV puis pro­fesseur tit­u­laire à l’Université de Fri­bourg. Par­al­lèle­ment à ses activ­ités sci­en­tifiques, il ne cesse d’écrire depuis son jeune âge et com­mence à pub­li­er depuis 1995. 

Sor­tent dès lors une quar­an­taine d’ouvrages, pour la plu­part à Paris : romans, nou­velles, recueils de poésie, haïkus, ouvrages d’art. Tout comme en médecine, il encour­age la col­lab­o­ra­tion mul­ti­dis­ci­plinaire, donne des con­férences, par­ticipe à des expo­si­tions et à des antholo­gies, écrit des arti­cles dans des revues lit­téraires ain­si que des préfaces.

Les édi­tions Librairie-Galerie Racine à Paris ont pub­lié en 2018 et 2020 trois livres de Claude Luezior : Jusqu’à la cen­dre (recueil de poèmes), Gol­go­tha (poème lyrique et dessins) ain­si qu’ Un Ancien Tes­ta­ment déluge de vio­lence (cri­tique humoris­tique et pacifiste).

Cer­tains de ses livres sont traduits en langues étrangères et en braille.  Luezior reçoit de nom­breuses dis­tinc­tions dont le Prix européen ADELF-Ville de Paris au Sénat en 1995 ain­si qu’un Prix de poésie de l’Académie française en 2001. Il est nom­mé Cheva­lier de l’Ordre nation­al des Arts et des Let­tres par le Min­istère français de la Cul­ture en 2002. En 2013, le 50e prix Marie Noël, dont un ancien lau­réat est Léopold Sédar Sen­g­hor, lui est remis par l’acteur Michel Gal­abru de la Comédie française.

www.claudeluezior.weebly.com

 

Autres lec­tures

Claude Luezior, Ces Douleurs mises à Feu

Lorsque CLAUDE LUEZIOR, l’un des pre­miers styl­istes con­tem­po­rains, comme le souligne le poète Jean-Louis Bernard, laboure les brous­sailles  de l’aube aux reflets de lig­nite, les mots/ tels des loups se lan­cent à sa pour­suite. Somptueux hallali […]

Claude Luezior, Un Ancien Testament déluge de violence

Peu de temps après Gol­go­tha, voici que paraît Un Ancien Tes­ta­ment déluge de vio­lence. Dia­ble ! Claude Luezior aurait-il une âme de cis­ter­cien ? On ne peut en effet qu’admirer le tra­vail préal­able à la […]

Claude Luezior, Epître au silence

A l’origine le mot épître, issu du grec, repris en latin, désigne une sim­ple let­tre. Au fil du temps, le terme va qual­i­fi­er un mode d’expression util­isé pour rédi­ger des traités courts, des […]

Claude Luezior, Émeutes, vol au-dessus d’un nid de pavés

Esprit human­iste par excel­lence, Claude Luezior (poète, romanci­er, essay­iste, cri­tique lit­téraire, ama­teur d’art) ne cesse d’explorer le quo­ti­di­en pour dévoil­er ses mul­ti­ples vis­ages avec la même ironie et l’humour si par­ti­c­uliers que l’on […]

Claude Luezior, Au démêloir des heures

Infati­ga­ble poète, amoureux du Verbe por­teur de sens et de vie, Claude Luezior ne cesse de ques­tion­ner le réel, ses ténèbres, angoiss­es, cap­tiv­ités, tyran­nies, mais aus­si les rêves, leurs étranges visions, pour transgresser […]

Claude Luezior, Au démêloir des heures

Claude Luezior maîtrise l’art de don­ner à ses livres des titres qui éton­nent. En quelle bou­tique improb­a­ble a‑t‑il bien pu dénich­er son peigne tem­porel ? Dans un bref lim­i­naire en prose il en donne […]

image_pdfimage_print
mm

Sonia Elvireanu

Sonia Elvire­anu : poète, roman­cière, cri­tique, essay­iste, tra­duc­trice, ani­ma­trice cul­turelle, pro­fesseur de français asso­cié à l’Université Tech­nique de Cluj-Napoca, l’Université « 1 Decem­brie 1918 » d’Alba Iulia, Fon­da­tion uni­ver­si­taire « AISTEDA » de Bucarest, fil­iale Alba Iulia ; pro­fesseur au Col­lège Nation­al « Horea, Cloş­ca şi Crişan » à sec­tions bilingues roumain-français. Affil­i­a­tions : Union des Écrivains de Roumanie, Cen­tre de Recherche de l’Imaginaire « Specu­lum », Cen­tre de Recherch­es Philologiques pour le Dia­logue Mul­ti­cul­turel de l’Université « 1 Decem­brie 1918 » d’Alba Iulia, Fédéra­tion Inter­na­tionale des Pro­fesseurs de Français (FIPF), Mai­son de la Cul­ture Naji Naa­man de Liban, Asso­ci­a­tion fran­co-roumaine AMI Alba Iulia, Asso­ci­a­tion cul­turelle Sem­per Artes Iași. Bours­es européennes : Paris (2011), Stras­bourg (2007), Besançon (2005), Paris (2003). Coor­di­na­tion de pro­jets lit­téraires inter­na­tionaux, nationaux et régionaux. Par­tic­i­pa­tion aux Con­grès mon­di­aux et européens de la Fédéra­tion Inter­na­tionale des Pro­fesseurs de Français : Paris, Vienne, Québec, Athènes, Prague. Organ­isatrice d’événements : 8 édi­tions des Journées de la fran­coph­o­nie à Alba Iulia. Livres pub­liés : Poésie Le chant de la mer à l’ombre du héron cen­dré, Paris, L’Harmattan, 2020 (Diplôme d’honneur, 2020, Société des Poètes Français, Paris, France ; Prix d’honneur, 2021, Académie poé­tique et lit­téraire de Provence, France; Le Prix de l’Année 2021, Roumanie). Le souf­fle du ciel, l’Harmattan, 2019 (Prix Jacques Viesvil, 2019, Société des Poètes Français, Paris, France). Les mur­mures de la lumière, Ars Lon­ga, 2019 (Prix de créa­tiv­ité Naji Naa­man, 2019, Liban). Le silence d’entre les neiges, L’Harmattan, 2018 (lau­réat du Grand con­cours du Monde fran­coph­o­ne, 2019, France). Les ombres de l’arc-en-ciel, Ars Lon­ga, 2016 (Prix de poésie « Aron Cotruş » 2017). À tra­vers des regards de nénuphars, Bucureşti, eLit­er­atu­ra, 2015. Entre le Lev­ant et le Couchant, Ars Lon­ga, 2014. La soli­tude de l’iris, Ima­go, 2013. Au-delà des larmes, Ima­go, 2011. Temps pour deux, Gens lati­na, 2010. Romans Le brouil­lard, Ars Lon­ga, 2019. Méta­mor­phose, Ars Lon­ga, 2015 (Prix de début en roman « Le voyageur », 2016). Essais et cri­tiques Au fil d’Ariane, Ars Lon­ga, 2017 (sélec­tion­né pour le livre de l’année). Ion Vinea, Cent et une poésies, Edi­tu­ra Acad­e­miei Române, 2018. Rod­i­ca Bra­ga : la représen­ta­tion de l’intériorité, eLit­er­atu­ra, 2015 (Prix de mono­gra­phie lit­téraire, 2016). Le vis­age som­bre de Ianus, Tipo Moldo­va, 2013 (Prix d’essai, 2014). Gabriel Pleşea, Une per­spec­tive sur l’exil roumain, Ima­go, 2012. Le retour de l’exil dans le roman « L’Ignorance » de Milan Kun­dera, Aeter­ni­tas, 2011. À l’ombre des mots, Ima­go, 2011 (Prix de cri­tique lit­téraire, 2012). Livres pour enfants : Piu dans mon jardin, Ars Lon­ga, 2020. Măruţ et Zmeuri­ca, Ars Lon­ga, 2020. Tra­duc­tions du français en roumain Yves Namur, La tristesse du figu­ier, Şcoala Arde­leană, 2022. Giu­liano Ladolfi, J’atteste la présence Ars Lon­ga, 2022. Giu­liano Ladolfi, Au milieu du gué, Ars Lon­ga, 2021. Michel Her­land, Tropiques et Mis­erere, Ars Lon­ga, 2020 (Prix d’honneur Naji Naa­man 2020, Liban). Yves Namur, La tristesse du figu­ier, Şcoala Arde­leană, 2022. Mar­i­lyne Bertonci­ni, Wan­da Mihuleac, Sable, Ars Lon­ga, 2019. Patrick Devaux, Tant de bon­heur à ren­dre aux fleurs, Le Coudri­er, 2019. Michel Ducobu, Siège sage, Qua­trains pour la médi­ta­tions, Ars Lon­ga, 2015. Denis Emorine, De toute éter­nité, Ars Lon­ga, 2015 (Prix de tra­duc­tion, 2016) Tra­duc­tions du roumain en français Sil­viu, Mihăilă, Le bal­anci­er amoureux, Ars Lon­ga, 2020. Eva dans la galax­ie des couleurs, Ars Lon­ga, 2019. Mar­i­an Drăghi­ci, lumière, douce­ment, Paris, L’Harmattan, 2018 (Prix d’honneur Naji Naa­man, 2020, Liban ; Prix d’honneur 2021, Académie poé­tique et lit­téraire de Provence, France). José Maria Paz Gago, Manuel pour séduire les princess­es, Skop­je, Poet­i­ki, 2010. Livres de l’auteur traduits en ital­ien et en anglais : Ensoleille­ments au cœur du silence/ Scin­til­lii nei cuore del silen­zio. Tra­duc­tion de Giu­liano Ladolfi, Giu­liano Ladolfi Edi­tore, 2021. Il can­to del mare all’ombra dell’airone ciner­i­no. Tra­duc­tion de Giu­liano Ladolfi, Giu­liano Ladolfi Edi­tore, 2021. Chirpy in my gar­den. Traduit en anglais par Cristi­na Ele­na Saf­ta, Ars Lon­ga, 2021. Prix : Diplôme d’honneur 2020 (Société des Poètes Français, Paris, France), Prix d’honneur 2021 (Académie poé­tique et lit­téraire de Provence, France), Prix Le livre de l’Année 2021 (Union des Écrivains de Roumanie) pour Le chant de la mer à l’ombre du héron cen­dré ; Prix Jacques Viesvil, Paris, 2019 : Le souf­fle du ciel (Société des Poètes Français, Paris, France) ; Prix Naji Naa­man de créa­tiv­ité, 2019 (Mai­son de la Cul­ture « Naji Naa­man », Liban) pour Les mur­mures de la lumière ; Diplôme de haute valeur lit­téraire, Lau­réate du Grand con­cours du Monde fran­coph­o­ne 2019 (Académie poé­tique et lit­téraire de Provence, France) pour Le silence d’entre les neiges ; Prix « Aron Cotruş » ex aequo 2017 (Union des Écrivains de Roumanie) pour Les ombres de l’arc-en-ciel ; Prix de tra­duc­tion 2016 (Union des Écrivains de Roumanie) pour De toute éter­nité de Denis Emorine; Prix « Le voyageur » 2015, début en roman (Union des Écrivains de Roumanie) pour Méta­mor­phose; Prix de mono­gra­phie lit­téraire 2015 (Union des Écrivains de Roumanie) pour Rod­i­ca Bra­ga- la représen­ta­tion de l’intériorité; Prix de l’essai lit­téraire 2014 (Union des Écrivains de Roumanie) pour Le vis­age som­bre de Ianus; Prix de cri­tique lit­téraire 2012 (Union des Écrivains de Roumanie) pour À l’ombre des mots; Pre­mier prix de lit­téra­ture com­parée au con­cours « La Bel­gique romane », Brux­elles, 2006 ; Pre­mier Prix de tra­duc­tion au Fes­ti­val inter­na­tion­al « L. Bla­ga », Sebeş, 2008 ; IVe place pour la créa­tion en prose au con­cours « Le Tour du monde en 80 textes », Paris, 2004. Présence en antholo­gies : Hommes et cages, Ars Lon­ga, 2020; Mario Sel­vag­gio, La route de la poésie et de la lumière, Paris, Aga et l’Harmattan, 2019; Liens et entrelacs, Varso­vie, 2018; O lim­bă, un neam, Târ­gov­işte, 2018; Gio­van­ni Dotoli, Encar­nación Med­i­na Arjona, Mario Sel­vag­gio, Entre ciel et terre, L’olivier en vers. Antholo­gie poé­tique, Roma, Edi­zioni Uni­ver­si­tarie Romani, 2017; Primă­vara metaforelor, Galaţi, Edi­tu­ra InfoRa­pArt, 2015; Antologi­ile revis­tei Sin­gur. Poezie, Târ­gov­işte, Ed. Sin­gur, 2014; Antologi­ile revis­tei Sin­gur. Proză, Târ­gov­işte, Ed. Sin­gur, 2014; Lau­renţiu Bădi­cioiu, Romeo şi Juli­eta la Mizil. Antholo­gie de poezie şi epi­gramă, Bucureşti, RBA Media, 2012; Eu scriu. Antolo­gie de ver­suri, Alba Iulia, Gens lati­na, 2010. En vol­umes col­lec­tifs (sélec­tion): Vin­tilă Horia, Un gân­di­tor pen­tru mile­ni­ul trei (2017), Imag­i­nar, iden­ti­tate şi alter­i­tate în lit­er­atură (2017), Mit, muz­ică, rit­u­al. Abor­dări din per­spec­ti­va lit­er­a­turii com­para­te (2016), Mit, basm, leg­endă. Mutaţii ale nucle­elor nar­a­tive (2015), Nor­man Manea, Departe şi aproape (2014), Imag­i­nar şi iluzie (2012), Studii uman­iste şi per­spec­tive inter­cul­tur­al (2011), Com­mu­ni­quer, échang­er, col­la­bor­er en français dans l’espace méditer­ranien et balka­nique (Athènes, 2011), De la cor­pul imag­i­nat la cor­pul reprezen­tat (2010), Faire vivre les iden­tités fran­coph­o­nes. Actes du 12‑e con­grès mon­di­al de la FIPF, Québec 2008 (Krakow, 2009), Pro­ceed­ing The First Inter­na­tion­al Con­fer­ence on Lin­guis­tic and Inter­cul­tur­al Edu­ca­tion (2008), Le français, une langue qui fait la dif­férence. Actes du pre­mier Con­grès européen de la FIPF, Vienne 2006, (Krakow, 2008), Eval­u­are alter­na­tivă (2005), Metodele gândirii crit­ice (2004). Présence en dic­tio­n­naires et his­toires de la lit­téra­ture roumaine con­tem­po­raine : Ioan Hol­ban (coord.), Un dicţionar al scri­ito­rilor români con­tem­po­rani, Iaşi, Tipo Moldo­va, 2016, vol. IV; Iri­na Petraş, Scri­itori ai Tran­sil­vaniei. Dicionar crit­ic ilus­trat, Cluj-Napoca, Edi­tu­ra Edi­tu­ra Eikon, Cluj-Napoca, 2014; Dicţionar-Almanah al Scri­ito­rilor din Fil­iala Alba-Hune­doara a Uni­u­nii Scri­ito­rilor din Româ­nia, Sebeş, Edi­tu­ra Emma Books, 2016 ; O alt­fel de isto­rie a lit­er­a­turii române con­tem­po­rane, Ed. Sin­gur, Târ­gov­işte, 2013. Poésie, prose, essais, recen­sions et chroniques, tra­duc­tions en revues lit­teraires : Con­cer­to pour marées et silence, Poésie Pre­mière, Ver­so, Fran­copo­lis, Recours au poème, Tra­ver­sées, Mon­des fran­coph­o­nes, Tric-trac, Rup­katha, Dia­logues et cul­tures, Viaţa românească, Româ­nia lit­er­ară, Luceafărul de dimineaţă, Con­vor­biri lit­er­are, Vatra, Famil­ia, Euphori­on, Tri­buna, Apos­trof, Neu­ma, Cai­ete sil­vane, Argeş, Ver­so, Cai­etele Echi­nox, Bucov­ina lit­er­ară, Nord lit­er­ar, Annales Uni­ver­si­tatis Apu­len­sis, Boe­ma, Baaadul lit­er­ar, Gând româ­nesc, Pietrele Doam­nei, Théorie et Pra­tique, Nou­velle Approche du français, Uni­ver­sul cat­e­drei, Glasul, Claviaturi.
Aller en haut