Denis Emorine, Romance pour Olga

Par |2022-03-06T07:48:09+01:00 21 décembre 2021|Catégories : Critiques, Denis Emorine|

Le poète, dans ce nou­v­el opus, tutoie la Russie et son amie Olga. Une longue et entê­tante mélan­col­ie tisse autour d’elles une voix poé­tique qui, en brefs poèmes, dis­tille tout l’amour qu’il peut éprou­ver pour la Russie de son père et d’ad­mi­ra­tion pour Olga.

La mémoire, les sou­venirs prég­nants de la terre russe offrent matière lyrique à ce recueil qui énonce les beautés, attise la nos­tal­gie des tableaux dont le poème détient les clefs.

Pro­fonde
est l’ob­scu­rité
quand je retourne là
où les mots n’ex­is­tent plus
je perds pied
j’ai oublié jusqu’à ton nom

Denis EMORINE, Romance pour Olga, édi­tions Il est midi, pages non numérotées, 2021, prix non indiqué.Préface due à Olga Kulagina.

Le poète se revoit petit garçon, con­serve quelques frag­ments d’un père disparu.Le livre est de deuil et de souf­france, et tout à la fois gage que l’on peut retrou­ver cer­taines images, quelques fig­ures du passé.

Moscou, « la nuit russe », « le ciel rouge de l’Est » peu­plent ces remé­mora­tions d’une « Russie qui se dérobe ».

La poésie est certes mémorielle ; elle con­signe les « mots usés » ; elle est offrande et exas­péra­tion devant le passé qui se délite, et qu’il faut, coûte que coûte, res­saisir, dans une fer­veur sans défaut ni défaillance.

L’écri­t­ure, toute sim­ple, sert bien le pro­pos ; les images en sont nettes et dens­es : « le sol craquelé/ de la mémoire ».

Poèmes partage­ables et sen­si­bles d’un auteur né en 1956, qui con­voque ici, pour le meilleur, les reliefs de son passé.

Présentation de l’auteur

Denis Emorine

Denis Emorine  est né en 1956 près de Paris.  Il a avec l’anglais une rela­tion affec­tive parce que sa mère enseignait cette langue. Il est d’une loin­taine ascen­dance russe du côté pater­nel. Ses thèmes de prédilec­tion sont la recherche de l’identité, le thème du dou­ble et la fuite du temps. Il est fasciné par l’Europe de l’Est. Poète, essay­iste, nou­vel­liste et dra­maturge, Emorine est traduit en une douzaine de langues. Son théâtre a été joué en France, au Cana­da ( Québec) et en Russie. Plusieurs de ses livres ont été édités aux Etats-Unis. Il col­la­bore régulière­ment à la revue de lit­téra­ture “Les Cahiers du Sens”. 
En 2004, Emorine a reçu  le pre­mier prix de poésie (français) au Con­cours Inter­na­tion­al. L’Académie du Var lui a décerné le « prix de poésie 2009 ».
On peut lui ren­dre vis­ite sur son site : denis.emorine.free.fr

Bib­li­ogra­phie (sup­primer si inutile)

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Philippe Leuckx

Né à Havay en 1955. Etudes de let­tres romanes.
Mem­bre de l’As­so­ci­a­tion des Ecrivains belges.
Cri­tique dans plusieurs revues et blogs (Jour­nal des poètes, Fran­coph­o­nie vivante, Bleu d’en­cre, poez­ibao, Les Belles Phras­es, revue Tex­ture…)

Prix Emma-Mar­tin 2011.

Auteur d’une trentaine de livres et pla­que­ttes de poésie : Une ombreuse soli­tude, Comme une épaule d’om­bres, Le fraudeur de poèmes, Le fleuve et le cha­grin, Touché cœur, Une espèce de tour­ment ?, Rome rumeurs nomades, Selon le fleuve et la lumière, Un pié­ton à Barcelone, Rome à la place de ton nom, D’enfances…

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