Christophe Pineau-Thierry, Nos matins intérieurs

Par |2022-05-21T13:59:34+02:00 20 mai 2022|Catégories : Christophe Pineau-Thierry, Critiques|

Il y a quelque chose d’in­fin­i­ment doux dans ces beaux poèmes d’en­fance et de réflex­ion. La voix, toute sim­ple, énumère les beautés des rela­tions, les amours,ces matins vic­to­rieux des « croise­ments de lumière ».

Rien de faux dans ces textes où chaque mot porte la pierre d’une réso­lu­tion car le poète sait où il va, sait ce qu’il pose comme petits murets éthiques. 

vers la source de ton visage
dans ce ciel au loin réinventé

pren­dre les chemins de l’écart
quand l’aube vient au monde

sur cette terre invisible
le par­don des siècles
la mort des pier­res grises

Christophe Pineau-Thier­ry, Nos matins intérieurs, éd. du Cygne, 2022, 58p., 10 euros.

Les textes – sen­si­bles, cal­i­brés, justes – par­lent d’eux-mêmes : une fra­ter­nité nous hèle et les mots tis­sent « l’in­fi­ni de nos paysages » pour « franchir l’in­stant ». Le poète, en des poèmes brefs, entre qua­tre et dix vers, jamais ne délaie sa matière ; il est visuel, attaché à décrire ; il est tac­tile, lié à nous faire partager une sen­su­al­ité dis­crète (pas d’épanchement).

L’en­fance est là, toute chaude et s’il par­le par­fois de naufrage, il sait aus­si nom­mer les ter­mes de l’ami­tié, de l’amour. Un « nous » rameute la beauté. J’aime beau­coup.

Le poète qui sait « éblouir les anges » a une voix intime, qui porte loin, intérieure­ment.  Pas de mot clairon­né. Pas de lyrisme exac­er­bé. Le poète lâche ses « traces au regard de nacre ». On le remer­cie d’une telle justesse.

Présentation de l’auteur

Christophe Pineau-Thierry

Né en Anjou, longtemps entre Paris et l’Aube, Christophe Pineau-Thier­ry réside aujourd’hui dans le Midi de la France.

Sophro­logue et for­ma­teur, il s’intéresse aux dif­férents modes d’expression artis­tique (arts plas­tiques, arts vivants, lit­téra­ture…). Il a con­tribué pen­dant dix ans à l’organisation de nom­breux con­certs et expo­si­tions artis­tiques dans les églis­es et granges de vil­lages de l’Aube.

Lui-même peint, écrit et pho­togra­phie depuis l’adolescence, en quête de cet espace invis­i­ble, entre représen­ta­tion et imag­i­naire, entre les touch­es de couleur ou les mots.

Christophe Pineau-Thier­ry a pub­lié des poèmes dans les revues ARPA, Le Jour­nal des poètes, Lichen, Poésie/première et Recours au poème, ain­si que les recueils Le regard du jour et Nos matins intérieurs aux Edi­tions du Cygne.

Autres lec­tures

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Philippe Leuckx

Né à Havay en 1955. Etudes de let­tres romanes.
Mem­bre de l’As­so­ci­a­tion des Ecrivains belges.
Cri­tique dans plusieurs revues et blogs (Jour­nal des poètes, Fran­coph­o­nie vivante, Bleu d’en­cre, poez­ibao, Les Belles Phras­es, revue Tex­ture…)

Prix Emma-Mar­tin 2011.

Auteur d’une trentaine de livres et pla­que­ttes de poésie : Une ombreuse soli­tude, Comme une épaule d’om­bres, Le fraudeur de poèmes, Le fleuve et le cha­grin, Touché cœur, Une espèce de tour­ment ?, Rome rumeurs nomades, Selon le fleuve et la lumière, Un pié­ton à Barcelone, Rome à la place de ton nom, D’enfances…

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