à Jean-Claude Renard

 

Car voici l’aire où bat­tent les vents
On monte vers le ciel des chaluts
Et des feux glo­ri­fient les paluds
Où la haute mer veille souvent

Voici ce que je suis au grand jour
Dans le sang et le sel des embruns
C’est la prière d’un cœur marin
Pour mémoire d’un pays d’amour

Venez sur son éter­nel versant
C’est le roy­aume que j’ai gravé
Par la séquence de mes versets
Et l’ample mesure des jusants

Là-bas la brume de mes fortunes
Fait luire les chardons de la dune
Le sang de la mer et le silence
Mes pas éblouis par sa présence

Au temps calme des rogations
Mes blés frémis­sent de passion
Ain­si s’avance l’heure sonore
Immense qui encer­cle l’aurore

Voyez dans l’air octave la mer
Où les brisants lan­cent leurs appels
Comme le vent blan­chit l’archipel
Un souf­fle célèbre la mystère.

                                
                            « Le Chant bleu de la lumière »
                      Éd. Mini­hi Lévénez – Tréflévénez, 2009
 

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