Nekro­man­teion, là où se rejoignent Cocyte et Achéron.

Nous par­courons le sanc­tu­aire de la Mort, le lieu où Hadès et Per­sé­phone ont leurs prêtres et leurs palais.
Là, tout leur petit monde, pré­cisé­ment là, dans les herbes folles, entre une four­mi et un cail­lou. Lam­inée, la géo­gra­phie des murs ; les autels, les cel­lules sacrées, avec vio­lence cham­boulés par les racines d’un olivi­er. Un par­fum de pin nous saute à la gorge. 

Autre­fois il fal­lait se puri­fi­er (for­mules rit­uelles, gestes pro­pi­tia­toires) avant de par­ler avec ceux qui por­tent notre avenir dans leurs mâchoires terreuses.

La mort se tait dans le bleu du ciel, les vapeurs chaudes de la brous­saille, dans la scan­sion des élytres les rep­ta­tions du lézard sur la pierre brûlant, elle se tait.

                       Aujourd’hui, motus et bouche cousue
 

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