La ou je vis, la cime des pins flotte sur la mer.
Les vio­lons du vent s’ac­cor­dent sur l’air du temps.
Le ciel se pavane,
Les vagues sur l’écueil se coif­f­ent en blanc,
La marée monte sur la plage et descend.
Bar­ques blanch­es et voiles rouges nav­iguent entre les rochers.
Grands mats dress­es sur les collines,
Les clochers salu­ent les fidèles de Paim­pol a Brehat.
Les goé­lands se pren­nent pour des hérons,
Les pécheurs du dimanche aga­cent le bord de mer.
La ou je dors, les phares s’al­lu­ment sur la cote,
Et entre temps,
Feux verts et balis­es clig­nent de l’œil.
Les étoiles s’ha­bil­lent d’écume au Mez Goelo,
La lune voilée d’un blond véni­tien se mire dans l’eau.
Sur la gréve s’échouent tous les deuils…
Les vieilles se souviennent :

≪ Houle de grand vent, tem­pête aux grands bancs .≫

La mer en hiv­er porte le noir en bleu marine.
Les vieux embau­ment de légen­des les grandes marées
Les soirs de brumes, dans les rêves des gamins
La terre tourne a l’envers.
Sur la cale, les matelots tanguent entre deux verres,
A l’hori­zon, les lumières dansent en rond,
Les hommes chantent les marins dans les bistrots,
Les femmes, les mères gar­dent les pieds sur terre,
Les filles, dans les yeux des garçons, font le tour du monde.
Au port, la nuit se promène entre les bateaux
Ancres au fond d’une mer calme et complice,
Chahutes par les vents entre Bre­hec et Port Lazo.

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