Ini­tiale­ment pub­lié dans la revue Poésie pre­mière en 2002, cet ensem­ble fait par­tie désor­mais d’un ensem­ble en cours d’élaboration.

 

 

 

 

 

A hau­teur de verger
j’ai sen­ti ta présence dif­fuse éparpillée
dans l’espace aujourd’hui de ton évanouissement
l’élan inutile le désir étouffé
ressur­git effleure mon ven­tre coule sur ma peau
Je sens tes mains qui
ne m’ont jamais touchée
corde ivre d’un vio­lon  je vibre
c’est un écho dans la nuit une flamme jetée
ce qu’on n’a pas fait
à cet instant je sais  plus jamais

 

 

 

 

 

***

 

 

 

 

 

Il regarde au dehors l’enfant seul  ne voit rien
Tout même en son dedans
L’enfant à sa fenêtre  Oublie d’être
Pareille à l’enfant seul je suis
Dans la roche installée
Depuis ce jour d’août où funeste instant
Le soleil t’a ravi
Toi par­ti ébloui heureux
Et les mots vien­nent mal
Eux aus­si assommés
N’en revi­en­nent pas

 

 

 

 

 

***

 

 

 

 

 

J’ai mal je creuse le miroir de ta souf­france à la mienne
Eteinte au seuil de tes vingt et quelques
Ouvre les veines vannes vidées
Et là encore en son silence installe
Ta lumière  ton écho
Tu cries tu aimes mais qui et où
Per­du jamais ne reviendra
Et là encore en son miroir elle
Pleure pelure écorce arbre
Dis quel est-il ce long poème
Auquel tu voulais que j’accède ?

 

 

 

 

 

***

 

 

 

 

 

Instant lumière en son écueil
Abolit l’ombre de ma rue
Eplore langue et bruit dehors
Tu bruis dedans comme une source
Appelle l’âge de tes sœurs
Epargne seule­ment mes cris
Je t’appelle dedans ma lame
Et je souf­fre de tes silences
Quand douce­ment entée je suis
Par la douleur et par la flamme
Quand douce­ment entée je suis

 

 

 

 

 

***

 

 

 

 

 

Encres marines et pluies du ciel
La mer s’oubliait dans le soir
J’étais furieuse à ma fenêtre
Epi­ant les marées d’équinoxe
Et toi là haut mon­té au ciel
Tu dis­ais aime et pleure moi
Tu m’appelais dedans mes nuits
Je répondais à ton sourire
Et te suiv­ais en ton cercueil
La nuit s’avance et je murmure
Je n’oublie pas ton beau sourire

 

 

 

 

 

***

 

 

 

 

 

C’est la lumière elle et elle seule
Ebloui par ses appels
détresse au loin
Crisse­ment de pneus
peu juste un peu
Et le mur barre alors la route tu
Souri­ais dans le soleil
Août salu­ait de toutes ses flammes
Et tu brûlais de parvenir
Jamais d’avance
tou­jours pressé

 

 

 

 

 

***

 

 

 

 

 

Ouvrant toutes grandes mes géographies
J’ai exploré tout un monde
Que l’absence avait creusé
Et dans l’inutile silence
Ma fureur un temps s’est inscrite
Assise au bord de l’inédit
et puis encore le fragile
Acquise toute à mon des­tin je plie
Dans le creux de ma main, essuie ton visage
Souris-moi encore une fois donne en creux
Ces mots imbé­ciles qui me fai­saient per­dre la tête quelquefois

 

 

 

 

 

***

 

 

 

 

 

Sup­plie syl­phide en son sommeil
Les douces haines les plis du cœur
Dis ton hor­reur des peu d’estime
Du doux tor­chon de la pudeur
Et quand à l’horizon s’installe
L’image calme du bonheur
Laisse agir l’impossible drame
Laisse-le couler sa main en toi là
où s’infiltre le mystère
De la souf­france de la douleur
Dans le par­don s’installera ta peur ton âme et son erreur

 

 

 

 

 

***

 

 

 

 

 

Instant futile fut fugi­tif tu m’oublies
Je te sup­plie dans l’encre noire de ma peur
Ouvre mes béances mes errances dis
Le pourquoi de cette vie
Son non sens me plie et toi
Toi si loin déjà presque un an, l’été est là
La mer est loin elle a porté dans son écume
Tout ce qui te fai­sait jouir demain
Et l’inutile bar­ri­cade que je bra­vais elle est en toi
Nul bar­rage du cœur
baise mes mains ouvre les bras

 

 

 

 

 

***

 

 

 

 

 

Dans l’attirance réciproque
Dans le silence de tes nuits blêmes
Quand le désir frappe à la porte
Son souf­fle froid est une musique
Qui sait de toi à moi pleurer
Ses notes salées – annonce dans le soir
Offrande et pardon
Cal­ice au cœur de mes nuits sombres
J’ai su le vent le vin le vœu
Pour que ces soirs-là encore
tu viennes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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