Avec bon­té de fusil et dex­térité d’ouragan, je tente ma chance avec l’abîme et tu dans­es. Dans l’air insom­ni­aque tu repro­duis une madone sonore douce-amère au touch­er et je m’empêtre. Poé­tique­ment je veux dire. Toute har­monie est crim­inelle, en ce sens qu’elle mobilise d’emblée notre désarroi.

Dis­cuter en tête-à-tête avec le pythagore qui pré­side à ton vis­age est une entre­prise vouée nous le savons à un bel échec. A la rigueur, une haine sans fior­i­t­ures pour­rait m’aider à sur­vivre à la tox­ique après-midi repue d’ombres, trop bien t’imitant quand de loin en loin tu redou­bles d’existence.

Après ils s’étonneront de trou­ver enlacés nos cadavres. Et plaquées aux parois du néant nos âmes séchant comme le plus spir­ituel des linges. De nos rires tressés en colonne vertébrale le long du gouf­fre ils ne saisiront pas une miette. Ni à notre envie décu­plée d’ingurgiter le vent détraqué ne com­pren­dront goutte.

Absence solen­nelle de tout ce qui navre. Beauté momen­tanée et poi­son rare.

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