Adrien Montolieu, On raconte qu’un vent

2017-12-30T23:07:40+01:00

 

On racon­te qu’un vent s’est éteint sous ta robe
et que vague rumeur avait la mer enclose
dans ton épuisement

On racon­te une femme ou un fleuve une fée
roule un silex tran­chant entre les dents d’averse
et ton ven­tre tendu

On racon­te ton ven­tre détis­sé de rocailles
refu­sant la fatigue et frag­ile brisant
les engendrements

On racon­te la peau comme char­rie le temps
à pierre fendre  à nu  assise sur le lit
draps défaits dans la paume

On racon­te tes yeux sous l’arbre qui brindille
et que vient le matin et que vien­nent l’attendre
ceux qui n’attendent rien

On racon­te que pousse à ta vierge marine
une lande d’ennui où l’écueil est fertile
où fauves sont les deuils

On racon­te qu’automne et print­emps sont tes joues
où jouis­sent les amants à pleines mains
dans leurs habits mendiants

On racon­te qu’une heure a rebroussé ta bouche
au-dedans de la nuit  et ver­tige on raconte
que tu ne dis plus rien

On racon­te  Silence  on ne racon­te rien

Présentation de l’auteur

Adrien Montolieu

Adrien Mon­tolieu (de son vrai nom, Stéphane Leménorel) est né en 1971. Son recueil, Ciels de traîne, pub­lié au Cas­tor Astral, a reçu le prix Max-Pol Fouchet en 2008.
Pro­fesseur de philoso­phie, puis libraire, jar­dinier, chômeur inter­mit­tent et dilet­tante de longue durée.
Aimerait réus­sir à écrire comme on fait des ronds dans l’eau : par ric­o­chets et silences.
Aus­si cherche-t-il, mode de vie et art poé­tique, à ne pas trahir ce haïku claudiquant :

Seul t’ap­par­tient
ce qui en toi
se tait

 

Adrien Montolieu
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