Ah ! mon amie,
C’est toi aus­si qui écrivais
J’habite un jour dont je ne suis pas maître (1).

Moi aus­si il m’arrive de penser
Que je ne suis décidé­ment maître de rien :

Pas plus maître de mes mains
Que du temps qui passe dans cette mai­son de misère,

Pas plus maître de mon destin
Que de cette eau qui coule sous les ponts
Et dans mes his­toires sans queue ni tête,

Pas plus maître de moi

Que de ce poème où je n’ai décidé­ment pas rendez-vous,
Ni avec l’amour ni avec la rime.

 

                                                                                                                       À Jean-Claude Pirotte

© La Tristesse du figu­ier, Let­tres Vives, 2012

 

(1) Lil­iane Wouters, Le Gel, Pierre Seghers, 1966.

 

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