J’ai amassé tant de vie que son poids allègera ma charge à l’heure du dernier retour.

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 La mer chan­tée, effrangée par des gestes de douceur, ne lav­era pas la fig­ure des étoiles tant immen­su­rable reste la dis­tance qui nous sépare d’elles.

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Au four solaire, la porce­laine du ciel durcit ses bleus : mille veines sail­lent de cette écorce de vie. Et le monde se fait chan­tant dans l’infini.

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Le con­fi­dence de la lumière nous con­fine au secret du ciel : au poinçon du maître-graveur de trac­er le sil­lon où l’eau épure les nuances en fil­igrane. En taille-douce le coeur délivré burine le temps par­al­lèle, tim­bre du pur cristal sur le vieux cuiv­re des mortes-saisons. La vérité com­mence où s’arrêtent les fron­tières du monde. 

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Vous, l’In­vo­quée, que caresse le hâle tan­né du vent, votre chaud bais­er trans­forme les lim­ites en infi­ni, le ruis­selle­ment du jour en océan, le mur­mure en silence. 

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Votre parole s’écrit dans l’ébriété de ma joie. 
Et votre miel cica­trice les plaies de mon sang.

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