Tours, le 7 septembre 2015
ma conscience de toi
est vague
comme mon lieu noir comme mon temps tu
septembre est encore ici :
Tu es encore
ce
vertige
de la parole
cette peur
de
la parole
cet amour de la
beauté de la
parole
toi
cette chose
tu es
ce
qui me donne un mouvement circulaire qui donne à son tour cette parole encore un peu envahie une peau encore un peu envahie par la parole de moi & de toi encore cette face marquée pleine de graines de parole vaine encore cette parole: encore cette main mienne rapide élémentaire détachée du vrai encore ma parole de plâtre mimétique encore ça comme ça :
tu es dans moi
mais ta peau
— cette peau-là
elle est marquée
trop marquée
montre-moi
l’autre
— l’autre peau
le masque lisse
oui,
celui-là
j’aime
à renaître
à ton passage
à reconnaître ton corps
au passage hasardeux
de ma ligne
lacunaire.
( J’aime cette ligne )
Nous avons
nous avons vu
cet horizon nu
spectaculaire
‑ment
pessimiste
mais avons vu
quelque chose
nous avons
tu quelque chose
nous
un peu
dénoués
d’ombres :
ces temps étranges
nous
avons
vu
des choses étranges
ces lettres non
finies
mais j’aimais ça : je t’ai lu sur cette ligne
mais
crue
& désirée
je voulais
à mon tour
jouer à
la vérité de la marche:
et aimer
cette lacune
cette chute
humaine
et finir par finir
la ligne imprécise
& lacunaire
(j’aimais l’étrangeté tienne)
aimant
l’étrangeté
je suis
tombée
dans cette rareté
dans cette ligne
étrange. des. gens. heureux
si rare
Où es-tu ?
Où est-elle ?