une fin d’après-midi après t’avoir fait l’amour dans la pau­vreté de ma cabane vide     tu dors sur mon planch­er et te trou­ve si déli­cate l’aurore     te voir là couchée en fœtus au creux de mon incon­fort avec un filet de lumière sur tes cheveux d’ébène     chaque fois ça me prend aux tripes     ai beau crier pleur­er mis­ère à qui veut l’entendre pour un peu de blé un peu de riz n’importe quoi qui me per­me­t­trait de tenir jusqu’à demain     plus rien ne compte si ce n’est toi en train de roupiller sur tous mes poèmes gri­bouil­lés que tu ne liras jamais

 

 

Calme aurore (s’unir ailleurs, du napalm plein l’œil), Mon­tréal, L’Hexagone, 2007, p. 101.
 

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