L’exil où tu te tiens a figure d’oubli
emporté loin de toi-même
tu es déjà celui qui n’est plus
au regard des jours anciens
tu te souviens
d’une barque aux amarres rompues
musique dans le vert tourment des herbes
paroles d’ombre échevelée
L’été revient
songeuse est la rive où tu dors
cœur plongé aux premières marches
c’est là que tu te jettes
séparé par les eaux
tu outrages le temps qui berce tes filets
D’une source à l’écart
ton visage est le signe
traversée de l’errance
parmi les flammes est ta défaite
parmi les pierres et les mots
le jour chemine
Dans l’attente du soir
accéder à l’étreinte
de l’instant qui décline
ouvrir la voix
aux paroles de l’oubli
demeurer avec les mots
de la soif et de la faim
Avant l’éveil (extraits) – Éditions Pierron, 2001