Le petit bébé qui porte mon nom a aujour­d’hui un mois et deux jours.
Igno­rant dans quel enfer elle vient de naître elle  fronce son petit nez
et  serre ses poings comme les bébés de partout.

Ses qua­tre kilos et le gâteau que son grand-père n’a pas cuit
pèsent lourd sur mon cœur.
Si je lui envoie un nounours, il va couler comme une pierre.

La nageoire pointue trace des cer­cles.  Je monte,
Mon pied sur le pont du navire, panique  et honte sur mon visage.
Mon petit bébé est resté en arrière.

A Tal Ashraf Abu Khat­tab, née à Gaza le 1 mai 2010

 

 

Tra­duc­tion: Mar­lena Braester
 

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