Avec ce Fardeau des orages, Bernard Jako­bi­ak donne les poèmes d’une renais­sance spir­ituelle. Sur fond d’individuation par un retour au sacré intérieur. Le poète s’engage dans des couloirs, ses pro­pres couloirs, et nous entraîne à sa suite. Il y a six couloirs ou étages qui mènent vers plus de lucid­ité dans le réel, vers une sep­tième et poten­tielle étape. Celle de la vie dans l’instant de l’unité.
À l’entrée :

Comme s’il fal­lait la nuit
refer­mer les orages
inscrits depuis toujours
aux sources du poème
dont j’avais annoncé
les bruits et la fureur
sous les sif­fle­ments d’or
des abeilles de cuivre
dans l’espace aux cheveux
d’argent et coupés courts
j’ai gom­mé le refuge.

Puis le poète dévoile un voy­age maritime :

Bloc de sanglots,
roc de rugissements,
tra­ver­sée de l’orage
et dans l’éclair intact,
la remon­tée, la joie,
larmes, vous ébranlez
la terre et le rivage
où j’aborde.

Un voy­age « porté » par le Seigneur.
Voy­age dans lequel des poèmes directe­ment adressés à Dieu s’intercalent. Le com­bat se fait con­tre les scories : la colère, la haine, les pas­sions néga­tives… Et au nom de l’Amour qui vient. Il devient alors réc­it d’une indi­vid­u­a­tion vécue. Par­cours au gré de la mémoire de l’étoile, étoile simul­tané­ment en vue à l’horizon.

La prière est la clé
de la terre qui s’ouvre.

Et :

J’entends s’user les chaînes,
la prison de toujours.

Le chemin d’une vie transfigurée.
 

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