à Charles Juliet

 

Le soir abaisse sa herse. Les volets grin­cent, la rue se vide, le ciel se tait. Le silence joue avec l’écho des pas. Lorsque la nuit s’étend sur son lit triste, que les grands arbres bruis­sent de men­songes, où va l’espoir ? Soudain l’enfant s’effraie de sa soli­tude. Il se hâte, il court vers la mai­son, vers la lampe patiente et les vieilles douceurs. On sèche ses larmes avec des gestes sûrs, on dis­sipe sa peur avec des mots aimants. Cepen­dant l’entente s’est rompue. L’enfance a passé, et la joie s’est per­due. Déjà il essaie de nou­veaux accords, il s’invente de nou­velles croyances.

 

Les Fugi­tifs
 

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