Un jour, je m’en­dormi­rai pour mon dernier sommeil –
Et au moment de fer­mer les paupières, il y aura un grincement
  de porte
Très doux, – un pas, s’approchant
Avec la pru­dence feu­trée des anges
Ou d’une fée. Puis une bouche effleur­era ma joue
Et mur­mur­era : “Fais de beaux beaux rêves”, – avec cette
  même into­na­tion enfantine
Qui m’avait si touché, à l’époque
Où cette bouche, et cette voix
Avaient tra­ver­sé ma vie. Il y aura ce même clair-obscur
  des pensées
Que tra­verse soudain un rai de lumière – le sien –
Et la patience que nous aurons trou­vée au fil des siècles
Pour nous mur­mur­er les derniers aveux :
– Je t’aime encore, tu sais ;
– Je t’aimerai toujours

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