Pour Peter Klaus de Freie Uni­ver­sität Berlin
et May Livory de Barde la Lézarde,
« pastille », ou plutôt « j’ai lu le… » poétique*

 

Blo­go­do ! Voilà que tonnent
Soudain les canons étonnants
Des lit­téra­tures francophones
À Berlin, en docte symposium
En grand paintingue, en grande pompe.
Devrais-je être dans mes petits souliers
Pour éviter de débarquer
Là-bas avec mes gros sabots
De petite mar­ronne insulaire ?
Gare à ne pas faire la bitako,
Qua­si­mo­do, grosso modo
En ce céna­cle universitaire
Où, trompeuses, son­nent et claironnent
Les trompettes de la renommée,
Où se met­tent en perce ces mystères
D’iniquité.
Hors de ques­tion que je détone
Ou que je détonne.
Woy papa’y ! Voilà que résonnent
Vieux canons et perspectives !…
Man­man ! Voilà qu’on raisonne :
Grands dieux ! Sont-elles mortes ou vives
Nos Belles-Let­tres francophones ?
Pour ma part je ne m’en soucie guère.
Il est grand temps que je marronne.
Ni maîtres ni métropoles
Ni Dette de sale fric
Pour l’Afrique
Ni règles ni normes
Ni Code Noir ou blanc
Mais marron
Ni lois pour attein­dre l’Idéal
Ni canons tonnant
Ne m’étonnent.

 

Port-Roy­al, juin 2005

 

 

 

*Nota bene :
La  « pastille » est une pre­scrip­tion de May Livory, un médica­ment poé­tique qui finit et com­mence par le même phonème à la rime ; moi, vu la forme oblongue de mon poème, j’ai plutôt fait une « gélule » — une « j’ai lu le… »…

 

 

© Suzanne Dracius
extrait d’Exquise dérélic­tion métisse (Prix Fetkann), éd. Desnel
 

image_pdfimage_print