On voudrait nous faire croire
Que les césures n’existent pas.
Or, quelque magique
Que soit le règne du milieu,
Il n’en demeure pas moins le lieu
Sin­guli­er de deux moitiés
Dont l’une a été transmuée.

On voudrait nous faire croire
Que les césures n’existent pas,
Que toute ubiq­ui­té est vaine,
Alors que cha­cun n’est
Que scis­sion d’un autre,
Appel con­tigu, émargée primaire.
           

On voudrait nous faire croire
En cet état transfuge,
Hors du champ de la pensée,
Or tout est plastique,
C’est dire ni ferme, ni césuré
Mais pris au saisir de la forme.

On voudrait nous faire croire
Que les césures n’existent pas,
Ni même les blancs ou les ajourés,
Alors que tout en ce monde
Est meu­ble, à la lisière du tiers,
Insoupçonné.

On voudrait nous faire croire.
Mais l’homme n’est qu’un sculpté,
Un champ inex­tri­ca­ble­ment lié
De césures reines.

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