chez moi à la mai­son les cerisiers fleurissent
la terre fraîche­ment labourée recrache larves
et vers de pluie et sent fort

chez moi les murs de la maison
se réchauf­fent de jour en jour

dans les forêts l’herbe de l’an passé sèche au point
que l’on peut s’y coucher
le feuil­lage des chênes finit par tomber pour de bon
seule la mousse clapote encore sous les pieds
et garde pour le sol un vin aigre

chez moi à la mai­son chante le coucou
cinquante fois
nous vivrons encore cinquante ans non encore plus non toujours

chez moi à la maison
si tu ne peux pas me faire rire
mon­tre-moi donc ton chez toi

chez moi à la mai­son fleuris­sent les cerisiers
et le lilas
et dans les châ­taign­eraies se dressent les rouges et blancs chatons
de la bonne et brûlante amour

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