I

 

Sous la cognée du soleil,
dans le désert d’un square
ou d’une rue,
plus d’une fois j’ai attendu,
que ce soit au seuil d’une porte
ou au pied d’une barrière,
plus d’une fois j’ai franchi           rien,
j’ai rebroussé langue,
comme si je craig­nais toujours
d’affûter le risque
d’un mot fatale­ment de

trop,
sous la cognée
                                         d’un regard aimé.

 

 

II

 

Quelques années
et rues plus loin,
tu ne laiss­es pas
de cern­er les silences
qui pol­lu­ent ta mémoire ;

quelques années
et rires et larmes plus loin,
tu ne laiss­es pas
de pren­dre et tendre
ton courage à demain,
lorsque tu forces leurs portes
ou sautes par-dessus leurs barrières,
à défaut de savoir
simplement,
bêtement
                                        les ouvrir.
 

 

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