L’Ange est
terrassé, vaincu
Jadis en lames de rasoir, ses ailes
sur le sol prennent la couleur de la cendre.
Le souffle court, tu te relèves
et contemples ton double assassiné.
Derrière le corps, le monde est vide
Nul soutien
Ta main de feu
s’appuie sur un sol de neige
devant toi s’étend
le grand territoire de l’accessoire
Tu es perdu.
Surtout, n’avance pas
sauf
si, au fond de toi,
malgré les rides
le gel
les luttes vaines
chante encore un invisible oiseau .
Mais l’oiseau ne chante plus
Grand combat dérisoire,
tu as gagné ta propre perte.