Nous approchons d’un crématorium
tout près de Rotterdam.
Les champs prennent du repos,
de sur leurs dos on a ôté
l’eau d’un milliard d’années.
Bruissent d’immenses rangées de peupliers.
Les tulipes ont replié leurs pétales,
les plates-bandes sentent la mort.
Des moutons marchent sur le fond de la mer.
Des étalons dansent encore autour des juments.
Leurs pénis ballottent.
Dans l’étable, après les vaches, viendra la nuit.
Un reflet pâle sur une lame.
Portant une faux sur l’épaule,
un homme rentre par le sentier.
D’ici quelques minutes la digue
va partager en deux le disque rouge.
Tu ne dis rien. Ton corps s’apaise
comme le jour au coucher du soleil.
Traductions de
Liljana Huibner-Fuzellier
&
Raymond Fuzellier