à Franck Yeznikian
        à Michel Ménaché

        Ce pas­sage de témoins
        dans la ligne de « crêtre »

        Franck Yeznikian

        Ce nom dit: il fait oublier
        et en même temps ne pas
        oublier

        Michel Ménaché

 

Ligne.
Crêtre.
Passage
si étroit
de témoins.
Ligne.
Crête
Etre.
Etre
au passage
où l’oubli
se fait
mais aussi
où l’oubli
est
insupportable
et
impossible.

Sur sa fin,
l’oubli
ne se fait pas
oublier.

Ce nom dit.
Il porte déjà
son silence.

Tu es
ce chemin,
ce pas
où tu portes
ton absence.
Tu marches,
tu sais
ton absence
dans ton dos,
sans savoir
si c’est l’oubli
si l’ou­bli se fait
ou pas.

Tu es ce chemin.
Ce nom dit
pas.
L’ou­bli porte
son pas
dans ce passage
étroit.

C’est ligne,
crête,
être.

Tu n’ou­blies
rien
de l’abrupt
en chemin,
tu fais
la lumière
avec l’oubli.

 

Le nom
dit
reste
en chemin
sur la ligne
tracée,
haute
de ton pas.

Au moment même
où l’oubli
se fait
impossible,
insupportable.

Au moment même
de ce passage
au seuil du silence.

 

16–20 juin 2012
© jean gabriel coscul­luela, 2012

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