Comme  Yeats, je me lèverais et  partirais :
J’irais aux lac  Innisfree.
Comme  le cygne, je vol­erais jusqu’au  Stru­ga : que la paix
Coule sur moi, une goutte après l’autre.
Comme un bour­don­nement d’abeilles. J’arriverais
A cet endroit où
Le men­di­ant et le roi sont égaux. Où la sen­su­al­ité et l’atemporalité
De l’esprit ont fleuri à la même heure
pour ceux qui les enten­dent. Je chanterais moi aussi
sur la branche dorée de Byzance.
Je me lèverais et par­ti­rais à
jamais pour l’ile
d’Innisfree. Et à l’âge d’homme, quoi faire d’autre ?
Sinon, dans cette ville, dev­enue  nécro­p­ole depuis longtemps,
Même le fau­con n’écoute pas le fauconnier.
Les fruits  de mil­liers et mil­liers d’automnes dorés
Tombent dans le panier de Pandore
en direct. L’automne s’approche, douce­ment et lentement.
Et c’est ain­si que la vie se mon­tre dépourvue de tout sens.

 

Traduit du serbe par Nina Zivancevic

 

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