D’abord chercher la sim­ple épure du vivant
être au monde sans la raison.
Ni le poids des autres et de leur regard

No pas­saran, votre regard

Dire je ne serais pas ce que vous voulez que je suis
C’est déjà être ce que vous voulez que je sois…
Je suis l’incertain, l’insignifiant, l’innommable autre.
Enfants nés ici, fuyant ailleurs.
L’ordre du monde et de l’errant.
Tra­vers­er le fleuve à la nage pour la frontière
Périr dans les flots du sable trop immense
Epopée des temps mod­ernes cas­cades de papiers.

Des vau­tours par cen­taines pla­nent dans le ciel
Gare aban­don­née qui sem­ble expurg­er l’histoire.
Plus per­son­ne ne veut savoir qu’elle a existé
Plus de témoignage sur son passé, per­son­ne ne doit savoir

Qu’ici dans cette gare aban­don­née a tran­sité l’Or…
l’Or des fous, des canons, du mérite et de la gloire

Dans cette gare aban­don­née où a tran­sité l’Or
L’or des cadavres de mes frères juifs
Con­tre du tungstène pour chars et blindages avec la bénédiction
De la troï­ka du nation­al catholi­cisme en route pour la gloire,
Chevauchant d’amis ban­quiers helvètes

Esta­cion inter­na­cional de fer­ro­car­il de Cafranc

http://www.ladepeche.fr/article/2011/03/05/1028412-quand-l-or-nazi-passait-par-canfranc.html

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