Dans la forêt silen­cieuse, la nuit n’est pas encore venue et l’orage de la tristesse n’a pas encore injurié les feuilles. Dans la forêt silen­cieuse d’où les Dryades ont fui, les Dryades ne revien­dront plus.
Dans la forêt silen­cieuse, le ruis­seau n’a plus de vagues, car le tor­rent coule presque sans eau et tourne.
Dans la forêt silen­cieuse, il y a un arbre noir comme le noir et der­rière l’arbre il y a un arbuste qui a la forme d’une tête et qui est enflam­mé, et qui est enflam­mé des flammes du sang et de l’or.
Dans la forêt silen­cieuse où les Dryades ne revien­dront plus, il y a trois chevaux noirs, ce sont les trois chevaux des Rois mages et les Rois mages ne sont plus sur leurs chevaux ni ailleurs et ces chevaux par­lent comme des hommes.

 

 

Le cor­net à dés
 

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