Méfie-toi de Gaza
Et de ses blessures hantées
Par le sable mouvant
Il est rit­uel chez eux
Que des poèmes cagoulés de sup­plice amers
Enfan­tent des promess­es de sang sur les murs 
En guise d’écriteaux 
Quelle est cette langue
Que nous parlons
En épou­sant la mort ?
Enfant de mau­vaise lune
Tes rêves appuyés sur la gâchette
Ne pro­longeront pas tes bras
Hélas !
Tu es venue au monde 
A l’ère truquée
Il ne reste aucun mystère
Sous la mon­tée des vagues
L’arme qui tue
Sera con­damnée par défaut d’être métal
Et le meur­tri­er déguisé
En franc tireur 
Nous vivons des marges obscènes
En déca­dence apocalyptique
Des regrets pour la mois­son du jour
Nous sommes au temps des cicatrices
Et la nuit a déjà fait sa preuve
Dans nos deuils
Gaza de Port-au-Prince
Gaza de Lybie
Gaza de partout 
Les chars ont brulé les arbres
Jusqu’à retarder l’aube
Tan­dis que les cœurs battants
Sous des projectiles
Avilis­sent la beauté de ce monde 
Comme une grenouille qui voit sa fin
Sur des chan­sons de mau­vais­es haleines
Méfie-toi de Gaza
Et des autres paradis
Décol­orés par les grands journaux…

 

 

Ander­son Dovi­las, in Mémoire d’outre monde
 

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