je ne sais plus com­ment par­ler de la vie

elle vient de me rester dans les mains

 

  Le cœur

C’est la main qui le dira

Sur le parvis de Lansola

Main libre de rêve de colère de papil­lon de misère

 

Elle 

C’est une prière à la fin

Descen­dre à l’ombre de soi-même

Tu as la mort dans les yeux

Dans la geôle incertaine

Un périmètre de sécurité

Le désir

Cou­vre-toi bien et ne prends pas froid

Les mains glapis­sent au fond de l’eau

 

Le cœur

Danse sur la branche de lilas

 A peine recou­verte par la rosée

Egare ta main

Laisse-là t’enivrer

 

 

je me déplace à l’ondée souvenir

je suis de tous ces voyages

je suis de l’his­toire du monde

un peu

un peu pour dire

que je suis

de tous les rivages

de tous les abandons

de toutes les dimensions

je suis du majeur au delta

la chair de l’église

le pen­dant des cieux

alors que je prends part

à la vie de ton cœur

à l’éphémère douleur

d’être seule au monde

 

Elle

Cueille chaque jour la rivière

Comme une feuille

Entre deux uni-

Vers celle qui se voile

Pour que l’autre se dise

 

Le cœur

Donne ta main au jour qui se lève

A part dieu qui est là

C’est la main qui le dira

Sur le parvis de Lansola

 

 

« Seule la main qui efface peut écrire la chose vraie » Maitre Eckhart

 

 

 

pub­li­ca­tion Revue Bac­cha­nales n°48, A pleines mains, novem­bre 2012

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