Il dit : « Regarde les grands arbres,
Jusqu’à la cime, une mys­térieuse touffe obscure,
En- dessous, tu vois ? » Je tra­verse le temps, j’approche.
Je grimpe le long du rocher jusqu’aux secrets du ciel.

Lever les yeux trop haut, les abaiss­er trop bas.
Le doigt de Lui­gi, sa voix sup­pli­ante : « Il y a un enfant
Qui ne craint ni le jour ni la nuit ». Soudain je sai­sis une main
Du jeune homme. Le vis­age innom­ma­ble du roc,   le reconnaître !

Scruter le bloc de l’écriture quand il tourne la tête,
Inter­roger la blancheur qui se détache de la paroi.
Un poulain n’obéit à aucun chef
Il jette ses sabots d’avant en arrière grimpe et s’accroche.

Qui a fui le monde
Et ne veut ni vieil­lir, ni mourir
Ici          et là-bas, tout en haut d’un Mont,
Sur une terre cou­verte de végé­ta­tion hospitalière.

 

 

Extrait de Extrémité de la Ciociara

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