Ce peut être ter­ri­ble une branche
Elle a pris la noirceur du ciel
Oscille
Et tend sa fièvre

Après… j’oublie
Serait-ce d’avoir fer­mé les yeux
Les mots ne vien­nent plus
Ou étaient-ce les morts cet éclos

Reviens-moi
D’un pas se tremble
Au fond du chemin perdu
Juste un flo­con de neige.

 ***

 

Pas de rime à tout ça
J’écris des boucles
Qui font prière

Ça chante au fond des poussières
Cen­dre lève nos doigts sur les tem­pes du ciel
Retiens juste

Ta lèvre
Et tu ver­ras des yeux par­ler pour nous
Des yeux qui neigent en beauté

***

 

Il y est ce bâton de marche
Con­tre le volet du jardin
Tu es passé par la fenêtre
Ouvrant la voie

Ça fait du bien aux fleurs quand tu regardes
Ton pas sen­tir la terre se lever
Délac­er l’ombre

Le sen­tier tu — non point -
Juste des mains qui tendent
La voile d’un sourire

Et ce matin blotti
Entre les bris de l’herbe
Saura dénouer l’aube

Aux pieds du ciel
Un temps
Puis tu nous dis

Mer­ci de cette voix prêtée 

***

 

 

Buis­sons bonnets
Juste l’humilité d’un pas qui bat forêt
Qui bat lumière

C’est dire un silence habité
La saigne des allées-venues
Et le linge des yeux se lève

Et le tri­cot des nuages sans reflet
Je l’aime cette nudité
Tu la portes du pas qu’il faut

Une peau sans plus vêtement
Que ce rince élancé de vent
Ce mag­nifique éclot de nous !

 

 

***

 

Entre l’être et l’été
j’ai vu ce soir d’hiver s’assoir
près du foyer
une bougie qui sait pour qui fond la beauté

Panée de ciel
d’un souf­fle à nue
délig­nant l’ombre entre les doigts
elle nous dit

Tu sais
la toute petite prière que nous fai­sait le temps
je l’ai trouvée !

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